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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Une base Italienne en Afghanistan, Paolo Giordano met en lumière les hommes de la Compagnie Charlie.
Il y a Cederna, le fanfaron, le fort engueule, Letri, le fils à sa maman surnommé «la pucelle », il y a Angelo Torsu qui chatte avec une petite amie virtuelle qu'il n'a jamais vue.
Il y a le lieutenant René, gigolo à ses heures, le Colonel Ballesio qui soutient que
« le Petit Prince » est une lecture de pédés.
Et surtout, il y a le lieutenant Egitto, le médecin de la base, accro aux antidépresseurs. Sa guerre à lui se joue très loin des opérations, à Turin entre sa mère et sa soeur et le lourd passé qu'il a voulu fuir.
Ces hommes sont confrontés au danger, à l'hostilité, à la chaleur, à l'inconfort et aux désordres de leurs propres corps.
L'ennui et le désoeuvrement les enveloppent et exacerbent les animosités jusqu'à ce qu'une opération en extérieur fasse voler en éclats leurs certitudes.
« le corps humain » n'est pas seulement un roman de guerre, c'est aussi une histoire d'hommes avec leurs forces, leurs faiblesses, leurs bonheurs, leurs chagrins
J'ai ouvert ce livre sans conviction, les romans de guerre, je n'aime pas trop.
Les livres sur l'Afghanistan, il y en a beaucoup et de plus, je n'avais pas du tout aimé « la solitude des nombres premiers », le précédent opus de Paolo Giordano.
De quoi être préparée à une déception, mais contre toute attente, j'ai été happée par cette lecture et en suis ressortie pantelante et éblouie.

