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311 pages
E. Plon, Nourrit et Cie, (12/02/1884)
4.5/5   1 notes
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Pseudonyme masculin d'Alice Fleury-Durand, femme de lettres d'origine normande, le nom d'Henry Gréville est l'un des plus prestigieux de la littérature sentimentale sous la IIIème République. En dépit de thématiques souvent dépassées, et d'un souci de moralité pédagogique dont la littérature ne se préoccupe plus guère, les romans d'Henry Gréville valent surtout pour leur réalisme positif, démontré par une analyse extrêmement subtile des sentiments humains, et plus particulièrement, ce qui était rare, de ceux des hommes. Car il y avait chez Alice Fleury-Durand une volonté tout à fait marquée, et somme toute assez originale pour l'époque, de faire comprendre aux femmes le caractère des hommes, et vice versa. Bien qu'elle fût elle-même une femme peu séduisante, qui ne fit qu'un mariage de raison, Alice Fleury-Durand fait preuve d'une connaissance, d'une compréhension et d'une science concernant l'amour et ses mystères qui laissent encore aujourd'hui agréablement impressionné tout amateur de littérature classique. le talent d'Alice Fleury-Durand est d'ailleurs progressivement redécouvert, au point que l'homme de lettres Christophe Grandemange, a consacré en 2015 un ouvrage à l'oeuvre et la personnalité d'Henry Gréville.
« Folle Avoine » se présente au premier abord comme un roman assez typique de son auteure : une mise en situation d'un couple, devant affronter des épreuves qu'ils ne ressentent pas de la même manière, ni avec la même importance. le titre s'inspire d'une expression anglaise "semer sa folle avoine" ("to sow his wild oats"), que l'on pourrait traduire en français par "mener une vie de patachon" mais dans un contexte strictement lié à l'adolescence.
« Folle Avoine » débute en effet par une histoire d'amour tout à fait charmante, au point presque d'en paraître aujourd'hui terriblement niaise, mais le caractère forcé du trait est probablement intentionnel. Cet amour naît entre les deux rejetons de deux familles estimables et bourgeoises, toutes deux résidentes sur les bords de Seine, au sein de la ville de Mantes-la-Jolie.
Ils sont tous deux jeunes, beaux et innocents, l'amour les submerge, et à 18 ans à peine, ils ne rêvent que de mariage. Leurs familles tentent de les tempérer, même si chacun se sent secrètement ému à l'idée d'une si belle et si pure alliance. Une inquiétude demeure cependant quant à la solvabilité du jeune homme, Lucien Romanet, qui a décidé de devenir peintre. Métier ingrat, pour qui n'a pas le talent nécessaire, mais contre toute attente, le jeune Lucien a un si beau coup de pinceau que même son père, allergique à toute forme d'art, doit bien reconnaître qu'il a enfanté un génie. Quant à la douce promise, Annie Orliet, elle est enchantée à l'idée d'épouser un si joli garçon qui peint d'aussi merveilleuses choses, et peu importe à ses yeux innocents s'il faut vivre d'amour et d'eau fraîche pendant quelques temps...
Le mariage se fait, et indéniablement, c'est un beau mariage, couronné par une lune de miel qui s'attarde volontiers sur plusieurs saisons, et bientôt, un premier enfant est en chemin.
