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On ne peut pas gagner à tous les coups…

La Patagonie est un voyage tentant. Je me souvenais de L'amant de Patagonie d'Isabelle Autissier qui mettait si bien en valeur ces grands espaces. Chère Patagonie était une belle promesse avec un roman graphique sur plusieurs périodes comprises entre 1888 et 2009, avec certains dessins pleine page et une quatrième de couverture qui annonçait un livre-monde.

Mais si on ne maîtrise pas l'Histoire de ce pays, on ne peut pas l'appréhender à partir de cette oeuvre et on comprend certains enchaînements uniquement grâce à une page explicative en toute fin d'ouvrage. Les dessins ne permettent pas non plus de sortir de ce flou. On retrouve certains personnages d'un chapitre à l'autre, mais avec des ellipses difficiles à suivre… Dans ces conditions, on finit également par se lasser du côté très sombre de cette BD historique.

J'aurais aimé apprécier scénario et illustrations, j'avais envie d'en savoir plus sur les peuples de Patagonie et notamment les Mapuches, les pionniers, les liens entre la Terre de feu, la Patagonie et le reste de l'Argentine…Dommage… Je ne garderai pas ce livre en mémoire.
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C'est une lecture éprouvante que ce Chère Patagonie. Jorge Gonzales y tisse une ambiance sombre grâce à des dessins crayonnés, qui tiennent parfois davantage du croquis que de l'oeuvre picturale, des dessins qui sont parfois flous sur lesquels on essaie de distinguer quelque chose, une forme connue. Gonzales dessine les hommes, les choses mais il matérialise aussi les éléments : le vent, la chaleur, le froid, la brume ... évoqués simplement par des traits ou des grandes plages de nuances de couleurs.
Le dessin est presque enfantin, au crayon à papier ou même au bic mais il dénote cependant une maîtrise qui se remarque dans les visages ou le rendu de la ville, ses bâtiments et ses enseignes.

La bande-dessinée est un ensemble d'histoires, comme un recueil de nouvelles, qui ont en commun la Patagonie, terre la plus australe du monde. Cette terre a été marquée par une histoire à l'image du pays : dure pour les hommes. Ces neuf histoires sont comme une traversée du temps historique argentin depuis le massacre des indiens Onas de Patagonie, à la fin du 19ème siècle, jusqu'aux heures les plus récentes en passant par l'écho des guerres européennes et mondiales et par le temps de la dictature policière de Pinochet.

Gonzales use de personnages récurrents : Taylor, ancien mercenaire charge de capturer les indiens pour l'exposition universelle, Karl Blumer, commerçant dans un village perdu, son fils Julian un temps intéressé par l'arrivée d'un cinéaste allemand - dont il partage les origines - et qui, déçu par lui et fasciné par la profusion de vie de Buenos Aires, part définitivement de Facundo pour devenir hôtelier et ne plus jamais voir ses parents. le dernier chapitre représenté la genèse du livre, visant à relire l'histoire d'un pays écrite autrefois par les dominateurs européens et qui a toujours nié la présence des peuples indigènes. En réhabilitant ces peuples, en montrant que la culture argentine est le produit du mélange des identités espagnoles, italiennes, allemandes, anglaises mais aussi mapuches, onas ou encore tehuelche, Jorge Gonzales, aidé par des auteurs argentins, écrit une oeuvre d'une rare puissance, offrant une place égale pour les hommes et la terre - dans la lignée de la tradition littéraire sud-américaine - dont il montre les liens étroits et pourtant si souvent âpres.
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Très belle BD, noire et profonde, signée Jorge González. Un territoire : la Patagonie, de 1888 à 2002, traversée d'un siècle en terre de feu. Toute en sobriété sensible, la bande dessinée Chère Patagonie (Dupuis, 2012) met en lumière des morceaux les plus noirs de l'histoire du sud argentin, autrement passés sous silence, hommage à l'engagement, à la résistance. La suite sur mon blog Notes Vagabondes : http://notesvagabondes.wordpress.com/2013/02/16/chere-patagonie/
Lien : http://notesvagabondes.wordp..
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Chère Patagonie est une bande dessinée troublante, au dessin sombre, vite esquissé, où le vent habite parfois plusieurs pleines pages, ou au contraire une multitude de vignettes qui se suivent...

