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c'est le livre le plus important que j'ai lu, il y a ....des années, qui dépasse le deuxième sexe de Simone de Beauvoir, qui pourtant lu des années aussi avant , aurait changé ma vie si je l'avais lu plus tôt encore..J'ai prêté ce livre, celui de Benoite, et il ne m'a pas été rendu. J'espère qu'il a été profitable à l'emprêteuse, C'est deux livres de femmes, pour les femmes et non contre les hommes, m'ont aidée à éduquer mes deux filles, en les mettant en garde contre tous les préjugés qui auraient pu les empêcher de vivre dans une liberté respectée et respectable.Je crois avoir profité sainement des leçons de Benoite Groult, Que les jeunes femmes d'aujourd'hui, lisent encore, ce texte plein d'intelligence, de drôlerie impayable, qui se lit avec le plus grand plaisir, et surtout qu'elle mette à profit ses conseils, toujours d'actualité.
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Je ne suis « Ni pute, Ni soumise »,
Ni M.L.F., ni Suffragette,
Cette lecture, je l'avais omise,
Benoîte Groult, femme de lettres.

Mais de tels livres, j'en ai plein mes valises.
Pour toutes ces femmes que l'on maltraite.
C'est par devoir : il faut que je les lise.
Chercher à comprendre de tout mon être.

M'interroger encore, encore et encore… 
De par le monde, depuis la nuit des temps
Quelques hommes malmènent leur corps ?
Inventent sans cesse de nouveaux tourments.

Ont ceinturé leur chasteté,
Ont amputé leur clitoris
Ont bandé leurs petits pieds
Ont infibulé leur orifice

Culture et traditions
Pour chaque fois plus de sévices
Tout ça autour du « con ».
Qui est porteur du vice ?

Ils ont empêché qu'elles avortent
Ils leur ont fermé bien des portes.

De Benoîte Groult à Simone Veil
De là-haut, c'est sur nous qu'elles veillent.

J'avais commencé à lire sur le sujet par ce livre très récent,
et ô combien instructif :
« Les femmes dans la société, une histoire d'idées reçues »
de Yannick Ripa
J'avais oublié de commencer par Elle.
Ainsi soit-elle.
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Une magnifique déculotté .. 12 ETOILES

Ce livre est l'exemple même de ce que peut générer le bon sens , la rigueur , l'art de bien dire et de finement penser.

Excessivement bien documenté avec une finesse d'analyse irréprochable .
Une analyse d'envergure marquée par une démarche éthique qui respecte tous et toutes et qui réclame la justice en dénonçant sans haine ni aigreur

Une oeuvre magistrale qui dépasse même son sujet et qui enseigne tout simplement à penser et écrire sa pensée sans s'empêtrer dans la subjectivité revendicative ou celles la dictature des idéologies ou des pratiques socio-culturelles .
Un livre utile et malheureusement toujours d'actualité ( PLUS OU MOINS SELON LES AIRES CULTURELLES , mais toujours d'actualité HELAS !! )

