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EAN : 9782253000389
288 pages
Le Livre de Poche (26/02/1974)
3.62/5   117 notes
Résumé :
Neuf personnages s'embarquent pour un tour du monde en bateau. Une femme vieillissante qui, par peur de lasser l'homme qu'elle aime, risque de le perdre. Un homme de quarante ans qui découvre, à la suite d'un infarctus, qu'il ne supporte plus son métier, ni sa femme ni ses cinq enfants. Un garçon de vingt ans qui fuit Paris et le luxe familial pour aller chercher au loin des raisons de vivre : La Part des choses, c'est la vie de tous ces individus qui, sortis de leu... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
C'est avec plaisir que j'ai retrouvé Benoîte Groult dans ce roman de 1972.
Le début de ce roman m'a semblé fastidieux, dû sans doute à l'écriture bien spéciale de B.Groult :des phrases longues,très bien construites,une vraie recherche dans la syntaxe et le vocabulaire,puis petit à petit,je suis "entree" dans ce roman très psychologique, en fait.
Neuf personnages ,pour diverses raisons vont embarquer sur un yacht de luxe et faire le tour du monde.Quatre couples et un garçon de vingt ans vont être disséquėspar l'auteur,dans la description de certain comportement face à des situations bien précises.Un regard sans concession sur son couple ,malgré le luxe qui les entoure certaines vérités ne sont pas toujours bonnes à dire.J'ai beaucoup aimé l'analyse subtile de B.Groult,même si le début à été pour moi laborieux. Ce roman se lit calmement et le temps qui nous sépare de ce livre(1972),l'analyse faite par l'auteur sur les générations (lorsqu'elle parle du rôle de la femme et de ses filles)est vraiment d'actualité et c'est ce qui m'a "scotchée ",et j'aurai presque tendance à dire que nous avons régressé, mais ce constat n'engage que moi!
C'était une "sacrée visionnaire" cette Benoîte Groult !!
Pour les amoureux de la "belle ecriture" à recommander.⭐⭐⭐⭐
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Au fil de la lecture, je me suis rendu compte que la quatrième de couverture ne répondait pas aux attentes qu'elle laissait sous-entendre.
L'histoire porte bien sur neuf personnages, naviguant sur le Moana, à travers le monde. Bien que l'expression soit un tantinet exagérée : en réalité, ils ne font que longer un itinéraire qui se trouve particulièrement être dans le sud : la France, la Grèce, le Yémen, l'Inde, l'Australie, la Nouvelle-Calédonie et Tahiti. Je m'attendais, de plus, à vivre une histoire entre des personnages qui étaient inconnus à eux-mêmes, avec des relations qui se construiraient petit à petit. Mais non. A vrai dire, nous avons là des couples qui entretiennent des amitiés plus ou moins proches. Même le personnage "d'un garçon de vingt ans qui fuit Paris et le luxe familial", n'est autre que le fils de la propriétaire du bateau et n'apparaitra que pour une vingtaine de pages.
Personnellement, si je me suis décidée à lire un tel roman, c'est parce que je m'attendais à affronter des personnes blessées profondément par des histoires fortes, mais finalement, nous n'avons que des "héros" qui se plaignent d'une vie manquée ou d'une fuite de l'âge. La fraicheur du voyage et la réalité des pays, sont les seuls véritables intérêts de "La Part des choses" qui s'avère être plus un voyage établissant un bilan, qu'une aventure où des réponses seront trouvées.

Les personnages sont donc peu attachants, voire pas du tout. La lecture est parfois assez lourde face à de très longues phrases qui peuvent s'étendre sur une demi-page. Les promesses annoncées ne sont pas accomplies, et le peu de conclusion intéressante n'apparaît que tardivement. Je vais me répéter, mais le seul point qui ne me déçoive pas totalement est le dépaysement qu'offre le roman dans ce voyage. Ainsi que les parties "le cahier de Gallia", représentatives du personnage de Marion, qui offrent de temps en temps une beauté des mots et des réflexions intérieures attirantes.

Je ne pense pas que ce roman soit mauvais en lui-même, mais ce qui fait qu'on a du mal à s'attacher à lui est la déception qu'il offre après tant d'attente. Et c'est fort dommage.
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Benoîte Groult pointe dans ce livre la superficialité des protagonistes, tous riche ou aisé, intelligent, incapable de voir la vrai beauté de ce monde et de profitez de leur vacances. Et pourtant ils ont embarqué tous les 9 dans ce bateau de luxe qui les mène au bout du monde, en Grèce, en Inde, puis dans le Pacifique, en nouvelle Calédonie, Polynésie, Morea, enfin le pire les attends à Tahiti. Au fur-et-à-mesure chacun se montre sous son vrai visage et débarque ou s'en va, quitte le navire. On assiste à une véritable débâcle.