La narration est déconstruite et l'on perd souvent le fil dans la dizaine de chapitres présentés, dont certains se font l'écho des précédents sans que cela ne soit systématique : les sauts temporels se succèdent, on croit reconnaître parfois des personnages qui réapparaissent, on passe d'un récit à une insomnie qui verse dans une émission de télé, avec une violence caractéristique de l'histoire de la Patagonie, particulièrement sanglante et tue.

De Buenos Aires et sa villa 31 à la Terre de Feu, de Comodoro aux estancias de la province de Chubut, les immigrés, les mapuches, ou les porteños semblent sans distinction voués à un spleen destructif ; les non-dits s'accumulent : massacres des onas et des mapuches, tortures physiques et psychologiques sous les dictatures, dures répressions des grévistes ou accaparement des terres par Benetton, c'est l'histoire "secrète" de la Patagonie qui semble revivre dans ce sombre témoignage empreint de violence et déroutant.
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Sacrée bande dessinée...
Le trait et les dessins surprennent d'abord tout lecteur peu habitué comme bibi.
Cet ouvrage, je l'ai lu une première fois sans tout comprendre : je ne savais vraiment plus trop qui était qui et à quelle époque... Galère.
Une 2e lecture a permis de clarifier le propos.
Et la 3e lecture fut celle du grand plaisir...
... Celle où je pouvais admirer à loisir les grands planches figurant magnifiquement la pampa, les grandes étendues désertiques à perte de vue, où l'on entrevoit une silhouette d'arbre ou un bout de toit. Des dessins qui donnent l'impression d'entendre la pluie tomber, les vieilles planches des cahutes craquer ou le silence s'installer.
Les peintures de Buenos Aires sont tout aussi réussies.

Nous sommes à Facundo, dans le Chubut, dans les années 1880, et nous assistons aux massacres des tribus indiennes par les colons, en l'occurrence de grands propriétaires terriens anglais qui dès cette époque faisaient main mise sur le secteur de l'élevage et de l'exportation de viande.

Nous suivons donc les familles de ce village de Fagundo sur une centaine d'années : ouvriers ruraux, épicier, exilés (le réalisateur de cinéma allemand...), familles métisses ou issues de l'immigration européenne. Les grandes périodes de l'histoire de l'Argentine sont subrepticement évoquées. Il n'est pas facile de suivre le fil de l'histoire ou la vie de tel ou tel personnage, que l'on quitte à la fin d'un chapitre et que l'on pense reconnaître dans un autre se passant trente ans plus tard.

Une deuxième partie rompt totalement avec le style et la construction du début. Elle met en scène l'écrivain argentin Alejandro Aguado qui décide de partir sur les traces de ses ancêtres précisément dans la région de Facundo. Un pèlerinage émouvant qui est l'occasion de présenter la réhabilitation des cultures amérindiennes.

Sur mon blog : critique complète et photos
Lien : http://coquelicoquillages.bl..
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C'est un objet très étonnant que voilà, déroutant du moins. C'est un livre d'images, de sensations. Sur l'histoire, ou plutôt les histoires, qui se rejoignent entre elles au gré de l'Histoire avec un grand H, justement, je dirai seulement que la toute dernière page, intitulée "précisions historiques" m'a permis de comprendre beaucoup de choses, m'a même invitée après ces éclaircissements très bienvenus, à relire le livre.

Cependant c'est le dessin qui rend ce pavé véritablement impressionnant à mes yeux : quasiment de bout en bout en noir et blanc, en sépia plutôt, avec tous les tons de l'ocre au marron, du gris au noir, quelques fois du bleu : ou les grands traits de crayon donnent l'impression que le vent qui souffle sur les planches nous ébouriffe les cheveux... Et le ciel !

Sur des doubles pages, des prairies immenses, le ciel changeant à perte de vue. Puis, devinés, à peine, des barrières, des toits, un village au milieu de nulle part, comme si l'on s'en approchait.

