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4,12

sur 2030 notes
J'ai été transporté par cet unique roman traduit de l'auteur, qui a obtenu le prix World Fantasy en 1988, date de sa sortie en France (1986 en VO).


Jeff a 43 ans. Petite vie qu'il considère peu, mariage qui prend l'eau. Crise cardiaque ferme et définitive ? Non il se réveille 25 ans plus tôt. Il peut tout refaire, d'autant qu'il se souvient de sa vie d'avant et donc d'événements historiques, de résultats sportifs. Nouveaux espoirs, nouveaux rêves. Argent, sexe, famille, bonheur, peut-on tout avoir ? Oui ? Non ? Peu importe, car le cycle est sans fin. du moins le croit-il....


Un retour dans le temps, sans machine, ni savant fou ou sage. Dans un style fluide et très agréable à lire, l'auteur nous livre des tranches de vie au ton doux amer. Une écriture limpide et poétique nous transporte dans l'histoire, dans les histoires de nos héros, sans ballottements mais de façon presque hypnotique. On se prend au jeu et on suit avec le plus grand intérêt le développement des protagonistes, leur évolution, leurs doutes et leurs espoirs déçus ou concrétisés, leur questionnement existentiel, qui ? Pourquoi ? Pourquoi nous ?
C'est indéniablement de la science-fiction mais pas au sens que le commun pourrait lui donner (pas de technique, pas d'explications, pas de futur, ni même vraiment de passé), et pour une fois (ou presque), on laisse l'effet papillon (corollaire pratiquement obligé du voyage dans le temps) au placard.
Dans le même style, où une et plusieurs vies sont passées au crible, on peut se rapprocher de l'excellente œuvre de Wilson : Spin.


Et nous ? Que ferons-nous de nos vies ?
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J'aurais voulu découvrir ce livre plus tôt...
Le lire à 15 ans...
Le relire à 20...
Puis à chaque fois que j'en aurais eu besoin...
Juste pour me rappeler ce qui est le plus important dans une vie. Sa vie.

Replay m'a chamboulé !
Ça bataille sévère là-haut maintenant !
Mais c'est très bien !
C'est nécessaire parfois !

Un bouquin, donc, qui ne laisse pas indifférent.
Ce roman a 30 ans, mais pas une ride.
Je l'ai lu, je l'ai savouré.
Et maintenant, il ne sera jamais bien loin.
Toujours dans un coin de ma tête et à portée de main sur ma table de nuit.
Qu'il soit là... quand j'en aurais besoin.
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"Replay" ne sera sans doute jamais considéré à sa juste valeur à cause du genre auquel il est rattaché. Pourtant, le livre de Grimwood est un grand roman, un chef-d'oeuvre.

Il y a tout d'abord un idée de départ tout simplement géniale. Un concept original et prometteur servi par une belle écriture et une maîtrise de la narration exemplaire.
Le récit démarre très vite. Au bout de 10 pages, le concept est posé sans pour autant que la caractérisation du personnage principal ait été négligée.
A chaque fois que le récit menace de se répéter et tourner en rond (de par son concept même), l'auteur a l'intelligence de relancer son récit dans de nouvelles directions. Ces nouveaux développements sont amenés de façon pertinente, subtile et avec une fluidité remarquable, s'intégrant de façon naturelle au récit, lui apportant de nouveaux enjeux, de nouvelles perspectives. Grimwood manie parfaitement l'art de l'ellipse qui apporte légèreté et finesse au récit. Ceci, jusqu'à un dénouement plein d'espoir et d'humanité.

