AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,18

sur 135 notes
5
20 avis
4
12 avis
3
2 avis
2
0 avis
1
0 avis

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Ben Harper s'est mis dans des sales draps pour un hold-up qui a mal tourné, deux meurtres qui lui valent une pendaison haut et court.
En attendant la sentence implacable, il partage la cellule avec un pasteur qui essaye de lui tirer les vers du nez sur les 10000 dollars subtilisés pendant le braquage
Libéré de la geôle, le prêcheur, prêt à tout pour récupérer le magot, va rendre visite à deux agneaux qu'il entend bien cuisiner....

La nuit du chasseur de Davis Grubb se laisse conter
sous la forme d'un duel hallucinant entre un loup affamé, deux petits agneaux traqués, une mère biquette qui se laisse embobiner et une vieille bique qui connaît la musique...
L'atmosphère pesante et oppressante a pour cadre la Californie des années trente sous fond de crise, de chômage, de misère, d'orphelins qui courent les routes
et d'âmes perdues aux yeux exorbités envoûtés par de longs prêches sans fin sur la Haine et l'Amour...gravés sur les phalanges d'un inquiétant prêcheur.
sans oublier une glaçante ritournelle haut perchée Pendit, pendu, pendant ! Vois ce qu'a fait celui qui pend !
Un grand roman noir flippant des années cinquante,
aussi brillant que sa célèbre adaptation cinématographique expressionniste du réalisateur Charles Laughton
L'interprétation de Robert Mitchum sous les traits du terrible prédicateur y est magistrale.
Qualité rare, un sans faute pour le thriller et le film.
Commenter  J’apprécie          753
Il est des livres terrifiants, ceux qui vous font dresser les cheveux et qui vous malmènent le palpitant sans avoir besoin de vous sortir des monstres du placard, des vampires de tombes sinistres ou des cadavres sanguinolents et torturés.

Tout l'art de foutre la trouille se trouve dans l'atmosphère de ce roman : sombre, plombée, angoissante, étouffante, oppressante. Ce combat psychologique entre un homme (un magnifique salaud) et un enfant qui gardera les lèvres scellées…

Que lui veut-il ? Faisons un bref retour en arrière.

La crise de 1929 fut terrible. Tout le monde garde en mémoire ces banquiers se défenestrant ou ces gens jetés sur les routes, ces familles Joad partant en quête d'une hypothétique vie meilleure en Californie.

Les années qui suivirent furent dures pour tous et parce qu'il ne voulait pas voir ses enfants souffrir de la faim et parce qu'il voulait leur offrir une vie meilleure, Ben Harper a braqué la banque, dérobant 10.000$ et tuant les deux caissiers.

Les hommes en bleus (pas des membres de l'UMP) sont venus l'arrêter devant ses enfants mais avant cela, il avait eu le temps de cacher le magot, faisant jurer à John et à la petite Pearl de ne jamais rien dire et de garder le secret.

Ces incommensurables imbécilités qui furent de voler et de faire jurer le silence sur sa planque à deux enfants de 9 et 5 ans seront complétées par la pire autre connerie qu'il pouvait faire…

Attendant sa pendaison, Ben Harper se vantera devant un autre détenu que l'argent existe toujours, un homme qui se présente comme un homme de Dieu et nommé le Prêcheur, Robert Mitchum pour le cinéma.

Les anciens se souviennent que "Love-Love" était le surnom donné à Marlène Jobert par Charles Bronson dans "Le passager de la pluie".

Ici, nous avons "Love-Hate" : les mains du Prêcheur Harry Powell sont tatouées au niveau des phalanges. Sur la droite, le mot "LOVE" et sur la gauche, celle dont il dit que ce fut la main avec laquelle Caïn tua Abel : "HATE".

Cette dualité qui habite le Prêcheur a plus tendance à basculer du côté obscur de la Force, heu, de la haine.