A l'inverse, quelques pages ou les cases se multiplient, donnant à voir -ou non- des multitudes de détails. Des crayonnés, au crayon de papier, au bic bleu, de la peinture, du pastel.

Il me vient à l'esprit en écrivant que ces pages sombres sont aussi celles des sombres passages de l'histoire de ce pays. Et d'ailleurs, les dernières planches de l'album, plus récentes chronologiquement, sont plus claires, on y voit même de la couleur.

Bref, un livre qui emporte, auquel on repense et auquel on revient avec plaisir.
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J'ai eu du mal avec cet ouvrage. Au début j'ai eu l'impression d'être dans un brouillard perpétuel. Je ne sais si c'est volontaire ou pas mais le dessin est comme brumeux, perdu dans des tons brunâtres; ça m'a quasi donné mal aux yeux à force de scruter le trait. Ça s'améliore ensuite niveau dessin ; ça devient plus « lisible ». Avant de retomber dans quelque chose qui ne m'a vraiment pas accrochée en fin d'ouvrage, une sorte de carnet de croquis, fort brouillon. Je ne dénie pas la qualité du dessin et l'originalité du trait mais ça ne m'a pas plu.
Heureusement, le récit m'a intéressée: cette traversée de l'histoire du XXe siècle argentin, faite de colonisation, d'exil, d'urbanisation, de chocs de culture, de dictature et autres réjouissances. On navigue d'une génération à l'autre, découvrant que chacun a son lot de difficultés.
C'est quand même une fameuse brique qu'on a là et une belle somme de travail. Chacun se fera son avis.
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J'ai longtemps hésité avant de lire cet livre. Ce sont les planches consacrées par l'auteur au derniers jours de Allende dans le premier numéro de "la revue dessinée" qui m'ont convaincu. Cette brique tente, au travers du destin de quelques personnages, de nous faire découvrir la Patagonie ainsi que sa place particulière sur l'échiquier argentin.
Le point positif, c'est un graphisme magnifique, d'une poésie rare, capable de traduire cette sensation d'immensité propre à la Patagonie, "le pays ou les pierres volent". Très beau travail sur la lumière, sur le rythme... il y a une vraie utilisation des potentialités de la bande dessinée, que ce soit à travers les pages-mosaïques, les scènes traduisant la vie morne de l'hotel où travaille Julian ou cette confession de la voyageuse, uniquement constituée de gros plans.
Cela fait un bien fou de lire une bande dessinée qui, comme c'est trop souvent le cas, ne se limite pas à une utilisation superficielle de ses possibilités. Les cadrages alambiqués, les effets de manche vaguement cinématographiques, les mises en pages chichiteuses... ne sont que de la poudre aux yeux. Parfois, cela suffit à produire son effet, mais le plus souvent, de tels artifices ne font que pallier un manque de fonds, comme un excès de pyrotechnie, de musique ou un montage épileptique au cinéma.
Malheureusement, le scénario, ou plutôt l'assemblage de scénarios, déssert le livre. le propos est parfois confus. L'ensemble manque de cohérence et d'équilibre.
Parfois fascinant, parfois indigeste...
Nous n'étions pourtant pas loin du chef d'oeuvre.
Il reste un ouvrage assez fascinant pour son graphisme, mais manquant de construction scénaristique.
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Beau fort et très complet.

Cette bande dessinée est tout bonnement superbe et suit l'itinéraire de deux allemands en Patagonie.
Les digressions et le scénario sont très prenants et de plus c'est très intelligent.
On apprends énormément sur les communautés d'indiens tels que les mapuches ou autres, leur histoire, leurs revendications.

Un chef d'oeuvre.
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Une vraie brique ! Cet ouvrage très, très documenté, retrace les recherches de l'auteur. D'anecdotes datées de 1888 mises en images, jusqu'aux mouvements très actuels des peuples originels pour exiger la reconnaissance des gouvernements.
Les dessins et peintures sont admirables. (Merci à l'auteur)
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