Mais la grande réussite du roman réside dans le fait que l'auteur a choisi un angle de traitement original et inattendu. Là où le lecteur peut s'attendre ç un vertigineux thriller de science-fiction (ce qu'il est aussi d'une certaine façon), Grimwood choisit de nous conter une formidable histoire d'amour où l'émotion tient la place centrale. L'auteur ne cherche pas à vriller les nerfs du lecteur (même si le roman ne manque pas de suspense), il vise le coeur. Et le moins que l'on puisse dire c'est qu'il ne manque pas sa cible.
Véritable page-turning avec ce supplément d'âme qui manque à tellement de romans, "Replay" offre des passages qui m'ont ému aux larmes, comme ces instants fugaces mais si intenses où les regards des personnages se croisent et se reconnaissent. Des passages poignants, bouleversants pour quiconque a, un jour, aimé. Magnifique !
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En commençant ce livre, je n'ai pu m'empêcher de penser à l'une de mes grands-mères qui me disait toujours dans un soupir mélancolique « si seulement je pouvais avoir de nouveau ton âge en sachant tout ce que je sais…». Avoir le don de prescience, pouvoir rejouer sa vie tout en gardant intacts les souvenirs des joies et des peines, des succès et des échecs, la connaissance des tenants et aboutissants de tous nos choix ainsi que celle des grands événements de l'Histoire…et bien entendu des petits événements tels que résultats sportifs, ou encore succès d'entreprises dans lesquelles investir. Tel est l'objet de ce livre qui peut, à première vue, sentir le réchauffé, le déjà-vu. Pourtant Ken Grimwood nous emporte totalement dans cette histoire menée tambour battant.
Impossible de ne pas penser au film « Un jour sans fin » sauf qu'au lieu d'avoir la répétition sans fin d'une journée c'est tout une tranche de vie qui se rejoue, entre 1963 et 1988 exactement, des 18 ans du protagoniste à ses 43 ans. 1963…hé oui, impossible également de ne pas faire le parallèle avec le 22/11/63 du grand Stephen King et d'ailleurs, lors de la première répétition, notre homme va tenter tout naturellement de déjouer l'assassinat du Président Kennedy. le clin d'oeil est indéniable et malicieux.

Jeff a 43 ans. Il mène une vie triste et insipide avec sa femme Linda. Alors que cette dernière est en train de lui parler au téléphone, conversation qui montre à quel point leur mariage prend l'eau, Jeff meurt d'une crise cardiaque…Mais se réveille 25 ans plus tôt dans sa chambre d'étudiant. Stupéfait, il réalise peu à peu ce qui est en train de se passer, il prend conscience qu'il a conservé tous ses souvenirs et qu'il connait par avance tout ce qui va se passer. Son esprit et sa maturité d'homme de 43 ans dans ce corps jeune et virile de 18 ans…De nouveaux espoirs émergent. de répétions en répétitions, de replay en replay, il va tenter d'être milliardaire, ou encore de vivre l'amour le plus passionné imaginable, ou bien d'avoir une vie totalement débridée emplie de sexe et de drogues, ou encore de faire le bien, qu'importe puisqu'il a une quantité infinis d'essais. Essais sans fin, le cours de sa vie prend l'apparence d'un mandala, d'une roue, d'un cercle concentrique dont les roulements incessants donnent le vertige. Mais est-ce vraiment sans fin ? Et quelle est l'explication de ces répétitions ? Est-ce pour s'améliorer, un peu à l'instar de la réincarnation dans la religion bouddhiste ? Est-ce un projet divin, ou un projet extraterrestre ? Une bénédiction ou, au contraire, une malédiction ? Une explication d'ordre physique, comme une courbure dans le temps ? Et pourquoi ?

« le futur : des épidémies atroces, une révolution dans les attitudes sexuelles suivie de sa réaction, triomphe et tragédie dans l'espace ; les rues de la ville hantées par des punks au regard vide, bardés de cuir et de chaînes, leurs cheveux en épis roses ; des rayons de la mort en orbite autour d'une planète polluée, en train d'étouffer…Bon Dieu, se dit Jeff avec un frisson, de ce point de vue, son monde avait tout l'air d'un cauchemar de science-fiction. A bien des égards, la réalité à laquelle il s'était habitué ressemblait plus à des films comme Blade Runner qu'à la naïveté ensoleillée du printemps 1963 ».