Au fil des années, la peinture de Lucien Romanet se fait connaître, l'artiste est invité à participer à des expositions à Paris où il rencontre un franc succès. Pour plus de commodités, il décide de s'installer dans un prestigieux atelier de la capitale, avec sa femme et leur petite fille alors âgée de six ans. Pourtant dans le milieu artistique parisien dans lequel il est introduit avec enthousiasme, son "genre" détonne. On le trouve très "province", avec une vie de famille rangée qui n'est que rarement celle des peintres. Certes, son épouse est ravissante, chacun le reconnaît volontiers, et envie un peu Lucien d'avoir épousé une telle merveille, mais tout cela ne fait ni très "artiste", ni très parisien, et on ne manque jamais de lancer quelques piques au jeune peintre sur son côté casanier, et sur son habitude de rentrer chez lui quand il est l'heure de dîner. Lucien Romanet, tout auréolé de sa gloire, finit par prendre ombrage de ces plaisanteries. En réalité, il est très envieux de l'authentique vie de bohème de ses amis peintres, il prend conscience que sa vie artistique a longtemps été celle d'un oiseau en cage, loin de la grande ville. Il ressent un terrible besoin de s'encanailler, de vivre une vie sans horaires et sans contraintes, plus conforme à son âme d'artiste, plus valorisante surtout selon lui. À 24 ans, il se rend compte qu'il possède déjà tout : la renommée, l'amour, la famille. Il n'a jamais songé à l'aventure, à la décadence, à une existence anarchique soumise aux seules lois de l'envie et du plaisir. Rapidement, il se persuade qu'Annie est un boulet qui l'empêche de se réaliser. Après avoir forcé un ami à le faire inviter dans un salon fréquenté par un grand nombre d'aventurières et d'apprenti-modèles, Lucien commet, avec la première femme qui se présente, un adultère âpre et expéditif qui le réjouit par son caractère transgressif. Mais cette femme, au bout de quelques jours, étant déjà lasse de lui, rompt négligemment d'un revers de main. Humilié, décidé à tout sacrifier pour devenir un artiste décadent, il passe sa colère sur Annie, et la renvoie, avec leur fille, dans sa famille à Mantes-la-Jolie. Enfin, il démarre une vie dissolue, nocturne, marqué par quelques expériences sexuelles à répétition, qui cependant, ne lui offrent aucune réelle satisfaction. Pire, il se laisse mettre le grappin dessus par une jeune modèle, Pauline, ni très belle, ni très intelligente, mais soumise à tous ses caprices et supportant tous ses sautes d'humeur.
Malheureusement, la nouvelle vie que mène Lucien influence sa peinture de manière très néfaste. Ses tableaux plus sombres et plus tourmentés éloignent son public habituel sans lui en amener un nouveau, il se retrouve obligé de vendre ses oeuvres à des prix très inférieurs, et à emprunter de l'argent à divers amis. Ses parents et ses beaux-parents viennent ponctuellement lui faire une scène, en l'incitant à revenir avec Annie, qui se meurt de chagrin, et à se comporter dignement, comme époux et comme père. Mais ces deux familles hautement vertueuses, que jamais l'ivresse du vide n'a travaillé, sont incapables de comprendre les motivations de Lucien. Chacun des membres de ces familles le traite de haut avec autorité, ou comme un enfant avec condescendance. Lucien s'en trouve très agacé. Il finit par se brouiller avec tous, et à refuser leur aide financière. Il ne veut dépendre de personne, et s'il ne peut vivre de sa peinture, alors il préfèrera autant en mourir.
Le jeune peintre voulait vivre une vraie vie de bohème. Désormais, c'est la sienne... Pas un jour ne passe sans qu'il ne doive partir à la recherche d'un peu d'argent pour éviter la famine et l'expropriation. Des mois et des mois de disette se passent, sans que Lucien ne conçoive ne serait-ce qu'un embryon de regret.
