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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Tian Kewei, fils de paysans moyen-riches, est repéré par le chef des gardes rouges qui, après la famine liée au Grand Bond en avant, sévissent dans son village. Laissant sa famille et l'Himalaya pour rejoindre les Beaux-Arts de Pékin, le jeune artiste talentueux va connaître un destin exceptionnel.

Comme dans tout bon régime autocratique dans la République Populaire de Chine, fondée par Mao Tse Toung en 1949, règne l'arbitraire, la délation, la corruption, les exécutions sommaires, les tortures, qui broient l'individu et réduisent sa marche de manoeuvre à peu de chose. Un monde où soumission et compromission permettent à certains comme Kewei, peintre paysan devenu peintre du régime pendant la révolution culturelle, de passer du statut d'esclave à celui de membre du Parti, en participant à l’édification de l’art prolétaire dévoué tout entier au régime.

Après un début difficile (un style trop alambiqué à mon goût) j'ai aimé l'histoire de Tian qui rappelle, avec réalisme et poésie, la terrible mise au pas des Chinois par Mao Tse Toung. L'application d'une idéologie à l'origine de la « rééducation » et la mort de paysans — affamés par la collectivisation — et de citoyens soupçonnés d'être des « droitiers ».

Inutile de dire que les victimes ont été multiples, comme pendant la révolution, nommée assez ironiquement culturelle qui en 1966, avec les gardes rouges, a consolidé le pouvoir de Mao, en éliminant des milliers d'intellectuels, élites et cadres du Parti. Une violence à laquelle l'État chinois n'a pas renoncé, comme l'attestent les événements de la place Tian'anmen.

Assurément, un roman d'un grand intérêt pour qui veut tenter de comprendre un pays qui n'a pas fini de nous étonner.
 
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Immersion dans la Chine de Mao jusqu'aux évènements de la Place Tian'anmen. Maîtres et esclaves est un roman sur fond historique qui nous fait vibrer grâce à une écriture limpide et riche "croquant" des personnages attachants qui "s'adaptent" plus ou moins, ou pas du tout au régime politique de leur pays.

Une très belle découverte que je vous invite à partager. Au plaisir de lire vos prochains billets !
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Un roman qui débute pendant les atrocités de la révolution culturelle et qui se poursuit jusqu'en 1989 en Chine.
On suit le destin de Kewei.
C'est sombre comme l'époque ; il est question de pauvreté, de violence, de misère, de famine, de froid, de délation, de dictature, de culte de la personnalité, de lavage de cerveau et de grande solitude aussi.
Il est très difficile de s'attacher aux personnages tant tout cela est réaliste.
L'écriture est ciselée, élégante et sans jugement dans sa description de la brutalité des faits.
Il y a néanmoins quelques longueurs surtout sur la fin.
Cela reste un roman puissant.
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J'ai entendu parler de Maîtres et esclaves de Paul Greveillac à l'occasion des listes pour le Goncourt.
De plus le sujet traité, la Chine des années 50 à 80, m'intéressait diablement.
Je ne suis pas déçu de m'être lancer dans la lecture de ce roman.
Il s'agit d'une fresque de la Chine qui correspond bien au sujet du roman
Ce roman embrasse la vie politique chinoise par la propagande et la peinture officielle du régime.
Ces peintures sont souvent immenses, très réalistes et littéraires pour représenter le pouvoir.
Le livre de Paul Greveillac est à l'image de ces peintures : réaliste , historique, photographique, un peu convenu.
Peu d'émotion émane de ces fresques comme du roman Maîtres et Esclaves. C'est un constat.
A partir du personnage de Kewei, fils de paysan du Sichuan au pied de l'Himalaya, Paul Greveillac va nous raconter la transformation politique de la Chine depuis les gardes rouges, Mao, la révolution culturelle mais aussi la collectivisation des terres ,la délation ,l'enfermement ou encore la répression et la rééducation.
Kewei à des dons pour le dessin, la peinture.
C'est à partir de ce don que Paul Greveillac va construire l'histoire de Kewei et son ascension sociale et politique.
Du Sichuan aux Beaux arts à Pékin, Kewei va développer son art et côtoyer le pouvoir chinois.
Devenu membre du parti communiste, il deviendra peintre du régime.
Cette ascension sera longue,douloureuse et sera rattraper par l'histoire.
Cette fresque sur 30 ans nous permets de vivre les grands soubresauts de l'empire du Milieu.