Ce livre m'a donné le vertige. Car à chaque replay, je me disais que là où était mort Jeff, la vie continuait, ses obsèques avaient lieu, son épouse et ses amis le pleuraient, le nouveau replay le séparant de 25 ans désormais d'une vie parallèle possible … Plusieurs versions des gens entourant Jeff dans des vies parallèles toutes distantes de 25 ans, chaque existence poursuivant son propre cours depuis 1988, vous me suivez ? Autre réflexion liée à la précédente, tous les efforts menés, les créations réalisées, les enfants engendrés disparaissent, du moins dans la nouvelle réalité dans laquelle Jeff est projetée…mais existent dans un monde parallèle…Voilà, entre autres, le genre de réflexion que j'avais sans cesse. C'est vraiment le genre de livre qui obsède toute la journée alors que nous faisons tout autre chose et que nous nous réjouissons de reprendre dès que nous avons cinq minutes devant nous, et cerise sur le gâteau, pour ne pas nous faire tourner en bourrique avec les répétitions des répétitions, l'auteur instille une magnifique histoire d'amour permettant de rendre les personnages très attachants et l'histoire profondément humaine. Notre coeur de lecteur et notre tête sont totalement chamboulés !

« Toi et moi, Arjuna, avons vécu de nombreuses vies.
Je me les rappelle toutes. Tu ne te souviens pas ».
Bhagavad-Gita


Le style est fluide, agréable, bien adapté à l'histoire. le livre est hypnotique au point de ne pouvoir le lâcher, curieux de savoir quel est le replay suivant et ce qui va se passer. Quelques passages plus poétiques permettent de donner des ambiances particulières à chaque répétition (il y a même quelques passages poétiques présents dans plusieurs replay tels des fils directeurs, je vous laisse le soin de les découvrir si vous lisez ce livre). Ken Grimwood a un sens certain de la narration.

« le vent de mars, au large de la baie de Chesapeake, transformait la pluie fine en brume glacée, arrêtait les gouttelettes dans leur chute et les rabattait en rafales, formant comme des paquets d'embruns au-dessus des moutons blancs de la baie agitée. L'imperméable de Jeff lançait des reflets noirs brillants dans la brume qui noyait tout ; la bruine glacée qui piquait sa peau puis glissait sur des joues le revigorait ».

Surtout ce livre, qui a déjà trente ans mais qui n'a pas pris une ride, a une véritablement portée universelle car il interroge avec subtilité le sens de toute vie, l'influence de notre petite histoire individuelle sur la marche de l'Histoire. Il est impossible, en le lisant, de ne pas revenir sur notre propre vie, nos propres choix, impossible de ne pas se demander ce que nous ferions, nous, si nous pouvions revenir 25 ans plus tôt avec nos connaissances actuelles…Et je me rends compte avec tristesse, à chaque fois que ma grand-mère me disait son sempiternel regret, pas une fois je n'ai pris le temps de lui demander ce qu'elle aurait fait, elle, de toute cette précieuse prescience…

« Les vieillards, surtout, le fascinaient : leurs regards pleins de souvenirs lointains et d'espoirs perdus ; leur corps voûté comme en prévision de la fin des temps ».

Merci à Christophe (@Christophe_bj) qui m'a donné envie de découvrir ce livre !

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Le thème a été largement exploité dans le genre SF, même avant la publication de ce roman, et quelque soit le tempo utilisé : revivre sa vie, jour après jour, années après années, voire plus récemment sur une boucle de quelques minutes. Ici c'est une grande partie de sa vie que le héros
est contraint de réinventer. A chaque fois qu'il meurt à 43 ans , il se retrouve des années en arrière, à l'âge de 18 ans.
Si l'aventure peut être exaltante la première fois, riche de son expérience passée dont il n'a rien oublié, la répétition de la séquence est nettement plus lassante pour Jeff Winston et l'amène à envisager des stratégies variées pour réinventer sa vie. C'est toute la question du « si c'était à refaire ».

