Journal d'Irlande : Carnets de pêche et d'amour

Mais je n'aime plus son corps qu'il exhibe toujours,avec une candeur puérile,comme certains hommes qui ont été très beaux et qui veulent croire que l'amour se rit de la vieillesse et que tout est aimable chez la personne aimée

On croit pouvoir arriver en Irlande avec des opinions,des critères,des exigences.Tout est à mettre au panier car,ici,rien ne ressemble à rien.Il ne fait pas plus mauvais,ou plus froid qu'en Bretagne ou en Angleterre:il fait différend!

Cette Irlande tragique,déchiquetée,on ne peut pas l'aimer:il faut l'adorer ou la fuir.Ou les deux.

L'Irlande rend fou et est douce aux fous.Ici,le temps a le temps et vous bouscule autrement.On est vannés,on vit avec les nuages.le ciel et le vent.

Le temps irlandais est revenu.Un beau temps pour l'Irlande de:gris avec passages presque de soleil.

On se blesse toujours en vivant:on ne peut espérer traverser l'existence en restant intact.

Bruits de ruisseaux partout.Des jacinthes sauvages,mille fleurs presque disparues chez nous.Une campagne authentique.Et partout,les moutons et les agneaux.

Cork,c'est la Naples de l'Irlande.Sale.Papiers qui traînent partout,mauvaises odeurs,gens qui crient.Un vrai Sud en miniature.