Soixante-quatre garçons sans mémoire vivent dans une Maison sur une île, sans rien connaître de l'extérieur. Des gardes et des éducateurs (des « César ») tiennent le tout en ordre et veillent au grain. Mais que deviennent les enfants une fois qu'ils sont trop grands ? Où les emmène-t-on ?
Un roman court et intense qui ne nous laisse pas de répit. On vogue de mystère en mystère, avec à peine quelques indices pour nous donner l'eau à la bouche. Tout commence avec Méto, qui va devoir prendre sous son aile un nouveau venu et lui expliquer les règles absurdes de ce lieu. C'est avec Crassus (le protégé en question) que nous découvrons le fonctionnement de cette Maison étrange…
Ce premier volume fut un huis-clos intense et bien ficelé, plantant un décor aux motivations plus qu'obscures… L'univers ne cesse de nous interroger : pourquoi n'y a-t-il aucune femme dans la Maison ? Pourquoi les enfants perdent la mémoire en y entrant ? Pourquoi ce rappel constant de l'antiquité romaine avec les prénoms ? Qu'est devenu l'extérieur ? A quel point ce futur est loin de notre présent ?
En présentant son environnement à son protégé, Méto commence à le remettre en question et réalise que certains garçons sont les yeux et les oreilles de leurs gardiens. Or, la curiosité de Méto est déjà quelque chose de suspect... Un jeu du chat et de la souris commence.
Les personnages sont sympathiques, même si tout réussi un peu trop bien au protagoniste : curieux, intelligent, il finit par se poser les bonnes questions et arrive toujours aux bonnes déductions. C'est lui qui résout toutes les énigmes et qui trouve les solutions à toutes les situations – agaçant !
C'était une bonne découverte – ma première excursion dans la bibliographie d'
Yves Grevet. Un de ses titres les plus connus, qui mérite assurément son succès et qui me donne envie de fureter dans le reste de ses parutions… Malheureusement, je ne sais pas si je pourrais me procurer la suite des aventures de Méto et de ses camarades. J'espère avoir un jour le fin mot de cette histoire.