Portant le masque de la gentillesse et de l'Amour Divin, Harry Powell est prêt à tout pour mettre la main sur le pactole. Il a du charme, c'est un beau parleur, un bon prêcheur et les femmes l'aiment bien.

Toutes les femmes ? Oui ! Ne reste pour lui résister que le petit John, neuf ans, qui a très bien compris que cet homme ne vise qu'une chose : la magot de son père.

Le petit John sait pourquoi Powell veut s'introduire dans la maison, il sait très bien pourquoi il séduit sa mère… Il sait qu'il doit garder le silence et protéger sa soeur au péril de sa vie, s'il le faut. le plus mature dans tous les adultes qui l'entourent, c'est John, neuf ans ! Sa mère, elle, est bête à manger du foin.

Les scènes entre le Prêcheur et John sont des moments fort pour le petit coeur fragile du lecteur. Cet homme est d'une cupidité qui fait froid dans le dos, le tout camouflé derrière sa foi intransigeante et ses belles paroles sur le péché, le tout enrobé de paroles doucereuses et mielleuses.

Un huis clos qui vous oppressera et un Méchant qui renverrait presque l'infirmière Annie Wilkes (Misery) au rayon des gentils.

Heureusement que dans tous ces crétins bêlant devant le Prêcheur, il y en aura d'autre pour se dresser devant lui.

Pas de temps mort, une ambiance à vous glacer les sangs, des personnages forts, un style qui frappe et une lecture qui vous laisse groggy, mais heureuse.

Lien : http://thecanniballecteur.wo..
Commenter  J’apprécie          542
Il était une fois deux petits orphelins de père qui vivaient en Virginie Occidentale. le garçon s'appelait John, et sa petite soeur s'appelait Pearl. Tous les deux vivaient avec leur mère aimante dans une jolie petite maison entourée d'arbres.
Mais John et Pearl avaient un secret, un secret bien gardé. Ils étaient les seuls à savoir où se cachait le trésor de leur père défunt.
Un jour, ou plutôt une nuit, un ogre vint rôder aux abords de la maison, sa silhouette se détachant aux rayons de la lune. Au loin, la rivière grondait, les appelait de son onde inquiétante. Les deux pauvres enfants terrorisés, s'enfuirent pour échapper à l'ogre, traversant le pays, mendiant aux portes, entendant au loin le chant de l'ogre qui les cherchait.
..
La nuit du chasseur, tout comme le film qui en est tiré, est hypnotique, on se laisse entraîner par la poésie du paysage menaçant dans lequel évoluent les deux enfants, l'angoisse rôde, une angoisse d'enfant, profonde, inextinguible.
En le lisant, j'ai parfois pensé au film Dead Man où l'on se laisse entraîner par la rivière, avec cette musique lancinante.
le roman est profondément ancré dans cette Amérique des années 30-40, celle de la Grande Dépression, où parfois on n'a plus d'autre choix que de voler, voire tuer pour se nourrir, où des milliers d'enfants se retrouvent orphelins et courent les routes pour trouver à manger. Une réalité qui est ici transfigurée sous forme de conte pour adulte.
Un coup de coeur pour moi, pour ce premier roman de l'auteur.
Commenter  J’apprécie          310
Attention, chef-d'oeuvre! D'aucuns auront comme référence unique le film parfaitement interprété par Robert Mitchum, datant de 1955. Pour l'avoir vu avant de découvrir ce petit bijou d'orfèvrerie, j'ai eu vraiment le plaisir de cheminer dans cette lecture en comparant les deux, le film et le livre, et en trouvant autant de justesse dans l'un et l'autre. Tout est ciselé dans ce livre, tout est tranchant -comme le couteau de Prêcheur. Cet affrontement entre le Bien et le Mal, entre ces personnages aussi cliniquement différents et marqués que sont le Prêcheur, figure du Mal, et les deux enfants, semblables à de petits anges sans ailes, est d'une puissance saisissante. Davis Grub nous immerge, avec grand talent, dans l'être profond de ses personnages. le lecteur saisit toute l'innocence de Pearl, la plongée dans le monde cruel des adultes pour John, et la terrible perversité de Prêcheur. On chemine dans ce livre comme si l'on était sur le petit rafiot de Ben Harper, flottant sur une rivière de doutes, de terreurs cachées et révélées, d'espoir aussi. Un livre magistral.
Commenter  J’apprécie          271
Pendi, pendu, pendant ! Vois ce qu'a fait celui qui pend.
Pendu, pendi, pendant ! Vois le voleur se balançant !