Sujet intéressant donc mais cela ne suffit pas, il faut pouvoir maintenir l'intérêt du lecteur . Et Ken Grimwood y parvient fort bien. En créant un personnage séduisant, qui appelle l'empathie et la compassion. Et en introduisant dans l'intrigue des variations qui ouvrent le champ des possibles et relancent l'intérêt de l'histoire .

Au-delà de la trame fictionnelle, s'inscrivent en filigrane de nombreuses questions existentielles.
De quelle marge de manoeuvre disposons-nous pour orienter notre destin? Comment nos actions peuvent-elles influencer l'Histoire ? Si cette option apparaît comme limitée , où et comment le déroulé inexorable de l'aventure humaine est-il inscrit?

C'est passionnant, et fort bien écrit . Une excellente lecture, que même de lecteurs hostiles à la science fiction devraient apprécier.
Lien : http://kittylamouette.blogsp..
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Coup de coeur ! ● le 18 octobre 1988 à 13 heures 06, Jeff Winston meurt d'une crise cardiaque dans son bureau de journaliste new-yorkais. Il était en communication téléphonique avec sa femme Linda qui venait de lui déclarer « Il nous faut… », mais il n'entend pas la suite. Il sait que son couple est en crise, qu'il ne gagne pas assez, que sa vie est étriquée, loin de ses rêves de jeunesse. Et justement, après sa « mort », il reprend vie dans le jeune adulte qu'il fut à dix-huit ans, en 1963, dans sa chambre du campus universitaire. Mais comme il a gardé tous ses souvenirs de son ancienne vie, sa nouvelle existence va être complètement différente de la première. ● J'ai été littéralement happé par ce roman exceptionnel et d'une grande maîtrise, que j'ai lu en une journée. ● Si le style est neutre mais fluide, la dynamique narrative est époustouflante, car l'auteur réussit à réorienter son récit, à plusieurs reprises, dans des directions originales et totalement inattendues, y compris à la fin, qui est superbe. Au début, on se demande comment Ken Grimwood va tenir 431 pages, puis on se rend compte qu'il en a beaucoup sous le pied ! ● Je ne peux pas trop en dire pour ne pas divulgâcher les surprises, mais je vous garantis un excellent moment de lecture si vous n'avez pas déjà lu ce livre paru aux Etats-Unis en 1986 et en France en 1988. ● le genre du livre s'apparente à de la science-fiction, mais ici il n'y a aucune machine à voyager dans le temps, aucune dimension technique ni scientifique. le voyage se fait tout seul. ● Certaines critiques reprochent ici une thématique « vue et revue » mais Ken Grimwood la renouvelle complètement grâce à des idées originales que je n'ai vues nulle part ailleurs, ni dans la trilogie Retour vers le futur, ni dans Un jour sans fin ( film qui apparemment est inspiré de ce roman), ni dans Camille redouble, ni dans Peggy Sue s'est mariée, ni dans d'autres oeuvres moins connues ou/et moins réussies. ● Si c'est incontestablement un page-turner trépidant, c'est aussi un roman d'amour bouleversant et un récit doté d'une profondeur philosophique qui souligne ce qui est le plus important dans la vie. ● J'ai vraiment adoré et je remercie beaucoup Céline (@CélinePointALaLigne) de m'avoir indiqué ce titre magnifique !
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Tout recommencer pour éviter les erreurs et les regrets, qui n'en rêve pas ?

A 43 ans, Jeff meurt brusquement d'une crise cardiaque laissant une vie insignifiante derrière lui.
Stupéfait, il se réveille dans sa chambre d'étudiant 25 ans plus tôt, avec le souvenir de sa vie désastreuse et des événements qui se sont déroulés pendant toute cette période.
Mais est-ce réellement une opportunité que de revivre sa vie ?

J'avais ce livre dans ma PAL depuis de nombreuses années. Avec les multiples critiques positives qui s'accumulent autour de ce roman et l'envie de lire une histoire de science fiction, j'ai enfin décidé de m'y plonger.
L'auteur décrit avec finesse l'ambiance américaine du début des années 60.
On partage avec Jeff ses craintes, ses redécouvertes et ses nouveaux objectifs... ne pas répéter les mêmes erreurs et améliorer cette vie par rapport à sa précédente existence.



