Citations sur Traquemort, Tome 3 : La guerre (39)
Rien n’est jamais vraiment perdu. Les souvenirs des rencontrent exceptionnelles et des bons moments restent toujours présent, à une pensée de distance. En un sens, ils ne cessent jamais de se produire. Les instants auxquels on tient, les amis qu’on chérit existent toujours, et seul le temps nous en sépare ; le passé se rejoue sans cesse et il continuera de se rejouer à l’infini. C’est nous qui nous en sommes éloignés.
- Certains jours, je me demande si l’excès de consanguinité ne nous joue pas des tours, déclara Toby. Regardez-nous : alors que nous nous apprêtons à faire face à des dangers inconnues d’une planète baptisée Plaine de Sang, vous n’avez qu’une idée en tête, vous battre ne duel avec un homme qui se trouve à des années-lumière et sur qui vous n’arriverez sans doute jamais à mettre la main. Seigneur !
- C’est une question d’honneur, répondit Finlay sans se tourner vers lui. Vous ne pouvez pas comprendre.
- Exact : je suis journaliste.
Un bon journaliste sait que l’important c’est de faire parvenir ses images au plus grand nombre d’écrans possible et de discuter après, une fois que les autorités en place ne peuvent plus intervenir sans avoir l’air ridicules.
- Vous espérez vraiment qu’on vous pardonnera les horreurs que vous avez commises sur Virimonde avec vos machines de guerre ? demanda Owen. Le massacre, la souffrance et le martyre d’une population sans défense ?
Le Wolfe haussa les épaules.
- J’obéissais aux ordres, c’est tout. Pas très original comme excuse, je l’avoue, mais les vieilles recettes sont toujours les meilleures. En outre, je puis me montrer d’une très grande loyauté en échange d’une rétribution appropriée […]
On a ses moments de triomphe dans les affaires, mais rien de très exaltant. Prendre son pied à saisir des immeubles hypothéqués, c’est vraiment une existence minable, alors que rebelle, c’est quand même plus rigolo.
Tous les hommes ont envie qu’on les aime, déclara Jenny. C’est une faiblesse très profitable.
Et lentement, pas à pas, mètre après mètre, les rebelles refoulèrent l’Empire, lui interdirent l’accès au cœur de la cité. L’invasion se heurta à une force inébranlable et s’y brisa. Des cris de guerre venus de cent mondes et de cent cultures retentissaient au-dessus de la mêlée sanglante et se combinaient en un formidable rugissement de rage, de vaillance et de résolution, et les troupes impériales n’avaient rien à leur opposer. Certains fusiliers prirent leurs jambes à leur coup au risque de se faire abattre par leurs propres officiers, qui hurlaient éperdument sur les liens com pour demander des renforts ou l’ordre de battre en retraite ; on leur répondit de tenir leurs positions. Les barges antigrav arrivaient. Toutes ensemble.
- Vous n’avez aucune idée de tous les motifs que j’ai de haïr les Chojiro, répliqua-t-il d’un ton glacial. Je souhaite tant leur mort que serais prêt à donner ma vie pour les anéantir tous sans exception ; mais je refuse de sacrifier des vies innocentes sur l’autel de mes vieilles blessures. Je ne le peux pas. Et puis… peut-être restera-t-il un peu de place pour une petite vengeance personnelle une fois rébellion terminée.
- Avec joie fit, BB, toujours souriante. Le clan Chojiro a toujours apprécié l’art honorable de la vendetta.
Les journalistes, c’est plus dur à tuer que les cafards, tout le monde le sait.
- Mais pourquoi vouloir devenir humains, bon Dieu ? demanda Finlay. Je croyais qu’il détestait l’humanité !
- C’est vrai, répondit le bouc. Ils vous détestent parce qu’ils vous envient sans espoir de vous égaler. Ils ne sont pas réellement vivants ; ils le savent bien ; malgré leur intelligence et leur force, ils restent de simples automates, comme l’Ours et moi. Nous ne pouvons pas… créer la vie comme vous. Quand l’usure aura fait son œuvre et que nous tomberons en panne – et ça le manquera pas d’arriver -, il n’y aura personne pour nous succéder. Nous n’atteindrons pas à l’immortalité par nos enfants. Nous replongerons dans les ténèbres dont nous sommes issus et on nous oubliera. Cette idée fait perdre la boule à pas mal de jouets.