La vie promise, peut-être, celle qu'on a entrevue dans l'enfance, au temps où l'on était l'arbre qui grimpe dans la lumière, le loriot qui brûle au fond des seringas, l'eau dans le miroir aux alouettes qui s'en va endormir les sirènes; au temps où le temps n'était pas, sinon ce peu de sable au bout du jour qui nous montait aux yeux avec la marée haute de la nuit. Cette vie là, oui, qu'on a perdu un beau matin dans un creux, parce que le cœur tout à coup s'est mis à marcher plus vite que nos jambes derrière une fille aux yeux de myosotis, plus grande que nos rêves.
Mourir est-ce rien d’autre que l’apprentissage d’un langage nouveau, la modulation infinie du verbe partir quand il ne se conjugue plus ?
Au fond du jardin, il y avait la mer, c’est là que tout a commencé pour nous deux. Sans nous en douter le moins du monde : nous ne nous connaissions pas. J’avais neuf, dix ans peut-être.
Dans la fumée qui monte, j'aborde ces terres lointaines où, parmi les hommes simples et pacifiques, les anges ne toussent plus.