J'admets qu'en lisant je n'ai pas ressenti le plaisir que j'attendais, (peut-être parce que le thème des vies multiples a déjà été abordé de manière récurrente) mais j'ai surtout aimé ce roman car il fait réfléchir. On se demande par exemple quelles seraient les valeurs que l'on déciderait de mettre en priorité si tout devait recommencer dans notre vie.
Il fait également réfléchir sur le temps qui passe. Sur l'importance que l'on accorde à certaines relations. Si le schéma de vie que l'on considérait comme parfait peut réellement amener au bonheur...
J'ai pris davantage de plaisir à partir du moment où Jeff fait la rencontre du personnage de Paméla. A mes yeux, l'expérience devient plus riche et les axes de réflexion se multiplient.

Une lecture qui nous laisse méditer une fois le livre refermé.
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À 43 ans, Jeff Winston est directeur de l'information sur la chaîne de radio WFYT. Alors au téléphone avec son épouse, Linda, avec qui les relations se délitent progressivement, il a soudain l'impression de se noyer et se rend compte, le visage tombant sur son bureau, qu'il est en train de mourir, en ce 18 octobre 1988…
Et prenant conscience, subitement, qu'il peine à respirer, repousse la couverture de son visage, allume la lumière pour découvrir une petite chambre en désordre qu'il connaît parfaitement. C'était celle qu'il occupait pendant ses études. Soudain, la porte s'ouvre et Martin Bailey, son meilleur ami, qui s'est d'ailleurs suicidé en 1981, entre en trombe, lui trouvant, évidemment, un air bizarre. Jeff comprend alors qu'il est retourné dans le passé, 25 ans plus tôt exactement… Mais il ne sait pas encore que ce premier replay n'est que le premier d'une longue liste…

Que ferions-nous, de mieux, il va sans dire, si l'on pouvait recommencer sa vie ? Quels chemins emprunterions-nous ? Lesquels éviterions-nous ? Autant de questions auxquelles Jeff Winston va tenter de répondre, lui qui, à 43 ans, se retrouve dans la peau du jeune étudiant qu'il était 25 ans auparavant, et ceci tout en ayant connaissance des événements, aussi bien personnels, professionnels et sociétaux qu'historiques, du futur. Il va au cours de plusieurs « replay » comme il le surnomme, revivre, encore et encore, ses années de 1963 à 1988. Des tranches de vie toutes aussi différentes les unes que les autres que Ken Grimwood tricote et détricote à l'envi, toutes originales et pertinentes, toutes ponctuées d'espoirs mais aussi de désillusions. Intelligent et captivant, ce roman, au rythme soutenu, questionne sur le sens que l'on veut donner à notre vie, la place qu'occupe la vie professionnelle et sentimentale, la notion de transmission. Les personnages, profonds et psychologiquement fort bien dépeints, habitent avec force ce récit, tantôt grave, tantôt plus léger, et la relation entre Jeff et Paméla est puissante et magnifique. Parfaitement et subtilement mené, Replay se révèle tout à la fois riche, sensible, un brin mélancolique et surtout passionnant...
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L'auteur américain de cet incroyable roman, Ken Grimwood est décédé bien trop tôt, et ce livre est un des seuls qu'il ait écrit. Quel dommage !
Combien de fois ne me suis-je pas interrogée, et si ? et si au moment de faire ce choix dans ma vie, j'avais pris une décision différente ? que se serait-il passé ? à quoi ressemblerait ma vie aujourd'hui ?
C'est Jeff Winston qui va répondre à cette question. Jeff meurt d'une crise cardiaque en 1988 lors d'une banale conversation téléphonique avec son épouse Linda, alors que leur mariage bat de l'aile depuis plusieurs années.
À sa grande surprise, Jeff ne part alors ni dans les limbes, ni au paradis ou en enfer. Il revient bien vivant sur Terre mais vingt-cinq ans plus tôt, en 1963, alors qu'il est jeune étudiant, avec toute la vie devant lui. Mais attention, si le compteur n'est pas remis complètement à zéro du point de vue de l'âge, il ne l'est pas du tout du point de vue de l'esprit. Jeff se souvient de toute sa vie passée. Il a donc l'expérience d'un homme de 43 ans dans le corps d'un jeune homme de 18 ans.
A partir de là, Jeff va réécrire sa vie, faire de nouveaux choix amoureux, professionnels, …
Que de surprises et de plaisir à la lecture de cet ouvrage ! le postulat démentiel de départ, ce replay, qui sera joué plusieurs fois par Jeff réserve d'incroyables rebondissements.
Tout le récit est d'une fluidité et d'une logique implacables que mon esprit cartésien a validé avec enthousiasme.
Le sujet du livre n'est pas du tout pour le lecteur de comprendre pourquoi Jeff subit ces replays, ce qui en est à l'origine, nous ne sommes pas dans un livre fantastique, mais dans une analyse psychologique fine et percutante de l'âme humaine….
Un roman qui fait réfléchir à ses propres choix, à ce qui compte vraiment, bien plus profond qu'une lecture rapide de la 4ème de couverture ne pourrait le laisser supposer, et nous emporte également dans une très belle histoire d'amour.
Publié aux États-Unis en 1986, ce livre a très bien vieilli (contrairement à Jeff qui n'a pas eu cette chance), et je pense qu'il continuera à le faire sans problème pour les prochaines années puisque les compteurs sont bloqués pour toujours entre 1963 et 1988 pour ses protagonistes.
Un immense merci à Christophe (Christophe_bj) pour la découverte de cette fabuleuse pépite !
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Un beau matin de 1988, à l'aune des mes 43 ans, j'ai cessé de vivre. Mon coeur s'est arrêté de battre. Tout simplement. Je suis mort.