Pour la forme je dirais quand même que les faits objectivement décris dans ce livre se rapportent très souvent à un véritable film d'horreur et qu'il y a des situations ou le relativisme culturel ne s'applique pas et qu'il faut savoir appeler un chat un chat .
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OYEZ OYEZ braves gens, lecture indispensable, inévitable à l'horizon !!!
Voilà une lecture féministe à mettre dans toutes les mains, de tous les sexes, dès l'âge de 15 ans !!!
Mon compagnon a dû s'y soumettre, et mon fils aîné va le commencer très bientôt.
Comment faire comprendre, autant aux femmes/filles elles-mêmes qu'aux hommes/garçons d'ailleurs, la question de la condition féminine et ses enjeux au cours de l'histoire, et pour les sociétés / civilisations ! D'une grande actualité, malgré les petites touches culturelles un peu désuettes mais qui font aussi le charme de l'ouvrage. Un style d'une grande modernité, une liberté de ton, un humour où l'ironie n'est jamais loin, j'aurais aimé être de son temps, à cette Madame Benoîte Groult, elle aurait fait partie, pour sûr, de mes personnes "have to be met with" !!!
Vraiment, mesdames, melles messieurs, n'hésitez pas une seconde à découvrir cet ouvrage, vous découvrirez des faits ahurissants, choquants, révoltants même, mais varis, et hélas pas encore éradiqués pour certains...
Lecture idéale comme mise en bouche, euh, en tête plutôt, d'une discussion, d'un dialogue familial sur la condition de la femme.
FONCEZ !!!
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Benoite Groult nous ouvre les yeux sur l'histoire des femmes à travers les siècles et à travers le monde .
C'est quelquefois difficile de lire tant de cruauté, mais d'autant plus efficace.
Le combat n'est pas terminé, il faut toujours veiller...
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Livre issu de la bibliothèque de Jules. Feuilleté un jour en 2013 et lu entièrement cet été 2015. Je suis fière que qu'un gars (le mien) possède un tel manifeste de volonté de libération féminine dans ses bouquins... Pas mal non ?
Le livre de Benoite Groult date des années 70, mais il est terriblement actuel sur de nombreux plans hélas ... Nous nous conformons encore (40 ans plus tard) à l'image que les hommes ont de nous, même en France ou aux USA. Nous sommes devenues plus libres et plus sexy, nous travaillons pour la plupart d'entre-nous, nous faisons du sport, écrivons des livres, nettoyons, cuisinons et élevons des enfants. C'est un emploi du temps bien rempli. Parfois trop ! Qui ne c'est jamais senti otage de cette image de "femme parfaite", bonne nounou, business woman, amante insolente et pudique, belle, sportive, ménagère, gourmande et mince, cultivée et discrète... N'en jetez plus la coupe est pleine ! La femme parfaite est une C---- .
Bien sûr, certains hommes (je suis plutôt bien lotie) font le ménage et la cuisine (ce qui reste un service rendu alors qu'il s'agit de notre quotidien), ils s'impliquent de plus en plus avec les enfants (surtout dans les jeux) et ne racontent pas (en notre présence) de blagues salasses sur les femmes alors que nous en avons de nombreux exp dans le livre de Benoite Groult. Cependant, pour de multiples raisons, je trouve que cet essai est révélateur. La parité en politique repose sur des quotas, l'avortement est un droit mais, dans les faits, il n'est pas tjs facile d'accès, la femme est toujours considérée (même par les autres femmes) comme "la mère" et difficilement reconnue si elle ne désire pas d'enfants. Nos salaires ne valent toujours pas ceux de ces messieurs. le combat est loin d'être gagné !
De plus, j'ai redécouvert de grandes figures féminines qui auraient grand besoin de justice dans l'histoire, les programmes scolaires et d'autres récits : Olympe de Gouges, Françoise Giroud, Hildegarde de Bingen, les suffragettes... Femmes de toutes époques dont certaines ont payé de leur vie la lutte pour plus de liberté et d'égalité. Je trouve que nous avons de la chance de vivre ici (en occident) après leur passage. C'est la raison pour laquelle nous devons être femmes et fières de l'être.
Enfin, l'auteur fait un point sur les autres pays, la conditions des femmes dans le monde, l'excision, la ségrégation entre les sexes, le manque d'éducation et je crois qu'il est inutile de rappeler à quel point ce combat est plus que jamais d'actualité.
Merci Mme Groult de nous rappeler la chance que nous avons et les pas qu'il nous reste à faire pour devenir "femmes".
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Benoîte Groult est une grande Dame, intelligente, sincère et sensée. Ce n'est pas une passionaria du féminisme. La cause qu'elle défend est très haut-dessus de "Qui doit faire la vaisselle à la maison ?".
Et, même si elle harponne hommes et femmes sans concession mais avec une tendresse amusée, elle dénonce, pose de vraies questions, soulève de vrais problèmes, dont, malheureusement, nombre d'entre eux persistent et durent encore 45 ans plus tard.
Et quel humour ! Je vous laisse découvrir, entre autres, sa savoureuse description des attributs masculins. Irrésistible !
C'est avec beaucoup d'objectivité qu'elle nous fait prendre pleinement conscience de la réalité de la situation : le respect et l'harmonie entre les êtres... ce n'est pas pour demain.
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"J'imagine les lecteurs de bonne volonté que leurs femmes auront décidés à parcourir ce livre…" Ainsi s'engage le chapitre V d'Ainsi soit-elle.