Féministe, Benoîte Groult ne ménage pas les hommes, la vision du couple, les femmes en prennent aussi pour leur grade. L'ouvrage est très bien écrit et fait réfléchir sur ce qu'on attends du bonheur, du couple, de nos envies d'évasion. L'argent ne fait pas le bonheur ça va de soi, mais on nous rappel qu'il y contribue par rapport à ceux qui n'ont rien – vision d'horreur en Inde. Iris, richissime, propriétaire du bateau semble aussi la plus malheureuse et surtout la plus frustré. Elle se sent vielle à 50 ans, ne voit plus que des défauts à son physique et surtout manque d'amour, malgré un amant qui la trompe pour une jeune de 26 ans...

On s'attache au couple Marion, la narratrice et son mari Yves, faisant le reportage du périple, mais surtout de cette grande comédie. Sa caméra joue le rôle de miroir, ce qu'ils n'arrivent pas à voir de leur propre yeux, peut être l'apprécierons t-il sur un petit écran ?

A la fin Marion retourne chez elle en Bretagne, Yves la rejoint après la fin de son reportage et c'est finalement la qu'on les sent les plus heureux, chez eux avec leurs filles et en toute simplicité, sans le confort matériel ni le luxe.

Par certains côté le livre m'a fait pensé au pessimisme de Houellebecq mais avec un vocabulaire plus recherché. On ne trouve pas de vocabulaire obscène chez Groult, la dimension sexuel est bien présente mais suggéré ou finement évoqué par le biais de métaphore.
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Dommage de lire un livre en ayant déjà des attentes... Il vaut mieux se laisser porter et voir où il nous emmène. Ici, belle écriture de femme intelligente des années 70. Plus qu' un roman à proprement parler, un portrait de la superficialité, des failles de la classe "aisée" de ces années là. Dans les rapports humains et dans leur vision étriquée du monde. Car leur voyage autour de la terre ne les ouvre pas au monde et aux êtres humains qu' ils sont amenés à rencontrer. Or, voyageant sur les océans, les personnages ont tout le temps de la réflexion. Ce voyage aurait pu ( et du) être initiatique; ce qu' il n' a été pour aucun personnage.
Retour au point de départ pour la narratrice, sa chère Bretagne. Elle aura au moins réussi à "sauver" son couple et à se satisfaire de joies simples.
Et puis chez Groult, bien sûr, le recul nécessaire pour, justement, faire "la part des choses". Elle sait manier l' humour aussi, et trouver des expressions finement ciselées qui font mouche.
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Je découvre les écrits de Benoîte GROULT avec ce livre. Si la première moitié du roman offre des réflexions attrayantes sur les relations hommes-femmes, l'étiolement au sein d'un couple au fil des années et la cruauté du temps qui passe chez une femme, on se lasse au bout d'un moment - voire l'on s'agace - de ces femmes rabat-joie, vieilles et laides à force de le croire et de le dire, et l'on comprend leurs maris qui ne rêvent que de s'évader dans les bras d'une autre... Au final, l'histoire laisse peu de place à l'optimisme quant à l'amour, sa pérennité et la fidélité... ce qui, en tant que romantique, m'a plutôt déplu. Heureusement, l'escale à Tahiti a fait renaître chez moi l'intérêt nécessaire pour finir cette lecture agréablement.
Pour finir sur une note positive, le style est agréable avec des phrases joliment tournées et ce qui m'a frappée est l'actualité des réflexions sur les rapports humains, alors que ce roman a été publié en 1972.
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Citations et extraits (20) Voir plus Ajouter une citation
Le guide indien les avait mis en garde dès leur arrivée :
《 Si vous commencez à donner un bonbon ou même un sou ,vous êtes perdus.Ils sont cinq cent mille mendiants ici:Ils vous mettraient en pièce. 》
Mais comme il faisait nuit et qu'on ne voyait pas d'autre enfant alentour,Alex glissa cinq roupies à la petite fille qui s'en empara comme une pie,les fit disparaître sous ses linges,puis s'assit par terre pour les regarder gravir la passerelle.Le Moana resplendissant de tous ses hublots éclairés ,image presque intolérable du luxe.L'occident dispensait là ses banals bienfaits ,de l'autre côté de cette passerelle qui séparait deux mondes: quarante mètres de luxe sur douze,avec un salon climatisé ,un maître d'hôtel qui attendait pour servir une dernière collation et un lit moelleux préparé pour chaque corps.Des alcools leur offrirent l'evasion;des pilules leur assurèrent un bon sommeil.Le spectacle de la misère les avait mis à plat.
