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Caroff et Jos sont les personnages dont le lecteur fait connaissance petit à petit. L'auteur passe de l'un à l'autre et on ne voit pas où il veut en venir.

Il faudra  patienter jusqu'au dernier quart du livre pour le savoir.

J'avoue qu'il a fallu que je m'accroche un peu pendant la lecture de ce roman sombre. J'ai d'ailleurs bien fait car au fil des pages j'ai appris à connaître les personnages et j'avais envie de savoir où l'auteur allait les emmener. 

Dans ce roman je n'ai pas retrouvé la Bretagne que je connais mais une Bretagne sombre et morose. 

Heureusement quelques petites lueurs apparaissent dans les relations entre certains des personnages de cette histoire.

C'est donc un roman noir mais qui m'aura valu un fou-rire avec ma soeur quand je lui ai résumé le roman...
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Nous voici en terre bretonne, et même au bout du bout du Finistère, pour ce roman situé à Brest. Laissez de côté les enclos paroissiaux, la dentelle de pierre des clochers, les plages balayées de soleil, Ronan Gouézec nous propose un autre embarquement, sur un vaisseau fantôme, le Marie-Gaëlle, un fileyeur maudit depuis la mort en mer de son mousse de seize ans. Après cette tragédie, le patron du bateau, Caroff, est marqué du sceau de l'infamie par toute la communauté des gens de mer. Désespéré, il est prêt à tout pour sauver sa famille de la misère, réarmer le navire et retrouver une place parmi ses congénères. Quant à Jos Brieuc, autre laissé-pour-compte, il se sent également prêt pour un nouveau départ après un divorce et des rêves de transat engloutis avec sa librairie. Il démarre son activité de bateau-taxi avec l'espoir de vivre enfin en paix avec lui-même.
Mais, en mer, les coups de tabac sont sans merci et les pirates aussi. L'intrigue, lestée de toute la fatalité collée aux perdants, étend ses tentacules mortifères pour frapper les faux espoirs.
Âpreté, brutalité, désespérance, Ronan Gouézec écrit avec beaucoup de style un roman noir qui ne fait aucune concession à la rédemption, sinon au travers de la mort.
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La Feuille Volante n° 1300

Rade Amère- Ronan Gouezec – Rouergue noir.

La rade, c'est celle de Brest, une ville de marins battue par les vents de l'océan où vivent deux personnages, Jos Brieuc, un ancien libraire divorcé qui a fondé une entreprise de taxi maritime. Il est à ce point seul qu'il s'accroche encore désespérément à son ex-épouse et que les yeux d'une simple passante suffisent à le bouleverser. Pour lui la vie ressemble à une véritable galère. Caroff, un ancien marin-pêcheur qui, il y a quelques années a voulu braver la mer en furie et a perdu un matelot de seize ans. Cette mort lui colle à la peau, il est rejeté par ses anciens collègues, n'ose plus sortir en mer et depuis, sans travail, il vit avec sa femme et sa fille dans un pauvre mobile-home, rêve de remettre son vieux rafiot à la mer pour peut-être gagner l'Irlande et laisser derrière lui cette vieille histoire. Ces deux hommes, cabossés par la vie, qui ne se connaissent pas et qui n'ont à priori aucune chance de se rencontrer vont pourtant se croiser par le plus grand des hasards . Il y a aussi un troisième personnage, un petit délinquant, Delmas, qui propose à Caroff un travail pas très net, une combine tordue, des colis à récupérer en mer et qu'il va cependant accepter parce qu'il pense que cela peut arranger les choses pour lui. En fait, elle va les compliquer, le faire sortir d'un enfer pour le précipiter dans un autre. Pourtant, même si ce « travail » n'est pas très clair au début, Caroff choisit de s'y impliquer, d'y voir une chance pour lui et pour sa famille. Il prend les choses en mains, les organise, dirige et même transforme les deux loubards d'une cité voisine que Delmas lui a adjoint pour le surveiller. Eux qui n'avaient jamais mis les pieds sur un bateau deviennent ses matelots puisque, pour donner le change, Caroff reprend la mer sur son vieux rafiot et pose à nouveau ses casiers au large. Cette activité, pour marginale qu'elle soit, fait de lui un homme nouveau, déterminé à se sortir de l'adversité, d'envisager une nouvelle vie en Irlande.

Ce livre est le premier roman de l'auteur. On sent les embruns, la pluie bretonne, le bruit du ressac, l'écume des vagues, le cris des goélands, on navigue entre les balises du chenal et le lecteur apprend des détails techniques de navigation, de timonerie, de mécanique puisque Gouezec, lui-même Breton, sait de quoi il parle.

