Citations sur La nouvelle vie d'Arsène Lupin (11)
Regarde, Beautrelet, ça grouille en bas, ça se bat, ça s'agite, ça subventionne, ça gruge, ça vote, ça manifeste.
Tu vois, du haut de cette cathédrale, la France, l'Aleemagne, le Luxembourg, la Belgique, Victor Hugo est venu ici, avec Juliette Drouet, il a rêvé ici des États-Unis d'Europe, un monde sans guerres ni frontières où le peuple serait roi ...
Le réseau mondial, comme on l'appelle, est d'abord un réseau américain, contrôlé par des entreprises américaines : le petit pays de Napoléon est prié de se comporter comme une gentille colonie.
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- Vous ne m'avez pas dit pourquoi vous aimez tant les architectes. C'est pour m'expliquer cela que vous avez voulu me raconter cette histoire, Lupin?...
- Paramparz est l'exemple parfait de ce que j'aime chez eux. Je l'aime pour le croquis fait dans l'avion. Evidemment, ensuite il a fabriqué quinze maquettes, très structurées, il a pensé à tout lui-même, jusqu'aux ascenseurs pour les visiteurs en chaise roulante, mais ce que tout le monde a repris, ce que tous les médias ont commenté, c'est le gribouillis fait sur la serviette d'Air France. On l'a vu partout. C'est de ce dessin que s'inspire le logo du musée. Le griffonnage génial est à Paramparz ce que le garage de Steve Jobs, un mythe nécessaire. Eiffel avec sa tour...
- Vous avez votre Aiguille creuse.
- Non, mon monocle, dirais-je plutôt. Regarde, il est dans la poche de ma veste, au bout d'un ruban, je l'ai toujours.
- Vous prétendez être...
- Et pourquoi pas ? Et je te le prouve à l'instant puisque je viens de voler, sous les yeux de tous, la façade de la cathédrale de Strasbourg.
- Arsène Lupin !
Tout le monde, au XXIè siècle, mène une double vie : celle que chacun montre sur la Toile mondiale disparaîtra un jour, aucun internaute ne laissera de traces, et quand le dernier ordinateur se sera éteint, aucun archéologue du futur ne pourra décrire les mentalités de ceux qui vivaient ainsi, les pieds dans le réel et la tête dans les réseaux. Facebook, qui sera bientôt fait de plus de morts que de vivants, sera la grande nécropole du XXIè siècle, que nul ne pourra jamais fouiller.
Arsène Lupin se souvient d'avoir connu le spleen, la mélancolie des paquebots, la vague des passions, les dimanches d'août, la nausée des mauvais matins et la tristesse des fins d'amour, mais pas autant que ces derniers mois. Il se sent seul. Sa petite bande s'ennuie de lui et attend en vain ses ordres. Il navigue ce matin-là entre deux rêves au-dessus des cimes des arbres du bois de Boulogne qu'il aperçoit en face de son lit. Il est déjà passé par ces moments, au cours de sa trop longue vie d'aventures, sa vie secouée entre deux mondes, sa vie d'enfant fugueur et maltraité, de séducteur trop vite comblé et si souvent déçu, de cambrioleur insatiable et insaisissable, jamais satisfait, mais cette fois, il expérimentait seul, depuis deux mois, face à lui-même, une maladie à laquelle il ne s'était pas vraiment préparé, le mal de ce temps: la dépression.
Sa mère avait essayé de le joindre, sans laisser de message. Elle n'aime pas parler aux "voix en conserve".
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Je ne pique pas, je vole.
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"Lupin tue pas", tous les journaux le répètent, mais tu fais pire, tu tortures, tu blesses, tu brises, tu casses tes adversaires, et surtout si ce sont des femmes. Tu ne tues pas parce que tu es lâche. Assassiner te fait peur.
La solution est presque toujours au cœur de l'affaire. Il n'y a que Sholmès pour penser qu'en abordant un problème par la périphérie on gagne du temps. Il me fait rire avec ses éternelles recherches de traces de cigarette à la loupe binoculaire. Il suffit de regarder chaque problème en face, avec des idées simples.