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Citations sur Sumerki (25)

À chaque nouvelle mort, notre univers change de dimension, il rejoint le plan de notre imagination, de notre mémoire. Il retourne au passé et nous vivons de moins en moins dans le jour présent pour nous plonger de plus en plus dans la veille, qui s’est imprimée de manière assez floue dans notre conscience (476).
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Le savoir est bien une condamnation. Si tu connais le temps dont tu disposes, toute ta vie se transforme en une attente du châtiment dans une cellule d’isolement (473)… Je ne veux pas savoir quand je vais mourir ! Et, tant que je ne le sais pas, je suis éternel ! (473)
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Car, au fond, toute la vie humaine est une mort lente. Et pas seulement la nôtre, celle du monde qui nous entoure. Durant les premières années de notre vie, lui aussi est en pleine éclosion. (N'est-ce pas pour cela que les souvenirs d'enfance sont aussi lumineux ?) Nous sommes au milieu d'êtres proches : père, mère, grands-pères et grands-mères ; puis viennent les amis de la maternelle, de l'école, les fleurs du premier amour. Ce sont les pierres angulaires sur lesquelles adolescence, repose, pour chacun d'entre nous, notre univers personnel. Pendant notre enfance et notre adolescence, il est concret et palpable tant que tous ceux qui nous sont chers évoluent parmi les vivants. Nous sommes reliés à chacun d'entre eux par des milliers de fils invisibles : des idées communes, des vacances passées ensemble, des lectures, des mains tendues au bon moment. Entrecroisant les souvenirs et les émotions, ces gens tissent la tapisserie bariolée de notre réalité, de notre monde, de notre vie.
Mais les années passent et, les uns après les autres, ils nous quittent et se transforment en fantômes qui trouvent leur dernier refuge dans notre mémoire. Nous pouvons consacrer des heures à contempler leurs photos dans l'espoir d'entendre dans notre tête l'écho de leur voix, d'invoquer du néant leur sourire radieux. La douleur de la perte d'un être cher est insurmontable, seul le temps la rend moins aiguë.
À chaque nouvelle mort, notre univers change de dimension, il rejoint le plan de notre imagination, de notre mémoire. Il retourne au passé et nous vivons de moins en moins dans le jour présent pour nous plonger de plus en plus dans la veille, qui s'est imprimée de manière assez floue dans notre conscience.
Ce sont les grands-parents qui décèdent les premiers et le chien qui nous avait accompagnés alors que nous grandissions. Avec eux meurt aussi notre enfance. Leur mort est une frontière : au-delà commence ce qu'on appelle l'âge adulte.
Ensuite, c'est le tour des parents ; leur départ marque la fin de notre maturité et nous propulse au seuil de la vieillesse. Et voilà que décède un ami du jardin d'enfants, aux cheveux blanchis depuis longtemps, ou un camarade d'université au sourire édenté mais toujours aussi intense. Enfin vient le tour de la compagne ou du compagnon.
C'est le signal ultime : nous aussi devons nous préparer. Car notre monde, comme un bateau de croisière titanesque en train de couler, plonge dans le palud du passé. Les eaux sombres s'instilleront dans les cabines de nos souvenirs, habitées par les images de nos collègues, de nos camarades de service militaire, par les fantômes de nos pères et de nos frères, de nos mères et de nos sœurs... Elles se déverseront dans les somptueuses salles de banquet où nous fêtions nos petites victoires : la réussite à nos examens, l'entrée à l'université, péniblement obtenue, les conquêtes amoureuses, les mariages et les naissances, les promotions attendues pendant des années. Elles rempliront aussi les cales où nous avons entassé les heures difficiles de nos vies pour qu'elles y pourrissent. Nous aurions bien aimé les calfeutrer complètement mais la mémoire est pleine d'interstices qui ne se referment jamais. [P.475-477]
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Que le lendemain Hernan Gonzalez vint me voir pour discuter avec moi. Et qu'après cette conversation je compris que le frère Diego de Landa ne nous avait pas tout révélé de notre expédition. Et que ce que j'appris m'inquiéta au plus haut point. Tout cela sera relaté dans le quatrième chapitre des présentes chroniques.
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Et apparaît un tel panorama que chacun en a le souffle coupé et ne sait plus où donner de la tête. Un vent frais souffle sur les visages, séchant la sueur, chassant la fatigue et ravivant les sens.
À cet instant, chacun prend conscience de sa propre petitesse, de sa fragilité, de sa futilité devant la calme et éternelle grandeur de la vision qui s’offre à lui. Puis on décide de prendre un cliché pour capturer et enfermer dans une prison dorée ne serait-ce qu’une ombre du spectacle. Alors on saisit son appareil bon marché, on procède à la mise au point, pour se rendre compte, penaud, que seul un infime rectangle de cet espace infini sera capturé par l’objectif. Impuissant, on enchaîne les prises de vues, passant d’un détail à l’autre... À quoi bon ? La démesure du tableau est à l’étroit même dans notre champ de vision, alors le dix par quinze du format standard d’une photographie sera tellement indigent qu’il est vain de vouloir l’y faire entrer.
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