Ces deux histoires sont, sans mauvais jeu de mots, des tentatives de « remises à flot » face à l'adversité qui frappe les hommes au cours de leur vie. Tout au long de ce roman, le lecteur a de la sympathie pour Caroff et pour Brieuc qui cherchent à s'en sortir, même si ce dernier poursuit ce but louable sur un terrain délictueux où l'argent est trop facilement gagné. Ils sont tous les deux marqués par la poisse et on sent bien que, quoiqu'ils fassent, qu'ils ne parviendront jamais à s'en sortir. C'est un peu comme si toutes leurs tentatives étaient d'avance promises à l'échec et l'épilogue est là pour conclure à sa manière que ces hommes sont destinés à être le jouet du hasard et de la malchance. Cette prise de conscience donne le vertige.

Le style est celui d'un roman noir mais avec des moments émouvants et poétiques parfois et aussi avec des parenthèses en italique, comme si une petite voix extérieure ponctuait la pensée de chacun.


© Hervé Gautier – Décembre 2018. [http://hervegautier.e-monsite.com]
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Les deux personnages principaux n'ont rien de commun si ce n'est que de vivre tous deux dans la rade de Brest.

D'un côté, Caroff – un ancien marin pêcheur - se voit confier un travail inattendu qu'il ne peut refuser. Il en connaît pourtant le danger qui risque de l'entraîner vers un destin tragique.

De l'autre côté, Brieuc, qui démarre son activité de taxi-bateau avec tout le côté positif de cette nouvelle activité.

Leur vies vont pourtant de croiser entraînant avec eux celles des personnages secondaires du roman. Aucun d'eux ne semble être maître de son destin. Ils se laissent guider, voire malmener, sans vraiment pouvoir intervenir. On se prend cependant volontiers de sympathie pour tous les protagonistes, enfin…. presque tous…

Comme la houle de la rade de Brest contre laquelle les marins ne luttent pas, les deux personnages sont entraînés dans un flot que ni le temps, ni les relations humaines qui se nouent, ne peuvent mettre un frein à ce qui semble être inexorable.

J'ai beaucoup apprécié le vocabulaire riche et varié. La lecture des virées en mer ou dans les bars est tellement bien illustrée qu'on visualise sans mal les scènes. On est presque dans une descriptions de scènes cinématographiques plutôt que dans la lecture d'un roman noir.

Ce premier roman donne envie d'attendre les suivants.
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C'est un bonheur chaque fois renouvelé que d'entendre les bretons parler de leur pays, de ces bouts de terroir entre terre et mer, un peu au bout du monde, et nous rappeler combien on l'aime nous aussi cette Bretagne !

Ici, les personnages naviguent entre Brest, Camaret et le Faou. Ils s'aventurent au-delà de la baie de Douarnenez, à proximité de l'île de Sein et des grandes voies de circulation en mer d'Iroise. L'auteur prend un plaisir visible à nous parler de la Bretagne, même sous la pluie, de l'océan, de la force et de la beauté des éléments, de la nature. Nous sommes ici loin de la Bretagne des cartes postales. Nous naviguons entre la rade de Brest, celle des dockers et des marins pêcheurs, celle des troquets où les hommes viennent se réchauffer au retour de pêche, où les esprits s'échauffent et où l'alcool avive les rancoeurs. L'auteur nous fait découvrir une Bretagne authentique, celle qui façonne des tempéraments solides et tourmentés. Dans cet environnement plein de caractère, nous rencontrons deux personnages à la personnalité également bien trempée : Jos Brieuc et Caroff. Tous deux sont à un tournant de leur vie et font des choix qui amèneront leurs routes à se croiser, au coeur de la tourmente.

Ronan Gouézec dépeint avec beaucoup d'émotion et d'âpreté le pays qui est le sien et dresse de très beaux portraits d'hommes. Son écriture offre également un grand plaisir au lecteur. Dès les premiers mots, les premières phrases, les premières pages, j'ai su que j'allais dévorer ce livre. Que j'allais aimer cet univers rude et plein de caractère. La plume de Ronan Gouézec est précise, élégante et généreuse. C'est un vrai régal.