Hé bien moi, je vous le dis Madame Benoîte Groult, il y a des hommes qui auront lu votre ouvrage de leur propre initiative. Je suis de ceux-là. Ce n'est en outre pas la première fois que je lis un ouvrage féministe. J'avais commencé par le Deuxième sexe de Simone de Beauvoir, voilà bientôt deux ans. Vous me rétorquerez que c'est un peu tard. Je vous donnerai la réplique que l'on fait toujours à pareille admonestation. Mieux vaut tard que jamais. Je prendrai toutefois mes distances en déclarant ma neutralité. Je ne suis ni féministe ni misogyne. J'ai sur la nature humaine un regard asexué qui me fait parfois déplorer que la physiologie animale, qui est à la base de sa constitution, se soit vue affublée d'une intelligence laquelle la fait souvent agir en sa défaveur, quand ce n'est pas contre nature. Nature dans laquelle je confonds les deux sexes.

Benoîte Groult publierait son ouvrage en 2021, qu'y retrancherait ou ajouterait-elle ? Quel progrès ou quelle régression y ferait-elle valoir ?

Il y certes de nos jours une présence féminine plus importante à la représentation nationale. 8 femmes députées lors de la publication d'Ainsi soit-elle en 1975, 224 aujourd'hui. Mais serait-ce un progrès suffisant pour faire admettre à Benoîte Groult que la position de la femme a évolué dans le bon sens en notre pays, avant d'élargir le débat à la condition féminine de par le monde. Je suis un homme, j'aurais tendance à dire oui. Mais je suis aussi quelqu'un de prudent, qui se sait progresser en terrain glissant et ne veut pas se prononcer à la place d'autrui (substantif neutre fort heureusement). Allons-y donc à pas comptés.

Car j'ai lu en effet à la page 212 de l'édition le Livre de Poche toutes les occasions édictées pour un homme d'être taxé de misogynie, selon Benoîte Groult. J'ai donc peur d'aller plus avant dans cette chronique, au risque de faire un faux pas et être vertement recadré par les contributeurs de Babelio, dont on sait que la grande majorité est constituée de contributrices.

Je me suis risqué à lire Ainsi soit-elle. le risque étant, en qualité de représentant de la partie incriminée que je suis, de s'entendre dire des vérités quelque peu dérangeantes. Plongé dans cet ouvrage, j'avais l'impression d'être ce jeune homme que Benoîte Groult avait rencontré dans la Librairie des femmes, rue des Saints-Pères à Paris. Un intrus, un égaré ? Peut-être pas. Il avait osé franchir la porte de cette boutique qui n'affiche que des ouvrages d'auteures (ou autrices, que je trouve moins heureux) dans ces rayons. J'allais préciser auteures féminines. Mais je me suis rendu compte à temps que notre contexte linguistique ayant évolué – dans le bon sens ? – je m'empêtrais dans le pléonasme puisque le substantif se suffit désormais à lui-même pour indiquer le genre de celui ou celle qui tient la plume, plus souvent le clavier de nos jours. Il y a toujours des exceptions qui confirment la règle. Je ne me risquerai pas à féminiser sapeur-pompier.
Je me rappelle mon passage sous les drapeaux à une époque où les femmes faisaient leur entrée dans le métier. Jeunes enorgueillis de notre triomphante virilité sous l'uniforme, nous nous sommes entendus dire par un gradé qu'il y aurait désormais des femmes hommes du rang. L'institution a mis quelques mois à corriger le discours par une directive officielle. Il s'agissait alors de dire des femmes militaires du rang, et que cela valait pour les hommes.

Je n'étais donc plus vierge de lecture traitant du féminisme après m'être ouvert au sujet avec l'ouvrage de Simone de Beauvoir comme je l'ai déjà dit. Ouvrage qui m'avait ouvert à ce que mon éducation de garçon m'avait laissé concevoir comme naturel de traiter l'Autre avec morgue, avant que ce ne soit avec convoitise - l'Autre étant la femme et représentant quand même la moitié de l'humanité nous dit Simone de Beauvoir – que cette vision de la femme était le résultat d'une histoire datant de l'origine des temps depuis que l'homme s'est octroyé un statut de supériorité sur la femme. Statut dont elle peine encore à démontrer le caractère infondé, usurpé. Je ne vais pas dire que je tombais de haut. Mais s'entendre clamer des vérités propres à déchoir son acquit, inculqué, gravé dans la personne par une éducation ad' hoc - puisqu'il ne saurait être question d'inné en ce domaine - est toujours un peu déstabilisant. Il s'agissait donc d'une remise en question fondamentale.

