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Ce roman noir a pour personnage principal la rade de Brest, qui nous est décrite avec beaucoup de précision et de poésie. Dans une très belle écriture, l'auteur nous plonge dans cette Bretagne sombre, pluvieuse et âpre, de marins, bien loin du paysage de carte postale habituel. La pluie, le vent et la mer sont omniprésents et fournissent un décor parfait au roman. J'ai beaucoup aimé toute cette atmosphère pesante, moite et palpable. L'auteur a une superbe plume.
La première partie du roman, qui nous fait découvrir les personnages en alternant les points de vue, m'a bien plu aussi. En revanche, au fil de la lecture, j'ai décroché. le style se fait plus descriptif, les scène d'action plus présentes et les magouilles prennent de l'ampleur aux dépens de la psychologie des personnages. Et ce n'est pas mon truc !
Malgré ce bémol, c'est un bon premier roman, très cinématographique. On s'y croirait !
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Caroff est au bord du gouffre : à cause d'un accident qui a coûté la vie d'un jeune matelot, ce pêcheur est cloué au port, malmené par la ville de Brest qui ne lui pardonne pas cette mort. Les dettes s'accumulent, et si Caroff se recentre sur sa femme Marie et leur fille, la situation est préoccupante. Caroff accepte alors un marché tangent, et bascule alors définitivement dans un engrenage infernal. Jos Brieuc quant à lui a décidé de se lancer dans une nouvelle aventure : il devient taxi de mer. A la croisée des chemins, les destins des deux hommes vont se croiser.

La plongée dans cet univers maritime est immédiate tant le style de l'auteur s'adapte aux embruns et aux temps et personnages tourmentés de l'histoire.

Ce que j'ai moins aimé :

La fin. Les pluies bretonnes cinglantes semblent avoir profondément atteint le moral de l'auteur...

Bilan :

Un roman noir très bien maitrisé.
Lien : http://www.lecturissime.com/..
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Comment un homme en vient-il à entrer dans une combine des plus tordue qui le mène droit dans le gouffre? Caroff, homme bourru, à la dérive, pêcheur sans bateau, sans boulot. Il se demande s'il ne tient pas là le moyen de repartir vers une nouvelle vie avec son épouse et leur petite fille.
Il prend la tangente, s'enfonce, se perd en compagnie de deux gamins ; caricatures de banlieue, qui cependant à son contact vont évoluer et devenir presque des marins mais restent des voyous.
Sur fond de mer, de sel, de tempêtes et d'embruns, l'histoire de Caroff nous prend aux tripes. L'auteur nous fait visiter les méandres de l'âme humaine, à quoi tient une vie, parfois à pas grand chose. L'envie de vivre mieux, d'oublier le malheur et les deuils impensables motivent notre homme.
Un roman noir qu'on a envie de lire pour savoir....
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Un premier roman français, en voilà une lecture éloignée de mon univers. Mais la Bretagne, la mer, la tempête et me voilà embarquée dans ce premier roman.
Aux côté de Jos Brieuc d'abord. Ce dernier a décidé de réaliser son rêve en se lançant dans une nouvelle activité professionnelle : taxi de mer. Et le bouche-à-oreille fonctionne plutôt bien, les clients se multiplient. Il fait ainsi la connaissance d'un couple, Josette et René. Ces derniers se rendent à l'hôpital de Brest car René a un cancer. Jos se lie d'amitié avec eux. La vie semble reprendre son cours. Sa femme l'a quitté il y a un an mais il vient de rencontrer Babeth, une jeune femme avec qui le courant passe bien. L'homme reprend du poil de la bête.
Ce n'est pas le cas avec Caroff, ce pêcheur dérive depuis des mois. Il ne sort presque plus en mer. Par un jour de tempête, il n'en avait fait qu'à sa tête et avait pris la mer. Mais il était revenu sans son matelot, âgé de seize ans. Depuis la communauté l'a renié. Il a tué l'un des leurs. Caroff a plongé. Il vit avec sa femme Marie, sa bouée de sauvetage et leur petite fille dans une caravane, loin de tous, sur un terrain vague. La petite , âgée de cinq ans, n'est pas scolarisée et lorsqu'il tente de reprendre une vie normale, il est vilipendé par les pêcheurs. Même une sortie en restaurant en famille vire au cauchemar.

Alors lorsqu'un homme lui propose de participer à une combine en échange d'une confortable somme d'argent, Caroff n'hésite plus. Il veut partir, loin, en Irlande avec sa famille. Il doit repartir en mer avec deux nouveaux matelots qu'on lui impose. Pas des marins, non deux jeunes de banlieue qui n'ont jamais mis les pieds sur un bateau. Ils se font appelés 180 et Tariq – enfin Toni et Yann. Leur première sortie en mer les calme immédiatement : la tempête, la houle et les deux sont malades comme des chiens. Mais le plan fonctionne et Caroff a repris confiance. Une dernière mission et ils seront libres.

