Les fillettes

Quel livre! le combat d'une femme qui a envie de s'en sortir malgré ses démons qui la tirent vers le bas . Clarisse nous confie une partie de sa vie et de la relation avec sa mère . On lit entre les lignes la difficulté éprouvée par le père de famille et même par les enfants à cause de l'addiction . Mais beaucoup de scène sont racontés avec le regard des enfants , ce qui apportent une autre dimension à cette relation destructive . le regard de l'amour sur des actes qui pourraient briser cet amour .
J'ai adoré l'écriture !

Si l'amour infini de trois petites princesses n'est pas le remède, alors il semble bien qu'il n'y en ait pas. « Maman ne va pas bien », Justine et Laurette le savent, Ninon le sent, mais cette connaissance ne fait qu'augmenter leur souffrance, et le désarroi du lecteur. On voudrait aider, rassurer, secouer Rebecca, cette femme séduisante et brillante de 33 ans, aimée de son mari et adulée, donc, de ses enfants. Elle n'a pas de raison d'aller mal, voilà pourquoi est-ce sûrement si grave. le poids de l'existence suffit, l'avancée incessante de l'horloge, la nostalgie d'on ne sait pas trop quoi, l'envie d'une fuite on ne sait pas trop où. Il y en a finalement beaucoup des raisons d'aller mal pour les gens qui regardent derrière les choses et cherchent sans cesse des significations. Heureux, facile à contenter alors ?

La clé du repos n'est pas dans les chambres des cliniques ou dans les bureaux des spécialistes. L'antidote magique est là, le matin et le soir, un peu plus en fin de semaine, et beaucoup pendant les vacances. Il porte trois noms, Justine, Laurette et Ninon. Observer vivre ses filles, c'est oublier les tourments et les opiacés, c'est ne plus avoir envie de « manger de la drogue », mais plutôt des crêpes. Ne plus griffonner son mal-être à l'encre noir sur des feuilles volantes, mais chanter à tue-tête le bonheur d'être ensemble. Alors, maman est-elle bizarre ? Oui, et c'est même pour cela qu'elle est mieux que les autres. Elle est imprévisible, elle « joue à la folle », ne se lève pas le matin, oublie de nous venir chercher à l'école… Mais, aussi, elle invente des mots marrants, répond à toutes les questions sur la vie, nous fait toujours plaisir. Justine veut inviter un SDF à prendre le goûter ? L'homme se retrouve dans la cuisine quelques minutes plus tard.

Vivre plus fort et conserver la magie de l'innocence, avant l'inexorable disparition. Les âmes maladroites éprouvent plus durement que les autres la pesanteur terrestre, et certaines voient dans une poudre, celle qui a la couleur du cheval blanc d'Henri IV, un moyen de s'adapter à l'extérieur hostile. Cette option prise, il n'y a pas de retour en arrière, juste une lente descente en avant. Je pense à vous, Justine, Laurette et Ninon, et à votre maman, qui est tombée dedans il y a bien longtemps.
Jean-Clément Martin-Borella

Rebecca, l'héroïne de ce roman est une jeune femme, âgée d'une trentaine d'années. Elle es tissue d'un milieu bourgeois aisé. Elle a eu une adolescence sans trop de souci. A 17 ans elle a plongé dans la drogue, l'alcool, et a appris à utiliser les divers opiacés qui se trouvent dans la pharmacopée familiale. Son père est médecin. Elle rencontre Anton dans le cabinet d'une addictologue. Ce dernier tombe amoureux d'elle; Il espère chasser ses démons Il l'épouse et lui fait trois enfants en cinq ans : Justine, six ans, Laurette, cinq ans et Ninon, un an. Ces enfants devraient être des bouées de sauvetage pour Rebecca. Mais elle a du mal à émerger, elle ne travaille pas et doit écrire un roman... Elle commence puis jette ses pages d'écriture à la poubelle. Elle oublie ses enfants à l'école ou arrive ne retard pour récupérer Ninon à la crèche...Sans cesse, elle court à la pharmacie pour s'enquérir de Néo-Codion. les tentatives de sevrage ont échouées, même à Marmottan...
Au cours de l'été 1995, les vacances ont été brusquement interrompues : Rebecca a fait une grave crise d'épilepsie. Elle a été hospitalisée et ne s'en relèvera pas. Anton va organiser sa vie afin de mener une existence quasi normale pour ses filles. Il confiera ses enfants à ses parents du dimanche soir au vendredi soir., afin de pouvoir travailler. Et les week-end il sera un père à temps complet.
Cette effroyable addiction, entre alcool, opiacés, médicaments, ruine la vie de nombreuses familles et cela dans tous les milieux.. les enfants sont les premières victimes. Malgré l'amour témoigné par leur entourage, il est quasi impossible de sortir de cette spirale.
Ce récit est basé sur la relation parents-enfants, drogue et vie quotidienne. Il est très réaliste. bien écrit, avec des sentiments , de l'humilité, de l'authenticité. On ne sort pas indemne de cette lecture.; Il est criant de réalité. Je l'ai lu d'une traite et ne le regrette pas. J'ai été attirée par la photo de la couverture.

Lien : https://lucette.dutour@orang..

Émouvant . Chacun des personnages nous touche par sa fragilité sa force et ses airs de déjà vu .
Dramatique et tellement poétique , un bijou.