[…]
Ce premier roman, paru en avril 2018, est une vraie réussite.
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Je continue à lire les romans et albums BD que j'arrive à piocher en bibliothèque dans le cadre du Prix Cezam 2019… répertoriés en fin de billet [clic ici]. Et il est très agréable de découvrir ainsi de nouveaux romanciers. Ainsi, Rade amère, premier roman de Ronan Gouézec, et dont j'ai aimé tout de suite l'écriture, rude, et dans laquelle on entend presque le vent marin souffler. L'ambiance est posée dès le départ. L'action se déroule à Brest. le lecteur suit deux hommes qui n'ont rien en commun, mis à part l'obligation présente de réinventer leur vie. Caroff ne navigue plus en mer, suite à un drame passé qui a bouleversé sa vie. Avec sa femme et leur fille, ils habitent dans un mobil-home installé sur un terrain vague. Mais le voici en passe d'accepter un marché fou, quoique illégal, qui va lui redonner confiance en lui. La rencontre qu'il fait avec un des voyous qu'on lui assigne, Toni, appelé 180 (comme le sandwich de chez Mc Do), va être en ce sens déterminante. Jos Brieuc, lui, vient de s'installer comme taxi des mers. Fraîchement divorcé, terriblement seul, un peu désarçonné par sa nouvelle situation et tous les changements qu'il met en oeuvre, il fait la jolie rencontre d'un couple de personnes âgés et d'une femme. Ces trois personnes vont peu à peu atteindre et ouvrir son coeur. Mais le destin est moqueur, ou capricieux, et la rencontre improbable de ces deux hommes en pleine reconstruction sera forcément orageuse… Il est peu de dire que j'ai beaucoup aimé l'ambiance maritime de ce roman, absolument bien décrite et rafraîchissante. Les portraits psychologiques des personnages sont également bien amenés et on s'attache énormément à Caroff, homme à la fois blessé, fort et sensible. La narration tend vers un dénouement globalement positif, malgré la présence en arrière plan d'un gang mafieux, déterminé à arriver à ses fins, j'ai donc été assez surprise de me faire cueillir par une fin que j'ai trouvée pour le coup assez excessive et plus dans la lignée de films comme Kingsman ou Pulp Fiction. Cela dit, c'est un livre que je conseille aux amoureux de Brest et à tous ceux qui souhaitent découvrir de nouvelles plumes de talent. Ronan Gouézec est sans conteste un auteur à suivre de près !
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Mon quatrième roman lu dans le cadre du prix Cezam Inter-CE 2019 (région Rhône-Alpes-Auvergne)
J'avais lu pour le prix 2018, Seules les bêtes du même éditeur « Rouergue « , que j'avais particulièrement apprécié, et avec Rade amère, c'est de nouveau le coup de coeur… je vais décidément voir de plus près ce que propose cette maison d'édition !
Rade amère, c'est de l'eau qui tombe du ciel, qui brasse dans l'océan, qui dilue l'action dans un brouillard humide. C'est des personnages attachants, tous un peu cabossés par la vie. C'est un style efficace. Une lecture plaisir dans laquelle on a envie de se replonger.
Un roman rude et noir mais qui laisse la part belle aux sentiments humains. On a envie d'y croire pour ceux qui essayent de construire ou reconstruire quelque chose, tout comme on a envie de punir nous-mêmes ceux dont la bêtise dépasse l'entendement. Et quand on se prend ainsi à avoir envie d'intervenir dans un roman, c'est que la lecture est bonne !
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RADE AMERE de Ronan Gouézec
Très inhabituel pour moi, j'ai lu un polar. Un roman noir qui n'aurait jamais pu me rencontrer, sans les conseils avisés d'un lecteur que j'apprécie et que je remercie.
Je me suis sentie tout de suite dans la touffeur, oppressante, cuisante un poil effrayante, et bruyante d'un port Breton.
La "domination" de l'histoire m'a écrasée.
De ce premier livre de l'auteur, j'ai apprécié toutes les graines à germer, tout le vocabulaire éclatant et ample, de cette plume magnifique que j'aimerai lire dans un autre genre littéraire,
Un personnage cabossé, crevassé, fracturé, à cran et au bout de tout, qui mettra tout en oeuvre pour s'en sortir dans les somptueux paysages de la Bretagne de l'auteur, à l'atmosphère si particulière où c'est toujours l'hiver où tout craque dans ces noirs pesants et sombres.
Les mots de l'auteur qui se glissent dans les moindres craquelures de ces âmes déchirées par des douleurs enfermées dans leurs poitrines, comme autant de cercueils qu'ils transportent tout le temps... font de ce roman intense et Finistérien, un fresque sociologique qui nous laisse sans repos. On peut regretter cependant la belle histoire d'amitié pas très creusee mais se réjouir du caractère ( des) Brestois plus vrai que nature(pour autant qu'un fille du Sud puisse en juger) et de l'évocation si parfaite des bistrots de Brest et de l'île de Sein.
Dans ce roman noir cousu de plusieurs romans : roman d'amitié et d'amour, comparses troubles et complexes j'entrevois des suites que je demanderai volontiers à Ronan Gouézec autour d'une bolée ou deux...
La fin quelque peu "debridee" ne donne pas une note apaisée, mais denote peut être de la pratique de l'ellipse littéraire par l'auteur qui a passé sous silence ce qu'il a voulu faire découvrir aux lecteurs et qu'il rétablit en bloc a la fin.
Cependant, l'humour de l'auteur, dans une peinture des hommes du Sud et de leurs clichés, différents des Bretons forcément, saouls du matin au soir, qui ne peuvent imaginer qu'on puisse rêver de Bretagne pour les vacances, dans ces plages désertes, ont bien fait rire la femme du Sud qui n'attend qu'une semaine pour s'y échapper...
Malgré la noirceur, je vous le recommande pour l'écriture de Ronan Gouézec publié aux Éditions Rouergue noir.
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Depuis un accident qui a coûté la vie à son jeune matelot, Caroff est un marin mis au rebut. Il survit dans un mobil-home, face à la rade de Brest, à l'écart du monde et de tout horizon d'avenir. Ce qui le tient en vie, c'est son miracle : celui de sa fille et de sa compagne. Quand sa route croise celle de Delmas, délinquant en apprentissage, Caroff voit dans la combine douteuse qu'il lui présente l'occasion de se racheter. Il reprend la mer sur son bateau qu'il avait laissé sombrer, flanqué des deux acolytes de Delmas, aussi jeunes et béotiens que dangereux. du ciel plombé de Brest, l'espoir semble avoir du mal à percer et, pourtant, Caroff se surprend à rêver d'un ailleurs…

