"Nous retrouvons nos sympathiques amis gaulois, ceux qui n'acceptent à aucun prix l'invasion romaine sur le sol natal.
Et pourtant le titre de cette nouvelle histoire...que peut-il bien pouvoir dire ?
Nos irréductibles amis se seraient-ils convertis ?
Accepteraient-ils la présence des romains et pousseraient-ils l'audace jusqu'à s'engager dans leurs armées ?
Cela paraît impensable !
En attendant, Astérix et Obélix partent à la chasse aux sangliers.
Ils croisent en chemin une ravissante jeune fille, Falbala, qui vient de revenir au village.
Obélix, subjugué par cette apparition, en perd l'appétit.
Lui offrant un bouquet de fleurs, l'amoureux transi apprend que la jeune fille est fiancée à Tragicomix qui vient d'être enrôlé de force dans les légions romaines.
Astérix et Obélix décident alors de s'engager et de ramener à Falbala son fiancé....
C'est en novembre 1966 que les jeunes lecteurs de "Pilote" vont découvrir cette nouvelle et dixième aventure d'Astérix et Obélix.
Elle y est annoncée par la superbe couverture du 368ème numéro mais aussi par un interview exclusif que les deux auteurs, magnanimes, semblent avoir accordé, dans le numéro précédent, à un reporter envoyé par le journal !
Rendez-vous a été pris pour 14 heures....
A 15 heures précises, en se bousculant un peu,
Uderzo et Goscinny font irruption dans la pièce.
L'un est grand et blond, l'autre plutôt petit et brun.
Le dialogue est engagé.
Les deux auteurs ne songent plus à fuir.
Le reporter les sent passionnément intéressés par le tour que prend la conversation.
Tous deux ont fermé les yeux pour mieux se concentrer !
Il est temps d'achever...par une dernière question :
"Vous avez toujours déclaré que votre seul but c'est de faire rigoler les gens.
Maintenez-vous cette déclaration, ou consentez-vous à avouer les motivations profondes de vos efforts pour tenter de freiner notre course fatidique vers le néant de la totale inquiétude ?
Un silence profond répond à la question du reporter !
Les deux auteurs, yeux clos, têtes penchées, ne réagissent pas.
Le reporter, se retirant sur la pointe des pieds, les laisse à leurs méditations...
"Dès la semaine prochaine dans "Pilote" : "
Astérix légionnaire" !
Merci
Albert Uderzo, merci
René Goscinny...
*réalisé grâce à l'annonce rédactionnelle extraite du 367ème numéro de "Pilote" paru le 3 novembre 1966