« Ou aucun individu de l'espèce humaine n'a de véritables droits ou tous ont les mêmes. Et celui qui vote contre les droits d'un autre, quels que soient sa religion, sa couleur ou son sexe, a déjà abjuré les siens. » Olympe de Gouges.
Pourquoi j'écris sur Auschwitz... L'évènement -l'Histoire- n'entre dans la mémoire de l'humanité que s'il est porté à la connaissance, c'est-à-dire à la conscience. Porter à la conscience, c'est porter au langage.
Tu te dis l'unique auteur de la Révolution Robespierre ! Tu n'en fus, tu n'en es, tu n'en seras éternellement que l'opprobre et l'exécration... Chacun de tes cheveux porte un crime... Que veux-tu ? Que prétends-tu ? De qui veux-tu te venger ? De quel sang as-tu soif encore ? De celui du peuple ?
... Tu voudrais assassiner Louis le dernier pour l'empêcher d'être jugé légalement. Tu voudrais assassiner Pétion, Roland, Vergniaud, Condorcet, Louvet, Brissot, Lasource, Guadet, Gensonné, Hérault de Séchelles, en un mot tous les flambeaux de la République...
L'homme seul s'est fagoté un principe de cette exception. Bizarre, aveugle, boursouflé de sciences et dégénéré dans ce siècle des lumières et de sagacité, dans l'ignorance la plus crasse, il veut commander en despote sur un sexe qui a reçu toutes les facultés intellectuelles; qui prétend jouir de la révolution, et réclamer ses droits à l'égalité, pour ne rien dire de plus.
Les femmes n'ont jamais récolté les fruits des révolutions et ont souvent fait les frais du retour à l'ordre et aux traditions.
La loi salique, unique en Europe.
Si désordonnées, naïves ou excessives que nous apparaissent les pages qu'elle nous laissées, elles témoignent en tout cas en faveur d'une femme qui a pressenti ou défendu toutes les causes généreuses de son époque et qui a eu l'audace de changer un mot, un seul, à l'article 1 de la Déclaration des Droits de l'Homme : "Toutes les FEMMES naissent libres et égales en droit." Ce seul mot était un défi lancé aux hommes. Il procédait d'une idée si novatrice, si dérangeante, si révolutionnaire en mot, qu'il menaçait l'équilibre de la famille et celui de la société. Il justifiait aux yeux de la majorité de ses contemporains qu'Olympe fut condamnée au ridicule, à la violence, puis à la mort, et qu'elle laissât à la postérité le souvenir d'une irresponsable.
Choderlos de Laclos avait écrit qu'il n'y aurait pas de véritable révolution sans que les femmes s'en mêlent et que le changement de la société dépendrait de leur courage.