Maîtres et esclaves est plus qu' un bon roman historique .
Sa description du peuple du Sichuan, de Pékin est remarquable. Tout comme la description des arcanes du pouvoir et des maîtres de la Chine.
Son parti pris de resserrer le roman autour de Kewei et de ces 3 femmes (mère femme et amante ) permet de mieux comprendre la condition feminine.
Mais au final il manque d'une flamme qui vous emporte.
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Maîtres et esclaves, un étonnant long roman qui nous plonge dans la Chine de Mao et nous fait suivre pas à pas les transformations politiques, les avancées, les reculs, les compromissions, les rivalités, la brutalité, l'arbitraire, la peur et la haine qui accompagnent tout régime totalitaire, de surcroît autocratique. Pour mettre en scène ces transformations, Greveillac nous introduit dans une famille de paysans moyen-riches du Sichuan. le père, mais surtout le fils, Tian Kewei, sont l'un et l'autre doués pour la peinture. le fils sera remarqué par un garde rouge, entreprendra des études aux Beaux-Arts à Pékin, et finira par intégrer le Parti. Il évoluera au gré de différentes rencontres, mais quand ses mentors successifs, au fil des brutaux changements d'orientation du Parti, seront inquiétés, le jeune peintre tremblera pour lui, pour sa femme et son fils. Il tentera de conserver ses avantages durement acquis.
***
L'auteur est visiblement extrêmement bien documenté et c'est passionnant d'apprendre autant de choses sur la peinture chinoise, sur le rejet des traditions, sur la vogue de la peinture réaliste avec ses immenses banderoles, sur le peu de cas fait à l'attribution réelle du tableau (un des aspects du travail de Kewei est de retoucher les tableaux des autres !), sur la réception de l'art occidental en Chine, sur les différences du statut de l'artiste, etc. Cependant, j'ai souvent eu l'impression que le roman servait de toile de fond 😉 à la partie documentaire et non l'inverse. En exceptant la première partie qui se déroule à la campagne et où l'auteur prend le temps de présenter les personnages, le reste du roman se focalise plus sur les aspects politiques et artistiques. Tellement que je n'éprouvais que peu d'empathie envers les personnages, peu d'émotions devant leurs difficultés, voire devant la mort de certains d'entre eux. Je comprends bien que l'auteur veut nous les montrer « bouffés » par l'Histoire en marche, mais cela a provoqué chez moi un vrai passage à vide pendant presque toute la deuxième partie et le début de la troisième. Les trois personnages féminins (la mère, l'épouse et la maîtresse) disparaissent tragiquement pour les deux premières, mystérieusement pour la troisième (on aura l'explication) sans vraiment changer la vie de Kewei ni modifier sa vision du monde…
***
J'ai trouvé ce gros roman très intéressant, mais ce n'est vraiment pas un coup de coeur. L'écriture, poétique, parfois lyrique, en est travaillée jusqu'à la préciosité, ce qui j'avoue, m'a agacée. C'est criant surtout dans la première partie, ou alors, c'est que je me suis habituée… 😉 « Yongmin aimait les oiseaux, parce qu'il aimait le silence. L'époché que leur observation imposait […] » ou « C'était la saison où d'ordinaire coassent les anoures. La saison des amours. » Admettons, mais quand il parle du tic de Kewei pendant qu'il peint : « La langue de Kewei, amoureuse troglodyte, caressa de plus belle la voute qui l'abritait. », ça me porte à en rire !
***
Merci au Grand Prix de Lectrices de Elle et aux éditions Gallimard pour cette découverte.

Challenge multi-défis 2019 #77
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Paul Greveillac nous livre avec ce roman « Maîtres et esclaves » une grande et magnifique fresque, au souffle puissant, de la Chine de Mao Zedong vue au travers des destins de nombreux personnages dont la plupart seront broyés par les dérives d'un régime autoritaire.
Le roman commence en 1950, un an après l'avènement de Mao Zedond, avec la naissance de Tian Kewei, dans la province du Sichuan, d'une famille de paysans « moyens-riches ». Nous allons le suivre pendant presque 50 ans ; sa vie personnelle sera intimement marquée par les soubresauts politiques de la Chine communiste. Tian Kewei deviendra un peintre reconnu du régime dont il traversera toutes les vicissitudes : le Grand Bond en Avant responsable d'une terrible famine, la délation, l'autocritique, la justice populaire expéditive, la répression, la disgrâce.
Ce roman est remarquablement documenté et nous fait découvrir l'histoire de la Chine de l'intérieur, à travers les yeux et les souffrances de simples citoyens. Pour autant, l'écriture est belle, poétique, capable de nous donner à voir un tableau, un paysage comme si nous y étions nous-mêmes en face.
Ce roman est également une profonde réflexion sur l'art et le pouvoir, sur le degré d'influence de l'un sur l'autre. Deux conceptions de l'art s'y affrontent : l'art au service du pouvoir, autrement appelé propagande et l'art comme expression d'une liberté revendiquée.
Très beau roman qui pêche cependant par des longueurs, des personnages qui n'apparaissent que pour être victimes de décisions absurdes du régime maoïste et disparaissent aussitôt, des réflexions politiques trop développées qui font parfois perdre le fil et nous éloignent de l'émotion liée au destin de Tian Kewei.
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Dans la campagne du Sichuan en Chine, Kewei voit le jour 1950. Enfant unique d'un couple de paysans, il est attiré très jeune par le dessin comme son père. Mais pour sa mère dans cette Chine rurale, il n'est pas question que son fils s'adonne à sa passion. Et pourtant, Kewei va intégrer les Beaux-Arts à Pékin car son talent a été remarqué par un garde rouge.