J'ai pu découvrir ce roman en avant-première grâce à une opération « Masse Critique ».
« Rade amère » est le premier roman de Ronan Gouézec, auteur finistérien qui aime à pratiquer le vagabondage côtier et littéraire. Pour une première, c'est une réussite totale, de bout en bout !
Ce roman entremêle, de façon réussie, différentes dimensions.
« Rade amère » se veut un polar et en livre tous les ingrédients : un homme désespéré, au bout du rouleau, coincé dans la rade de Brest et mis au ban de la société ; un malfrat qui fait ses premières armes en organisant un trafic de drogue à distance, coaché par son oncle ; des complices, jeunes trafiquants d'une cité brestoise en mal d'action. Les rouages de l'action se mettent en place progressivement, et le suspens monte crescendo, l'auteur tenant en haleine le lecteur jusqu'au bout.
« Rade amère » est aussi un roman social qui explore différents territoires en marge de la société : celui d'un homme qui a – presque – tout perdu ; ceux des hors-la-loi qui dessinent leur propre géographie ; ceux qui essaient de se créer un nom et une activité rentable, voire utile, dans les clous de la légalité.
Mais « Rade amère » est d'abord et avant tout un roman noir qui sonde les failles de l'âme humaine, ses deuils impossibles, ses douleurs bien arrimées, son envie de s'en sortir quoi qu'il en coûte. Et ce roman noir sort du lot en ce sens que l'auteur insuffle une touche personnelle, vécue, c'est-à-dire ici maritime, à l'intrigue. Derrière chaque description, chaque action, la mer, en ce qu'elle a de libérateur ou d'enfermant, est présente et on sent sa pulsation, le souffle de ses vagues jusque dans les maisons. En creux des mots qui se déploient linéairement, on entend la pluie marteler ses notes lancinantes, l'humidité remonter des fonds de la rade de Brest, le vent cingler les mâts et les hommes, le calme soudain et radieux des eaux à l'étale ; et l'on se laisse porter par la plume voyageuse de l'auteur et l'on se prend à guetter dans le ciel du Finistère nord une éclaircie, une accalmie pour des protagonistes auxquels on s'attache.
« Rade amère » est un polar intensément maritime et humain qui fait vibrer de bout en bout…

Je tiens à remercier Babelio et les éditions du Rouergue pour ce formidable moment de lecture.
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Un premier roman qui tient la mer ! Des personnages humains et attachants, un environnement familier (Brest et ses environs), des descriptions convaincantes, une belle écriture qui nous maintient sous pression et le tout rondement mené.
Un auteur avec un bel avenir.
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