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Sur la table de la cuisine ,la pêche est étalée. Les etrilles bavent de colère et les araignées grafouillent et farfouillent pour tenter de gravir la face Nord de l'évier.L'homme et la femme contemplent le fruit de leurs efforts et éprouvent le sentiment enfantin et grisant d'avoir arraché du fond des mers la pitance de toute la famille.
Tout à l'heure, douchės, savonnės, rhabillés, ils vont redevenir un monsieur et une dame comme les autres ,les amis de l'invitée .N'était ce petit relent de goėmon au bout des doigts qui résiste à tous les parfums et qui leur rappelle que demain matin ,ensemble ,ils recommenceront.
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C'est pour toutes ces raisons que, l'âge venant, on se met à préférer les promesses de l'aube aux sortilèges de la nuit. Tout soit qui tombait rendait Marion triste. Rien que ce verbe : "tomber" ! Le soir lui semblait une journée vieillie, comme elle-même, bientôt finie, et elle subissait le départ de la lumière du jour comme celui de sa jeunesse. Mais chaque matin elle se levait toute neuve, oubliant les mélancolies de la veille. Elle s’émerveillait que la vie eût ce pouvoir tout simple.
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Kerviniec
《 Et tout à coup cette joie dont je ne peux rien dire sinon qu'elle est insensée. Mais il faut l'accepter comme insensée, admettre que tout bonheur ne peut être qu'insensė mais le vivre intensément. 》
Ionesco
Tout en griffant la terre pour y faire pénétrer du fumier dessėchė, désodorisė et concentré en emballage plastique ,Marion surveillait du coin de l'oeil trois eschscholtzias orange qui tremblaient au vent.C'etaient les derniers de son jardin.Elle aimait les eschscholtzias pour leur feuillage gracile,leur couleur ardente et pour cette orthographe invraisemblable aussi.Depuis longtemps elle cherchait à en surprendre un au moment où il se ferme le soir ,moment si court que les pétales devaient sûrement bouger à vue d'oeil. Le tout était de les prendre sur le fait :ils se ferment une heure avant le coucher du soleil.Meme coupés et relégués dans une chambre au nord,ils sont renseignés sur l'heure à laquelle le soleil se couche.
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Demeurer, ce n'est pas seulement habiter quelque part, c'est y rester. On ne demeure plus aujourd'hui ; on réside çà et là, on déchiquette le temps en lambeaux, la terre en morceaux interchangeables ; on annule la nature, on tue les saisons : on exige le Kenya en janvier, la piscine en plein air dans la neige, la télévision dans les caravanes, et la Russie des tsars en Union soviétique pour une somme dérisoire et forfaitaire. En face des déserts climatisés, des circuits aseptisés au pays du choléra, du pôle Nord vu au chaud dans un Boeing, que peut peser ce petit pays qui s'appelle Breizh dans l'intimité avec ses quatre saisons dont deux mauvaises - et one ne peut jamais prévoir lesquelles, grâce au ciel -, et avec son Atlantique difficile, avec ses camélias de février et ses ajoncs d'octobre dont personne ne profite, ni ceux qui habitent parce qu'ils sont habitués, ni ceux qui habitent pas parce qu'ils sont toujours ailleurs ?
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Videos de Benoîte Groult (20) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Benoîte Groult
“Notre amitié était allée au-delà des mots et des cases” se remémore Catel, l'invitée de cet épisode, lorsqu'elle évoque sa relation avec Benoîte Groult, dont elle a retranscrit la vie dans sa bande dessinée Ainsi Soit Benoîte Groult (Grasset).
Catel nous a reçu dans son atelier parisien pour raconter les prémices de cette bande dessinée sur Benoîte Groult, icône féministe qui s'est battue toute sa vie en faveur des droits des femmes.
C'était la première fois que la scénariste de bande dessinée spécialisée dans les biographies, racontait l'histoire d'une personnalité toujours en vie. Une mission qui s'est avérée périlleuse pour Catel, qui a dû lutter contre les quelques réticences de la femme de lettres à l'égard du 9ème art…
L'histoire de Catel a été recueillie au micro de Camille Bichler. Ce podcast a été produit par Johanna Bondoux pour le Festival International de la Bande Dessinée d'Angoulême et parrainé par l'Institut René Goscinny (https://www.institut-goscinny.org/).
Montage et Mixage : Adrien Leblond Assistante de production : Morgane Mabit
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