La mort de sa mère est cependant pour le jeune peintre un choc qu'il pensait mieux supporter. Très atteint, il a néanmoins le courage de revenir à Mantes-la-Jolie pour assister à l'agonie de sa mère et recueillir ses dernières paroles, l'enjoignant une fois de plus à renoncer à sa sotte vie de déchéance et à revenir vivre avec Annie. Parce que cette demande émane d'une moribonde qui ne semble s'être accrochée à la vie que pour avoir le temps de lui dire tout cela, Lucien se sent plus volontiers ébranlé dans ses certitudes, et se juge plus enclin à retrouver sa vie d'avant, d'autant plus qu'ayant surpris, la veille, Pauline en train de céder à l'un de ses amis peintres, il traverse une période douloureuse, et se dit que c'est peut-être le bon moment pour reprendre prise avec la réalité. le hasard fait qu'il croise, dans la maison de son père, Annie venue là pour soigner sa belle-mère. C'est la première fois que Lucien la revoit depuis presque une année qu'il l'a répudiée, et en contemplant toute sa beauté et sa tristesse, il mesure alors toute l'ampleur de la folie qui s'est emparée de lui. Annie, de plus, est bonne fille et ne lui garde pas de ressentiment. Elle est surtout atrocement triste, mais ne peut aimer aucun autre homme que celui qu'elle a épousé. Lucien lui demande pardon, et la supplie de revenir avec lui. Annie accepte, mais le soir venu, alors que Lucien, comme si rien n'était arrivé, entend reprendre ses privilèges de mari, Annie lui fait comprendre que si elle n'a pas de rancune, elle n'a plus pour autant de passion, et ne peut donner ni ses lèvres ni son corps à un homme qui s'est avili avec des créatures faciles, et qui l'a rejetée, elle, alors qu'elle n'avait rien fait pour le mériter. Cette confession plonge Lucien dans une fureur sans nom, il renvoie Annie dans sa famille, et repart le lendemain matin pour Paris, où il retrouve Pauline, non sans un certain plaisir, Pauline infidèle et vicieuse, mais Pauline toujours accueillante et toujours d'accord avec ce tout ce que son homme exige...
Le lendemain, Lucien passe sa journée à écrire des courriers vengeurs à sa famille et à celle d'Annie, la rendant à leurs yeux intégralement responsable du fiasco de leur nouvelle tentative de vie à deux, et par conséquent de la contrainte dans laquelle il se trouve de manquer à la promesse qu'il avait faite à sa mère sur son lit de mort. Secrètement, en réalité, Lucien est assez satisfait de pouvoir s'en tirer à si bon compte, et de reprendre sa vie noctambule sans pour autant avoir trahi la requête de sa défunte mère. Comme d'habitude, le jeune homme s'arrange avec sa conscience comme cela lui convient...
Néanmoins, bientôt pour lui, les choses se gâtent. Ses derniers tableaux se vendent très mal, car ils montrent l'inaboutissement d'un artiste pressé d'en finir parce que pressé de les vendre. Son couple avec Pauline est la risée du milieu de la peinture, dont presque chaque membre a culbuté la jeune femme à un moment ou à un autre. Lucien apparaît peu à peu pour ce qu'il est réellement : un orgueilleux buté, qui sacrifie tout pour mener une vie de paria à la seule fin de satisfaire son égo.
Recroisant le faux ami avec lequel Pauline a fauté, Lucien le provoque en duel. Il sait le jeune homme très maladroit avec les armes, il espère contre lui une victoire facile qui redorera son blason et redonnera une dignité nouvelle à sa compagne. le lendemain matin, l'adversaire de Lucien est effectivement très embêté de se trouver là, avec un révolver à la main, et fermant les yeux, tirant au jugé quand le signal est donné, il parvient, sans l'avoir cherché, à blesser grièvement Lucien, lequel s'effondre à moitié mort.
Le seul ami qui lui restait, le compositeur Jalbrun, qui lui servit de témoin pour ce duel, a alors la bonne idée de prévenir la famille Romanet immédiatement par courrier. Puis, il offre à Pauline une somme conséquente pour qu'elle disparaisse de la circulation pendant un certain temps, ce à quoi la jeune femme souscrit volontiers, très agacée par ce duel qu'elle ne souhaitait pas.