A travers ce roman, on suit le destin de Kewei, de sa famille mais surtout on est immergé dans la Chine sous Mao Zedong. D'abord peintre pour le régime, il devient lui-même un de ceux qui valide ou censure les oeuvres d'arts au service de la propagande du parti. Au gré des luttes intestines du pouvoir, sa côte de popularité fluctue et pour s'assurer un avenir, il rejoint le parti. Kewei veut inculquer à son fils les valeurs et les principes dictés qu'il a lui-même embrassés par force. Un fils qui s'élèvera contre le Parti communiste chinois et contre son père.

Les idéologies, le régime totalitaire, la peur, les dénonciations, l'asservissement, tout est détaillé et raconté avec force et puissance tout comme les conséquences de la Révolution culturelle.

Il s'agit d'un roman dense et touffu mais passionnant ! Alors oui il y a quelques petites longueurs (liées aux événement politiques) et une histoire d'amour naissante dont je me serais bien passée mais j'ai vraiment aimé ce livre foisonnant. Paul Greveillac rend à merveille la vie de cet homme soumis à l'Histoire de son pays et il nous interpelle sur l'utilisation détournée de l'Art à des fins politiques.
L'auteur sait jouer de touches poétiques comme de formulations plus cinglantes pour nous captiver et c'est réussi.
Lien : https://claraetlesmots.blogs..
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Ce roman raconte de façon passionnante la vie de Tian Kewei, paysan chinois devenu artiste peintre.
Embarquement immédiat pour un voyage riche en émotions au coeur de la Chine.
Tian Kewei naît en 1950 dans une famille de paysans au pied de l'Himalaya, en pleine campagne chinoise.
A cette époque, la république populaire vient d'être proclamée par Mao Zedong.
Lutte des pouvoirs, dénonciations, famine, censure et propagande deviennent alors le lot quotidien du peuple chinois.
Le fil conducteur de cette histoire, c'est l'âme d'artiste de Tian Kewei, qu'il a héritée de son père et qui va très vite guider son destin.
Cette fresque historique est extraordinaire à plus d'un titre. Elle mêle la vie intime du personnage principal au contexte global de la politique en Chine.
Dès les premières lignes, les descriptions subjuguantes permettent au lecteur de voir apparaître les paysages, les personnages, les ambiances.
La plume remarquable de l'auteur offre au roman des allures poétiques.
J'ai également beaucoup apprécié la quantité impressionnante de révélations historiques subtilement délivrées à travers le récit de la vie de Tian Kewei.
Seul bémol : quelques longueurs à partir des deux-tiers du roman.
Quoi qu'il en soit, je conseille ce livre aux amoureux de l'art et de l'histoire de la Chine.
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Ce livre nous convie à une plongée terrifiante dans la Chine de la Révolution culturelle, une période de "révolution permanente" où les chefs de comité sont un jour portés aux nues et le lendemain traînés dans la boue, et les petites gens à la campagne doivent être prêts à tout pour simplement survivre à l'arbitraire, aux exécutions sommaires et à la famine.Tout le pays subit les errements de l'administration centrale et la politique du grand timonier. Et la peur, la peur à tous les étages, la peur de se faire stigmatiser et de tomber en disgrâce.

Et le pire c'est qu'elle marche cette politique d'endoctrinement forcé.

Un livre oppressant à l'image de cette grande prison à ciel ouvert qu'est devenue la Chine, façonnée par Mao et ses successeurs. Un livre étouffant, une grande litanie monotone triste et terrifiante.
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J'ai beaucoup aimé ce roman très dense et très instructif sur l'histoire contemporaine de la Chine. On y suit la destinée de Kewei, petit garçon rêveur et féru de dessin au grand dam de sa mère, puis jeune homme désemparé face à l'absurdité du monde dans lequel il évolue, et enfin adulte pétri par l'idéologie communiste, reconnu comme dessinateur et critique de propagande. Ce roman est l'histoire d'une transmission antirévolutionnaire, celle de la passion du dessin sur trois générations dans une société où la rupture est de mise entre tradition et modernité. J'ai beaucoup aimé le style du livre, classique et poétique à la fois, assez en phase avec l'idée que je fais de l'art pictural chinois. A lire !
Lien : http://bouquinivore.over-blo..
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