Et pour ce qui est des vérités déstabilisantes, il y a ce qu'il faut dans l'ouvrage de Benoîte Groult. Elle nous les assène avec un langage certes moins policé que celui de Simone de Beauvoir dont le propos est aligné sur le registre philosophico-historico-sociologique édulcoré. Benoîte Groult n'hésite à renvoyer le mâle à ses insuffisances, à lui faire constater l'assoupissement de ses attributs virils à peine a-t-il volé un plaisir égoïste à celle à qui il n'a pas été capable de faire partager son extase fugace. Laquelle a quant à elle l'indulgence coupable de ne pas faire état de sa frustration. le verbe est cru avec Benoîte Groult. L'inventaire des motifs d'usurpation de supériorité est exhaustif. Et de déplorer que des millénaires d'injustice ne se corrigeront pas en quelques années, qu'il faudra encore attendre des générations avant le complet mea culpa masculin et espérer obtenir l'égalité des sexes. Au constat de l'inertie masculine, le compte n'y est donc pas encore en 2021 alors que je prête une oreille distraite à ce phénomène culpabilisant que quelques courageuses s'époumonent à clamer parfois au péril de leur vie.

On ne naît pas femme, on le devient nous a dit Simone de Beauvoir. Vous naissez hommes et voulez le rester et ne rien lâcher de votre statut usurpé nous dit Benoîte Groult. À quand ce que nous a promis la grande Révolution gravant sur le fronton de nos édifices publics une devise nationale qui peinent à se réaliser : Liberté Égalité Fraternité. D'autant que les Jacobins et autres Montagnards de service au pied du rasoir national s'étaient rendus compte, entre deux charrettes en chemin vers le supplice ultime, s'être quelque peu avancés quant aux prétentions égalitaires, réalisant ce qu'ils avaient à perdre. Dans leur esprit la devise n'incluait donc pas forcément nos consoeurs et il convenait de rabaisser les prétentions d'une Olympe de Gouge, pionnière du féminisme, à déclarer à la face des badauds avides de voir sa tête rouler dans la sciure que si la femme peut monter à l'échafaud, elle doit avoir le droit de monter à la tribune.

Même prévenu du blâme qui planait au dessus de mon incrédulité masculine, que d'aucunes pourront déclarer feinte, je dois quand même avouer être quelque peu abasourdi, si ce n'est effaré, par ce qui a pu être dit ou écrit par des personnes éminentes - des hommes bien entendu mais pas seulement lorsqu'on lit les propos de certaines femmes dont la reine Victoria - et dont Benoîte Groult nous fait l'inventaire dans son ouvrage, sans parler des mutilations sexuelles qui cantonnaient les femmes à la seule procréation les privant de toute sensualité . Écrivains, hommes politiques, psychanalystes (Freud a particulièrement les faveurs de notre auteure féministe), médecins et hommes de sciences et autres marabouts, tous y ont contribué, sans parler des hommes d'église qui bien entendu intervenaient quant à eux qu'en porte parole de Dieu, tous à proférer ignominies, insanités et menaces qui leur vaudraient aujourd'hui la saisine des tribunaux mais qui en leur temps ont conforté l'idée que "l'absence de pénis, c'est con". Dixit Benoîte Groult qui n'y va pas par quatre chemins pour dénoncer ce postulat faisant de la misogynie un racisme encore plus tenace, plus universel et surtout plus facile à exercer que tous les autres.