Les Romanet débarquent à Paris le lendemain, et emportent sur une civière le corps meurtri du peintre jusqu'à Mantes, où le médecin de la famille prend en charge Lucien, tandis qu'Annie se montre avec lui la plus douce et la plus attentionnée des infirmières. Sa longue convalescence, qui dure six mois avant qu'il ne puisse remarcher, oblige Lucien à faire tout ce qu'il refusait de faire jusqu'ici : examiner sa conscience, se remettre en question, et refaire lentement connaissance avec son épouse, comprenant enfin qu'il ne faut pas espérer avec elle reprendre tout à fait la vie d'avant, mais s'en inventer une nouvelle, qui soit au moins aussi belle. Tardivement, Lucien comprend réellement tout ce qu'il a failli perdre par sottise et par orgueil. Une fois encore, il demande pardon à son épouse, et celle-ci lui répète qu'il pourra toujours compter sur son amour et sa fidélité. Lorsqu'il est parfaitement remis, Lucien propose à Annie de passer quelques jours de vacances dans le Midi, pour une nouvelle lune de miel. À leur retour, ils sont enfin redevenus à nouveau un couple uni et accompli. Un deuxième, puis un troisième enfant, viennent compléter cette famille. Réinstallés à Paris, dans leur grand atelier, Lucien et Annie Romanet ont retrouvé le bonheur conjugal, et cette harmonie a redonné à Lucien tout son talent pictural. Ses nouveaux tableaux ont énormément de succès, sa carrière est désormais définitivement lancée. Tout semble redevenu comme avant.
Tout ? Non, car Annie cache un secret, un secret qu'elle devra dissimuler toute sa vie. Elle n'est plus amoureuse de Lucien. Elle l'aime, certes, commecelui qui est le père de ses enfants, comme le mari qui lui a donné son nom. Mais le jeune homme dont elle s'était éprise à 17 ans n'est plus aujourd'hui qu'un objet de mépris, qu'un égoïste qui l'a trahie sans l'ombre d'un scrupule et qui lui a longtemps préféré une simple fille des rues. Il reste de tous ses mois de souffrance, qu'elle a vécus dans le silence et dans la honte, une condescendance hautaine que Lucien, homme définitivement égoïste et fat, ne relève même pas, tout habité par son travail, et peu enclin à se poser des questions dès lors que les tâches ménagères sont assurées. Annie reporte au final tout son besoin d'amour sur ses trois enfants et sur son devoir de mère, et il en sera ainsi jusqu'à la fin de ses jours...
« Folle Avoine » est l'une des rares évocations sans fards de la vie d'artiste, non pas dans la perspective naturaliste et désespérée de « L'Oeuvre » du maître du naturalisme, ni même dans la complaisance truculente des « Scènes de la Vie de Bohème » d'Henry Murger, mais dans cette réalité encore tangible de l'artiste raté, l'artiste imbu, l'artiste enivré de son statut d'artiste. Lucien Romanet n'a d'ailleurs au final pas grand chose d'un véritable bohème. Au contraire c'est un orgueilleux qui ne cherche qu'à briller et qui rate tout ce qu'il entreprend - sauf ce qu'il sait faire d'instinct. Il sacrifie sa famille moins pour "semer sa folle avoine" que pour entretenir son égo à ses yeux et à ceux d'autrui. le seul charme qu'il trouve à Pauline, c'est qu'elle pose sur lui le regard d'une admiratrice, et non d'une épouse. C'est de cela dont il a besoin pour cesser d'être, à ses propres yeux, ce paysan mal dégrossi que les autres voient en lui. Mais tout ce qu'il peut faire pour se "parisianiser" à l'excès ne fait que faire ressortir davantage ses ficelles un peu rustres. Tout le talent d'Henry Gréville est de démontrer que la chute de Lucien Romanet n'est qu'une succession de plaies d'orgueil et de revanches infructueuses générant de nouvelles plaies d'orgueil, et ainsi de suite, sans que le peintre, en dépit de son intelligence, ne puisse faire machine arrière dans sa lente descente aux enfers.
