Un livre assez bof, lu il y a pas mal de temps maintenant et qui ne m'a pas laisser un grand souvenir.
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Chaque fois que je réussissais à me rendre au bout d’une page, mes professeurs s’organisaient pour me faire comprendre que je n’avais rien compris en me posant des questions du genre : « Qu’est-ce que l’auteur a voulu exprimer, d’après vous ? » Celle-là, c’était la pire ! Comment voulez-vous que je le sache, moi, ce qu’il a voulu dire ? Je ne peux tout de même pas lui téléphoner, il est mort il y a deux cents ans !
La réalité, c’est que certains hommes, heureusement assez rares, trouvent du plaisir à tuer. D’autres, plus nombreux, se délectent à la vue du sang, qu’il s’agisse de ces badauds qui se précipitent sur les lieux d’un accident ou de ces détraqués qui s’abonnent à des sites Internet qui présentent la mort en direct. Mais, pour la plupart d’entre nous, la violence se résume aux tortures, aux massacres, aux mutilations, aux décapitations et aux hécatombes qu’on nous montre presque chaque soir aux informations. Quand ce ne sont pas des guerres, ce sont des faits divers. Bienvenue dans le grand cirque de la violence ordinaire, celle des hommes qui ne peuvent pas supporter le divorce et qui tuent leurs enfants avant de s’enlever la vie, des snipers qui assassinent des passants au hasard dans la rue, des adolescents qui déchargent des armes automatiques dans la cour de leur école. La réalité, c’est que la violence est partout. Pas un village, pas une rue, pas une famille qui n’ait sa petite histoire d’horreur. Personne non plus qui n’ait une zone d’ombre, au fond de lui-même, dans laquelle il cultive des idées noires.
Nous voulons écrire les meilleures histoires possible, nous passons des heures et des heures à rédiger, à corriger, à peaufiner, à fouiller dans les dictionnaires… et nous sommes rongés par le doute quand vient le moment de donner nos bébés en adoption à nos lecteurs.
Chacun a eu sa façon de réagir, quand mon frère est mort dans ce stupide accident.
Il avait vingt ans. Un âge où on n’est pas supposé mourir. Un âge où on est supposé vivre, aimer, souffrir, avoir mal aux dents, n’importe quoi, mais pas mourir dans un stupide accident parce qu’un ivrogne a décidé que son plaisir à lui était plus important que tout, un vieil ivrogne débile qui était tellement saoul qu’il ne s’est même pas arrêté quand son auto a frappé la bicyclette de Patrick, un vieux dégueulasse au cerveau tellement ravagé par l’alcool qu’il n’a même pas réagi quand le juge l’a condamné, pas le moindre regret, rien, l’alcool avait tout rongé…
Les ingénieurs parlent entre eux, à deux pas de moi, mais je ne saisis pas un mot de ce qu’ils racontent. Ce n’est pas parce qu’ils parlent en chinois ou en jargon d’ingénieur : je n’entends rien, rien du tout, comme si j’étais devenu complètement sourd !
Rencontre avec François Gravel - La magie de Super Hakim