Puis, je me suis réveillé en 1963. À 18 ans. Et j'ai recommencé ma vie. Différemment. Puis je suis de nouveau mort un beau matin de 1988. Mon. Coeur. S'est. Arrêté.

Je me suis réveillé de nouveau en 1963. Et j'ai recommencé ma vie et recommencé et recommencé et...

Replay c'est la balle bonus au flipper. Une partie d'un jeu vidéo retors éternellement rejouée. Une sorte de vie bonus à l'infini...

Replay est le genre de livre qui t'amène à reconsidérer ta vie ou tout bonnement à la considérer.
À te faire assoir sur une chaise pour réfléchir. Non pas à ce que tu y aurais changé mais de quelle façon tu vas la poursuivre.
Quoi qu'on en dise, la vie - ce qu'on en fait - n'est qu'une question/suite de choix et d'impulsions. Mais c'est souvent plus fatigant d'essayer de la changer et de prendre des risques que de s'y soumettre. Il est plus facile de se laisser pénétrer de sa routine, de soupirer en espérant une accalmie ou un "mieux" comme une sorte de pensée magique jetée à la face de l'apathie. Pas très efficace en fait...

Replay est une pierre philosophale qui transforme ta lecture en réflexion philosophique, métaphysique, humaine. Un livre dont tu sors grandi, conscient, différent.

Replay est surtout un formidable roman d'anticipation, un sublime moment d'exaltation, une ode à la vie qui passe, un page-turner assourdissant à la résonance éternelle dans les veines de la pensée. Un roman où l'on sent poindre les ravages du temps qui se révèle effrayant, et dont sourd une menace impalpable mais implacable. Inexorable.

Replay est une spirale infernale à travers la vie et le temps. Ce temps qui coule entre tes doigts tel un sablier assassin dont chaque grain qui tombe est un accroc à ton âme et à ta jauge de vie.

Toutes ces assertions sont vraies ou fausses selon qui me lira mais seul toi qui me lis saura en juger... 4/5
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