Avec une rare subtilité que l'on trouve rarement chez les écrivains soucieux de moralité, Henry Gréville dépeint de manière extrêmement fidèle ces milieux artistiques dont la décadence est avant tout une posture, dont les effets de manches ne sont pas authentiques. Lucien s'y laisse prendre, son meilleur ami Jalbrun ne se fait pourtant pas faute de tenter de le désillusionner. Pas de caricature cependant, dans cette peinture du Paris branché des années 1880 : ni drogues exotiques, ni moeurs dépravées, ni symbolisme outrancier, juste des couchailleries minables entre des peintres fort désireux de profiter de leurs renommée et des filles faciles qui ont envie de passer pour des muses, et dont leurs amants prennent l'abandon facile pour une expérience hors du commun avec une aventurière débridée. Beaucoup de poudre aux yeux, au final, envers les autres et envers soi-même. C'est sur cela que Lucien se méprend. Il cherche une vie en marge plus exaltante, là où il n'y a souvent que l'ennui du paraître et le besoin d'évacuer les angoisses d'une carrière artistique perpétuellement incertaine.
De la souffrance et du sentiment d'injustice d'Annie, il sera au final peu question, tant l'auteure tient à nous faire suivre les pas de Lucien. Mais le bilan qu'elle tire de tout cela est amer. Son abnégation et sa sincérité permettront à Annie de finalement récupérer l'oiseau envolé du nid, mais si Lucien voulait de lui-même renoncer à sa propre innocence, il a sacrifié avec elle l'innocence d'Annie, épouse amoureuse et comblée, qui du jour au lendemain se retrouve répudiée pour les raisons mêmes pour lesquelles elle avait été épousée. L'humeur du maître de maison ayant changé, elle se retrouve seule avec son enfant, évacuée comme un mobilier devenu soudain obsolète. Lucien, lui, persuadé qu'Annie a volontairement étouffé ce besoin de liberté qu'il a pourtant fort récemment découvert, tombe dans le déni absolu du mal qu'il fait à son épouse, et par extension à toute sa famille, cette famille qui malgré lui le sauvera par amour d'une mort qu'il avait pourtant bien cherchée.
Le portrait est cruel mais il est juste, et c'est ce qui fait tout le prix de ce roman, fort désuet sur certains aspects, mais étonnamment intemporel en ce qui concerne cette "maladie d'artiste" décrite ici. Une telle étude nous évoque fatalement des artistes contemporains que l'on a pu approcher, plus encore si on les a connus intimement.
« Folle Avoine » est aussi l'un des romans les plus noirs et les plus négatifs d'Henry Gréville, qui en général se veut un écrivain qui n'affronte les difficultés du couple que pour mieux inciter ses lectrices (et ses lecteurs) à les vaincre. Ici, la victoire est ouvertement amère. Celui qui a tout gâché conserve son petit bonheur égoïste, celle qui s'est sacrifiée par amour pour lui en porte les stigmates à vie. Alice Fleury-Durand s'est-elle inspirée d'une véritable histoire ? Peut-être... On sent en tout cas, vers la fin du roman, sa colère monter contre le peintre et sa tristesse s'émouvoir particulièrement sur la résignation d'Annie.
Ici, c'est tout le caractère mortifère de la vie nocturne parisienne qui envahit de son désespoir gai les pages de ce roman, dont on ressort tout de même avec un certain coup de bourdon. S'il y avait une chose à reprocher à « Folle Avoine », c'est justement cette avancée dans des ténèbres intérieures qui sont d'autant plus malaisées que l'on a rapidement la sensation qu'Henry Gréville se fait un peu violence pour livrer ce récit. « Folle Avoine » a donc quelque chose du chemin de croix, la lecture en est un peu éprouvante et la résiliation assez nihiliste qui le conclut nous laisse plein de regrets. Néanmoins, cela reste l'un des jalons marquants de l'imposante bibliographie d'Henry Gréville et un témoignage insolite et sincère – quoique peu documenté - sur le milieu artistique parisien des années 1880.
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