Edward, jeune cadre talentueux d'une banque américaine, prend ses premières vacances depuis plus de trois ans. Il sait que dans 15 jours il rejoindra - et c'est une promotion ! - une banque londonienne prestigieuse. Cependant le patron de sa banque l'envoie mener à bien une dernière tâche avant son départ, à savoir se mettre au service d'une duchesse richissime. Lorsqu'il se rend chez elle, on lui confie bien étrangement... quelques caisses de très vieux livres à cataloguer avec pour mission particulière de retrouver un manuscrit médiéval, dont un certain Gervase serait l'auteur. Parallèlement, il met à profit son temps libre pour rendre visite à un couple d'amis informaticiens, qui lui donne un jeu vidéo à tester, MOMUS. Alors, petit à petit, tout s'enchevêtre, quête du manuscrit et progression dans le jeu.
Le lecteur a certes envie d'arriver à la résolution de cette double énigme. Il faut dire que l'auteur ne ménage pas ses efforts pour semer des fausses pistes et aussi innonder le lecteur de langage de spécialité tant dans l'univers des bibliothécaires que dans celui des techniciens informatiques. Et vous verrez que du stenogramme à l'oeuf de Pâques, il n'y a qu'un pas. A mon avis, la profusion de ces détails, loin d'allècher le lecteur, allourdit l'ensemble. Il y en a trop !
L'intrigue est, il est vrai, intéressante ; on est toujours sur le fil du rasoir, à balancer entre réel et virtuel. Mais, tout de même, les descriptions prolixes de la progression du joueur dans un univers de plus en plus glauque et dévasté sont pesantes.
Certains se réjouiront de découvrir un style d'écriture très accessible, mais, là, on frise le roman de gare. On dirait que l'auteur ne maîtrise qu'une seule et unique figure de style, la comparaison. Que dire, en outre, de détails sordides ou savoureux - c'est affaire de point de vue- comme celui des jambes mal rasées de Margaret, un des personnages qui aide Edward dans sa quête ? On cumule les mises en abîmes, les récits dans le récit ; on a certes un récit encadrant, celui du parcours d'Edward dans une sphère bien réelle entre New-York et Londres, mais l'auteur a décidé d'y mêler celui du jeu vidéo et celui du manuscrit. Qu'on ne s'inquiète pas pour moi, j'ai bien compris le tout, mais pourquoi bousculer autant le cours du récit ? Surtout pour produire une telle fin, une sorte de bombe énorme qui fait bêtement "Pschittt !" ?
Pour être honnête, l'intrigue étant bien construite, j'ai tenu à arriver au bout de l'histoire. J'ai donc eu ma dose de suspense, de rebondissements, d'énigmes et de coups de théâtre, mais cela ne suffit pas à me faire regretter de devoir fermer ce livre et quitter son histoire et ses personnages. Il y manque vraiment quelque chose !
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