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"Quelle connerie, la guerre", disait Prévert...
Le nouveau roman du jeune écrivain est consacré à la mission d'un peloton de chasseurs alpins italiens envoyés en Afghanistan dans le cadre de l'opération dite de "maintien de la paix" de l'OTAN, de nos jours.
La première partie évoque la personnalité des différents hommes d'une vingtaine d'années qui le composent, le fanfaron, le souffre-douleur, l'adjudant dévoué à sa mission et à ses subordonnés, le toubib dépressif dont l'histoire familiale est faite de soumission à un père médecin, ambitieux et péremptoire, situation contre laquelle sa soeur aînée s'est rebellée, et quelques autres encore. Blagues de troufions, frustrations sexuelles, rivalités, ennui et routine marquent le quotidien de ces hommes confinés dans une base avancée au confort sommaire, au milieu du désert.
Tout change quand trois pelotons sont chargés d'escorter un convoi de camionneurs afghans dans un trajet qui traverse une zone non sécurisée... À l'optimisme des premières heures succède la tension, car tout désormais peut arriver. Lorsque un des blindés saute sur une mine, qui est le responsable ? La soldate inexpérimentée qui a laissé son véhicule s'encastrer dans un nid de poule de la piste, retardant tous les autres ? le conducteur qui, saisi d'impatience, à voulu doubler le blindé qui le précédait ? L'adjudant qui a préféré égoïstement bénéficier du confort de l'ambulance, après une blessure sans gravité ? le choc des hommes, à la vue des membres déchiquetés de leurs camarades, est tel que tous en restent marqués, en dépit des risibles efforts du psychologue gradé qui est censé les soutenir. Chacun essaiera de trouver sa voie vers la résilience, ou non...
Écrit tantôt dans la langue familière et bravache des troufions, tantôt dans un style favorisant l'introspection désabusée et le détachement quasi clinique du personnage principal, le lieutenant Egitto, médecin du peloton, le récit reste extrêmement plausible.
Si la première partie manque parfois de tension dramatique, celle-ci apparaît avec force dans la seconde moitié du roman.
Au final un assez bon roman, qui sans illusions, montre la vanité et l'absurdité des soi-disant "missions de paix" et autres guerres post-coloniales, à travers le regard presque candide des jeunes soldats envoyés sur le terrain.
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On dira ce qu'on voudra de Paolo Giordano, y compris du mal de son premier roman, La solitude des nombres premiers, mais le jeune auteur italien prouve avec éclat dans le corps humain qu'il n'est pas l'homme d'un seul livre. Construit sur le principe : avant, pendant et après, l'ouvrage est très habile et maîtrisé, comme un bon thriller organique, fait de chair purulente et d'âme calcinée. Un roman de guerre, oui, celle d'Afghanistan, et surtout d'initiation, de passage à l'âge adulte. Car ce ne sont que des enfants qui, en premier lieu, tuent le temps dans ce désert inhospitalier et dont le principal ennemi semble être ... la dysenterie. Ambiance Désert des tartares, dans un ton toutefois bien différent, où l'on fait connaissance avec près d'une dizaine de personnages qui ont en commun d'avoir laissé au pays un quotidien morose et compliqué. le ton change avec une opération qui tourne au désastre meurtrier. Giordano déploie alors un style cinématographique, spectaculaire, d'un réalisme cru (une fois encore, la traductrice, Nathalie Bauer, bien connue des amateurs de littérature italienne, fait des prodiges). La dernière partie, "l'après", est elle plus psychologique, décrivant sans emphase les blessures et les traumatismes intimes de ceux qui ont vécu "ça", soit une expérience impossible à partager. Cette trilogie du cauchemar, dense et tragique, est à mettre en parallèle avec le jardin de l'aveugle de Nadeem Aslam. Deux visions de la guerre d'Afghanistan qui se complètent et se répondent. Avec le même sentiment d'horreur, en définitive, quant à la nature humaine.
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J'aime beaucoup l'écriture de Paolo Giordano et son talent de conteur d'histoire. Ce roman aborde le quotidien d'une troupe de soldats italiens dépêchés en Afghanistan en 2010 en mission de « paix » et l'impact qu'un tel départ a sur leurs familles. Sans tomber dans le spectaculaire et les effets spéciaux, Giordano décrit, de façon simple et sans chichis, ce que représente la vie dans l'armée en territoire étranger et hostile. Le titre peut laisser songeur mais au fil de la lecture, il prend tout son sens.
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Ce livre est le fruit d'un voyage que l'auteur effectué en Afghanistan en 2010, avec des militaires.
Il relate le quotidien d'un peloton de jeunes soldats en mission ,sous le commandement de l'adjudant Antonio René, un homme scrupuleux ,en pleine crise de conscience.
Parmi les derniers arrivés,le jeune Roberto Ietri,tout juste vingt ans qui croit trouver un sens à la vie en allant en Afghanistan et s'affranchir d'une mère possessive.
Le lieutenant médecin Alessandro Egitto ,à quelques jours de la fin de sa période,demande à rester au camp pour éviter de retrouver sa soeur et leurs douloureux souvenirs familiaux. ,Il est dépressif et dépendant des neurodépresseurs.
Tous ces jeunes soldats sont dans la base FOB, un avant-poste particulièrement isolé dans le district de Gulistan ,dans le sud du pays.
Y règnent l'ennui, la chaleur, L'inconfort, la précarité de la vie au front.
La menace semble irréelle et les soldats reconstruisent dans la base la vie qu'ils connaissaient.
Mais la nuit, dans le silence absolu, ils entendent les pulsations de leurs coeurs et les bourdonnements de leurs organes internes.
La tension monte,devient palpable.
Effectivement,une expédition d'accompagnement sur un trajet non sécurisé sera fatale aux occupants d'un des blindés.
Les autres assistent impuissants à l'horreur et,pour eux, ce sera le franchissement de la ligne qui sépare la jeunesse de l'âge adulte.
Les derniers chapitres,après le retour au pays,perdent en intensité, ce qui est normal. J'ai un peu buté sur le comportement de l'adjudant René...

Paolo Giodano a déclaré,en substance :"Ce roman est un livre de guerre,mais aussi SUR la guerre: celle de l'Afghanistan, celle des rapports humains ,affectifs et familiaux et celle,invisible et très périlleuse contre soi-même ."

Au final,un bon livre . Paolo Giordano se révèle un bon écrivain.
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Une histoire d'hommes, de soldats.
La FOB italienne est envoyée en Afghanistan pour former les policiers afghans à se défendre quand les forces internationales seront parties du pays. Un régiment détaché s'ennuie sur place jusqu'au moment où il doit escorter un convoi de camions sur une route de montagne encaissée.
Nous suivons quelques uns de ses hommes dans leur quotidien, leur solitude, leur doute; la plupart sont encore des "gamins" . Tous souffrent dans leur corps et dans leurs têtes.
Un beau roman sur l'amitié, la cordialité, la rivalité dans ce milieu très macho, on s'attache aux différents personnages et l'on ressent l'angoisse, la poussière, la peur que ces soldats qui n'ont jamais tiré "en vrai" peuvent ressentir au moment des attaques.
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belle écriture, mais une ambiance lourde où les caractères des militaires survivants après une mission qui tourne mal en Afghanistan, seront modifiés par cette douloureuse expérience
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