Voilà donc avec Ainsi soit-elle de quoi déchoir qui pêche par mâle attitude. Cette survivance d'un passé encore présent que n'ont pas encore nivelée les lois sur la contraception et l'interruption volontaire de grossesse chèrement acquises par celles qui ont eu le courage d'affronter des assemblées très majoritairement masculines. Ces dernières légiférant sans vergogne sur des questions spécifiquement féminines auxquelles ils ne pouvaient par nature rien comprendre puisqu'affaires de femmes. Femmes dans leur vécu intime, leurs entrailles comme le veut la physiologie mais plus surement dans leur coeur tant ces questions ont fait couler de larmes.

Et Benoîte Groult de secouer le cocotier, y compris la variété femelle de l'espèce, pour faire comprendre à ses consoeurs qu'elles ont leur part de responsabilité à se laisser enfermer dans le statut de dominées. J'espère Madame Groult que l'observation de votre postérité vous laisse quelque espoir, si cette notion a un sens dans l'au-delà, pour que ce cri de colère gravé dans les pages d'Ainsi soit-elle et abandonné à notre entendement désormais éclairé fasse enfin accéder la femme à cet état psycho-affectif que vous briguiez pour elle, en forme d'un idéal qui ne serait finalement que normalité : l'accomplissement de la personne enfin déconnectée de la notion de genre.

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En écoutant le livre audio Une vie de Simone Veil, j'ai eu envie de relire Ainsi soit-elle de Benoîte Groult, tant il me semblait que sur certains sujets, ces deux femmes contemporaines avaient divergeants.
Il faut dire qu'Ainsi soit-elle a été publié pour la première fois en 1975, alors que Simone Veil n'a écrit son autobiographie qu'en 2007.

Par exemple, en parlant de la loi sur la dépénalisation de l'avortement de 2007, Simone Veil écrit : Je m'accoutumai à entendre les hommes croisés ici ou là me dire : "Ma femme a tellement d'admiration pour vous". le sens du propos ne m'échappait pas : ma femme vous admire, mais pas moi. En réalité, les hommes ne se sont jamais intéressés à cette loi. Comme souvent, Jacques Chirac avait parfaitement traduit leur opinion: l'avortement demeurait une « affaire de bonnes femmes ».

Tandis que Benoîte Groult, à propos de son livre écrit : "C'est donc bien consciente de mon démérite et sachant que je ne bénéficierai plus du sourire paternel réservé aux ouvrages de dames que j'entreprends d'écrire un ouvrage féministe. Je sais que j'aurais mieux fait d'écrire un roman féminin. On aurait continé à me dire galamment dans les salons.
- Ravi de vous connaître. Ma femme a adoré vos livres, le Piano à quatre mains surtout...
Et j'aurais continué à esquisser un humble sourire de remerciement, résignée au fait que les auteurs à seins ne soienet lus que par des lecteurs à seins. Et si dans un sursaut d'amour-propre, tout en maintenant mon sourire aimable car une femme doit rester charmante, j'avais ajouté : "Parce que vous, bien sûr, les livres de femmes ne vous intéressent pas ?" les maris en question auraient souri avec courtoisie en s'excusant de n'avoir de temps que pour les choses sérieuses. Ils lisent bien sûr, ces hommes-là, mais des livres d'hommes, des livres normaux, quoi! Evidemment, mes livres à moi parlent d'amour. C'est un sujet si féminin... quand il est traité par une femme. Mais quand c'est Flaubert qui décrit l'amour, cela devient un sujet humain. Il n'existe pas de sujet masculin pour la raison irréfutable que la littérature masculine c'est LA littérature ! Quant à la littérature féminine, elle est à LA littérature ce que la musique militaire est à LA musique.

Aucune de ces deux féministes ne s'étonne que les maris parlent au nom de leur femme, comme si celle-ci était incapable de s'exprimer par elle-même. Comme la femme de Colombo, la Française des années 1970 demeure la grande invisible, car comme disaient les militantes du MLF en 1968 : "Il y a encore plus inconnu que le soldat inconnu : la femme du soldat inconnu".








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Etonnant que certains hommes et même certaines femmes dédaignent le féminisme qui essaye par tous les moyens (pas toujours les bons) de faire entendre la voix de celles qui souffrent sous la domination punitive et dégradante du pouvoir masculin. En lisant Benoite Groult on ne peut être que révolté par les témoignages qu'elle appuie tant ils résonnent comme une injustice flagrante de leur liberté et de leurs droits humains.
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