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Citations sur Ferdydurke (82)

-Ton ami.. déclara t'il d'un ton à la fois réaliste et aristocratique. c'est un pédé.. un pédé.. hum. Il court après Tintin. Tu as remarqué? (...)
- ce n'est pas du tout ce que vous pensez, dis je naïvement, c'est simplement qu'il fra...ternise.
Constant s'étonna.
-Il fraternise? Comment ça il fraternise? (..) tu veux peut-être dire qu'il fait de l'agitation parmi les domestiques? C'est un meneur? Un bolchevik, hein?
-Non, il fraternise comme un garçon avec les autres garçons.(...)
il essayait de nommer le phénomène, de le rendre acceptable sous l'aspect social et mondain ou d'après son expèrience: une simple fraternisation entre garçons était pour lui inconcevable; il pressentait qu'on ne servait pas cela dans les bons restaurants.
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Elle marchait avec un certain recueillement sous le signe du naturel et de la simplicité, sous le signe l'hygiène naturelle rationnelle. Avant d'entrer à la salle de bains, elle obliqua, le front haut, vers les WC et s'y enferma de façon cultivée, réfléchie, raisonnable et consciente, comme une femme sachant très bien qu'il ne convient pas d'avoir honte des fonctions naturelles. Elle en sortit plus fière qu'elle n'y était entrée! Elle paraissait fortifiée, éclairée et humanisée, elle sortit de là comme d'un temple grec!
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L'homme dépend très étroitement de son reflet dans l'âme d'autrui, cette âme fut-elle celle d'un crétin.
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Dites-moi votre avis : ne pensez-vous pas que le lecteur n'assimile que des parties et de manière partielle ? Il lit une petite partie, un morceau, puis il s'arrête avant d'aborder le suivant, parfois même il commence par le milieu ou par la fin et va à reculons vers le début. Plus d'une fois il parcourra quelques morceaux et abandonnera, non pas que ça ne l'intéresse pas, mais tout simplement une autre chose lui est venue à l'esprit. Et même s'il lisait le tout, pensez-vous qu'il concevra une vision globale  et qu'il comprendra les relations  harmonieuses des différentes parties s'il n'en est pas instruit par un spécialiste ? Ainsi un auteur doit peiner pendant des années, il coupe, il arrange, il enlève, il recolle, soufflant et suant, pour qu'un spécialiste dise au lecteur que la construction est bonne ? Mais allons plus loin, entrons dans le domaine de l'expérience personnelle. Est-ce qu'une sonnerie de téléphone ou une mouche ne risquent pas d'arracher quelqu'un à sa lecture au moment précis où toutes les parties constituantes convergent vers l'unité d'une solution dramatique ? Et que se passera-t-il si le lecteur voit son frère, supposons, entrer dans la chambre pour lui dire quelque chose ? La noble tâche de l'écrivain est gâchée à cause d'un frère, d'une mouche ou d'un téléphone. Pouah, vilaines mouches, pourquoi vous attaquer à une race qui n'a plus de queue pour se protéger ? Considérons ceci de surcroît : cette oeuvre unique et exceptionnelle que vous avez élaborée, ne fait-elle pas partie d'un ensemble de trente mille autres, non moins uniques, qui paraissent chaque année avec régularité ? Détestables parties ! Devons-nous construire un tout pour qu'une parcelle de partie de lecteur absorbe une parcelle de partie de cette oeuvre, et encore partiellement ?



   Il est difficile de ne pas plaisanter à ce sujet. Les plaisanteries viennent d'elles-mêmes. Nous avons appris depuis longtemps à nous débarrasser par la moquerie de ce qui nous moque trop cruellement. Un génie sérieux viendra-t-il un jour pour regarder en face les petitesses  concrètes de l'existence sans éclater d'un rire obtus ? Et qui saura opposer à ces petitesses sa grandeur ? Eh toi, mon style, trop pétillant, trop léger !



   Remarquons encore (pour boire jusqu'à la lie le calice de la partie) que ces canons et principes de construction auxquels nous sommes asservis sont dus à une partie seulement de la société, et encore une partie très secondaire. Une partie insignifiante du monde, un groupe réduit de spécialistes et d'esthètes, un microcosme gros comme le petit doigt, qui pourrait tenir tout entier dans une seule salle de café, se remue en vase clos et produit des postulats de plus en plus raffinés. Bien pis, ces goûts ne sont même pas authentiques : votre construction ne plaît qu'en partie à ces gens, ils préfèrent pour une plus large part leur propre science en matière de constructions. L'artiste doit-il donc faire tant d'efforts en ce domaine pour que le connaisseur puisse étaler ses capacités ?

   Chut ! Attention, mystère, voici un créateur de cinquante ans qui crée, à genoux devant l'autel de l'Art, en pensant au chef-d'oeuvre, à l'harmonie, à la précision, à la beauté, à l'âme et au triomphe ; voici un connaisseur qui s'y connaît, qui approfondit avec profondeur la création du créateur, laquelle parvient au lecteur - et ce qui avait été enfanté dans une totale douleur est accueilli de la façon la plus partielle, entre un coup de téléphone et une côtelette. D'un côté l'écrivain donne son âme, son cœur, son art, sa peine, sa souffrance, mais de l'autre le lecteur n'en veut pas, ou s'il veut bien, ce sera machinalement, en passant, jusqu'au prochain coup de téléphone. Les petites réalités de la vie nous détruisent. Vous êtes dans la situation d'un homme qui a provoqué un dragon mais qui tremble devant un petit chien d'appartement...
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- Qui est là ? répéta-t-il avec circonspection, soucieux de ne pas se montrer ridicule au cas où il n'y aurait eu personne.

P. 374
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– Hep, hep, petit… Mouche ton nez. Je t’aime bien, hé, hé… Petit garçon, garçonnet, blondinet, hé, hé, hé… psst, psst, psst, mon petit Joseph, mon petit Jojo, Jojinot, petit, petit, petit, houp-la, houp…
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De nos jours des peuples entiers savent, au même titre que les individus, fort bien organiser leur vie psychique et ils sont très capables de créer des styles, croyances, principes, idéaux, sentiments selon leur désir et en fonction de leur intérêt immédiat ; mais ils ne peuvent vivre sans style ; et nous ne savons pas encore comment défendre notre fraîcheur intime contre le démon de l'ordre. Il faudra de grandes inventions, des coups puissants assenés sur la cuirasse de la Forme par des mains nues, il faudra une ruse inouïe et une réelle honnêteté de pensée, et un extrême affinement de l'intelligence, pour que l'homme, débarrassé de sa raideur, puisse concilier en lui la forme et l'absence de forme, la loi et l'anarchie, la maturité et la sainte immaturité.

(P. 125)
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Une vie qui [...] ne réalise pas sa propre évolution sans solution de continuité est comme une maison construite à partir du haut et elle doit inéluctablement finir par une division schizophrénique du moi.

(P. 13)
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L'homme dépend très étroitement de son reflet dans l'âme d'autrui, cette âme fût-elle celle d'un crétin.

(P. 13)
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Et comme Sophie savait que dans l’amour on est heureux, elle était heureuse, elle avait un regard lumineux et clair, et je devais donc avoir le même regard.
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