Les deux histoires se jouent sous nos yeux, et j'avoue, j'ai été happée. On sait parfaitement qu'un jour la route de Jos va croiser celle de Caroff. Un roman « intensément maritime » me dit-on, et c'est vrai – Ronan Gouézec livre un premier livre aux odeurs d'embruns.
Et l'homme a du talent pour dresser deux portraits d'hommes touchants et profonds. Je me suis beaucoup attachée à Jos, moins à Caroff. Mais j'ai aimé toutes les sorties en mer de Caroff . Ce roman m'a marqué car il est rempli de bonnes choses, mais il souffre aussi d'erreurs de débutant. Lors de ma lecture, j'ai surtout ruminé contre l'éditeur, oui. Comme s'il était joaillier et qu'il n'avait pas assez bien taillé la pierre précieuse.

Les premiers chapitres m'ont en effet fait douter de la poursuite de ma lecture, finalement à la page 53, j'étais harponnée. le premier chapitre est vraiment ardu ! L'auteur a voulu traduire l'atmosphère d'un bar de pêcheur, mais il en fait des tonnes, deux pages et demi sur ce lieu de passage, c'est trop. Et il enchaîne avec la pluie – oui, il pleut en Bretagne, et là il fait tempête. L'écrivain glisse un paragraphe magnifique mais malheureusement il en rajoute, rajoute … pourquoi ? Une page et demi sur l'eau – ce n'est pas nécessaire. Certaines phrases sont superbes mais précédées ou suivies de phrases nettement moins bonnes (« La rue était encore sous domination liquide » par exemple m'a fait écarquiller les yeux) mais il enchaine avec ce sublime morceau :

"De tous côtés la percussion lourde de millions de perles d'argent… résonnait en une vibration, sans cesse, renouvelée, roulant, revenant, s'éloignant ..(…) Sur les lèvres le goût du sel, pour rappeler la présence de l'océan tout proche. Il pleut la mer, pensait-il."

Et il est encore meilleur lorsqu'il en fait moins, beaucoup moins. Lorsque son personnage est dans l'action, lorsque Caroff prend la mer. J'ai adoré ces pages, le style est plus léger, moins empâté. Excepté pour ces paragraphes où le lecteur entend les personnages penser – un procédé narratif que je n'aime pas beaucoup. Il faut faire confiance au lecteur pour qu'il comprenne de lui-même. On sent malgré cela un beau talent d'écrivain.

Du coup ma lecture a été en dent de scie, jusqu'à ce que je me concentre sur l'action et que je passe parfois en lecture rapide pour éviter de m'appesantir sur le style trop « lourd ». D'autres erreurs de jeunesse : la description de ces jeunes de banlieue, au début un peu trop caricaturaux (avec la conversion à l'Islam de Yann…) ou le soudain revirement de Toni qui, en une seule sortie en mer, semble avoir eu comme une épiphanie.

Et puis la fin, alors que le roman a pris un rythme intéressant, que la tension monte comme elle le doit, l'auteur nous livre un final trop rocambolesque, trop américain – ponctué de quelques métaphores très mal trouvées (lorsqu'une victime flotte et qu'elle en devient soudainement superbe par exemple). Une histoire qui aurait mérité une autre issue, pas forcément plus optimiste mais une fin travaillée différemment. Ici, c'est peu crédible et trop rapide. Comme si, cette partie-là n'intéressait plus personne.

Voilà, un premier roman prometteur, j'ignore si l'auteur reprendra la plume. Il y avait du très bon et du moins bon. J'ai choisi de ne garder en tête que le bon. Jos et Caroff et la Bretagne, et la tempête. J'aimé René et Josette, beaucoup moins les méchants, un peu trop simplistes. J'ai aussi aimé le goût du sel sur mes lèvres.

Lien : http://www.lanuitjemens.com/..
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Brieuc. Jos Brieuc se lance dans une nouvelle entreprise : un service de taxi bateau dans la Rade de Brest. Parallèlement, Caroff tente de remonter la pente. Marin pêcheur maudit - il a perdu un matelot en mer - il vivote avec sa femme et sa fille dans une caravane. Il a trouvé une combine pour tenter de se refaire financièrement et recommencer une nouvelle vie. La combine implique un gang. de petites frappes locales, 180, d'après un burger et Yann. A bord, avec ce vieux, pas si dézingué que cela, les deux jeunes, surtout 180, vont laisser tomber les masques.
Des relations filiales se tissent, entre Caroff et 180 ; entre Brieuc et son premier passager. Des relations amoureuses émaillent le parcours : amour stable (Caroff et sa femme ; René et Josette), amour naissant (Brieuc et Babeth). Les figures de malfrats se répondent également : aux petites frappes locales correspond un duo de pros, pas si efficace que cela non plus.
Un roman noir. "Rappelle-toi Barbara il pleuvait sans cesse sur Brest ce jour-là et tu marchais souriante épanouie ravie ruisselante sous la pluie". Forcément, dans cet univers noir, le crachin de Brest se fait sentir.
Les phrases sont très travaillées, les images, sensorielles, s'appuient sur la pluie et le vocabulaire des marins. Mais sans être indigeste pour ceux qui ne maîtrisent pas cet univers.
Un très bon roman.
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Entre la rade de Brest et la presqu'île de Crozon, Ronan Gouézec nous plonge dans cet univers humide, venteux baigné de la lumière que renvoie la mer d'Iroise au gré de ses humeurs. Il réussit à nous faire espérer pour ses personnages mûs par l'impérieuse nécessité de s'en sortir. Comme ils sortent du goulet de la rade pour se refaire une vie. Gouézec nous fait sentir la houle, passant de la tension extrême où le pire semble sûr, puis nous rassérénant avec la belle histoire de René et Josette qui finissent leur vie parallèle à celle de Jos et Babeth qui commencent la leur. Pas de place pour la mièvrerie, les mots sont comptés et nous suffisent pour nous amener vers la fin avec une certaine impatience qui ne réussit pas à dissiper l'inquiétude de l'inéluctabilité.
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Sans lendemain, c'est une plongée vintage dans les romans noirs américains et les films noirs des années.
Sans lendemain, c'est une histoire d'amours contrariées au fin fond de l'Arkansas.
Sans lendemain, c'est la chute inexorable dans un puits de mensonges d'une femme jusque là sans histoires.
Sans lendemain, c'est un pasteur fanatique à qui l'on dirait bien deux mots sur sa façon puritaine de voir les choses. Sans lendemain, c'est l'opiniâtreté à la Fargo d'une enquêtrice par qui le désastre arrive.
Sans lendemain, c'est un regard sur la condition déplorable des femmes dans le sud profond des Etats-Unis dans les années.
Sans lendemain, c'est un hommage aux films de série B diffusés dans les petits patelins et qui tentaient de résister à la censure morale et guindée de l'époque.
Sans lendemain, ça finit mal, mais vous l'aviez sûrement pressenti.

Troisième roman de Jake Hinkson, Sans lendemain a reçu le Grand prix de la littérature policière 2018.
Lien : https://deambulationsrennais..
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la premiere scene se deroule a brest et se poursuit dans la rade de brest. Ca sent le ciel gris , le ciré trempé , la tabac mouillé et les chopes pleines de houblon trouble . le decor est planté , le lecteur n a plus qu a se laisser aller dans une promenade maritime mouvementée menee par ronan gouezec. Au fil des pages, on se doute que brieuc ( notre héros) va trouver sur son chemin un autre marin, caroff. Privé de bateau, il est regardé d un drole d air depuis que son mousse est passé par dessu bord. CAroff rame aussi pour s en sortir financierement, pour larguer les amarres avec la poisse , il va tremper dans un trafic et croiser des petites frappes qui finalement ont le coeur tendre. Voila pour la trame di livre. l'auteur embarque son monde comme les petits bateaux font du yo-yo sur les vagues puissantes . On se sent aussi petits que les marins face a l immenseté et à la dangerosité de l ocean
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Premier roman de Ronan Gouézec, « Rade amère » ausculte la souffrance d'un homme désemparé. Depuis la mort accidentelle d'un matelot, dont on lui attribue la responsabilité par imprudence, il erre dans Brest, sans le sou et sans emploi. Il sent le regard des autres qui, silencieusement, le jugent. Pour garder la tête hors du bouillon des reproches tacites, il peut compter sur Marie, son épouse, et sur leur fille. Pour survivre dans une société qui ne laisse aucun répit aux faibles, ils occupent un mobil home momentanément installé dans un terrain- vague. Ils manquent de tout et subsistent avec de maigres moyens, sans aucune assistance extérieure. Pour améliorer le quotidien, Caroff sait qu'il n'a pas d'alternative. L'argent rentre uniquement par le travail. C'est alors qu'il croise le regard de Jos Brieuc, un type avec lequel il n'aurait rien eu à partager. Sous un ciel maussade, l'auteur nous parle d'un drame contemporain et met en scène un père et époux qui affronte sa douleur et ses démons, qui aimerait trouver une issue à ses dilemmes pour le salut des siens mais qui, inexorablement, se fracasse contre chacune de ses tentatives. Il y a aussi l'océan omniprésent, qui rappelle le drame passé, éclairé par mille lueurs, avec des reflets moirés et qui jamais n'oublie.
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Magnifique roman, dur, noir et pourtant d'une extrême sensibilité.
Pas un mot de trop, pas une virgule à supprimer.
Et une ambiance lourde et maritime.
A lire absolument
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