Serait-ce la dernière composition de Ben Harper ? Que lui est-il arrivé à ce pauvre gars ? Ben Harper est-il devenu un dangereux criminel ? Et si le fait que Ben Harper ait volé ces 10.000 $ était seulement dû à la conjoncture actuelle, à la crise qui mine cette année les États-unis. Quoiqu'on puisse en dire, Ben Harper est un homme bon qui a été élevé selon les préceptes du Seigneur et qui s'est sacrifié pour apporter une éducation décente à ses enfants. Blessé par les hommes en bleu, il n'a comme dernier recours que de cacher son butin sous les yeux de ses enfants John et Pearl, et de leur faire promettre, de leur faire jurer de garder le secret. Ben n'avait certainement pas mesuré les conséquences d'une telle promesse sur la vie de ses petits.

Beau parleur, au physique charmant, il se nomme lui-même le Prêcheur et adresse la bonne parole du Seigneur sur les routes de l'Ohio. La main droite tatouée au niveau des phalanges LOVE, la gauche porte la marque de Caïn avec son tatouage HATE. Ces deux sentiments représentent la dualité de son esprit, le bien combattant le mal et vice-versa. Harry Powell, ce prédicateur des grands chemins, fît la connaissance de Ben Harper dans la cellule de la prison, avant que ce dernier ne soit pendu. L'argent planqué, il devra jouer au grand séducteur dans ce petit village de l'Ohio pour trouver la cachette. Là s'installe alors une formidable et profonde angoisse, un combat psychologique entre le Prêcheur et les enfants. L'ambiance est noire, plombée, étouffante. Les sentiments sont ultra violents et la guerre psychique entre les deux parties vont faire des dégâts irréparables. Quelle magnifique polar, à l'ancienne (faut dire qu'il date de 1953), qui mise uniquement sur ce huis clos suffocant, sans la moindre image choc. L'atmosphère noire est la clé de « La Nuit du Chasseur » de Davis Grubb, un suspens hallucinant, entre conte et thriller.
Lien : http://leranchsansnom.free.fr/
Commenter  J’apprécie          270
Chiiiiiiiildren! Voilà un cri glaçant qui résonne aux oreilles de John et Pearl, deux petits gosses en cavale parce que leur beau-père tente de leur voler du pognon et accessoirement de les faire passer de vie à trépas. Et pourquoi tant de H.A.I.N.E. me direz-vous ? Parce que le beau-père, qui se fait appeler Prêcheur ou Harry Powell (à moins que ça ne soit Robert Mitchum ?) est une ordure qui a partagé la cellule du père des gosses avant que celui-ci ne soit pendu. En effet, papa Ben Harper (qui ne chante pas) a braqué une banque et buté deux mecs pour offrir un avenir meilleur à ses gosses. Drôle de méthode mais en 1929 en Amérique, c'est la crise et les possibilités d'enrichissement sont aussi faibles que mes chances de gagner un concours de miss.
Après s'être fait arrêter par « les hommes en bleu », il ne trouve rien de mieux que de dévoiler au Prêcheur, que l'argent n'est pas au fond de la rivière comme tout le monde le croit. Dès sa sortie de taule, le Prêcheur se rapproche de la veuve de Ben qui, pas farouche pour deux sous et pas plus maligne qu'une bûche, décide de l'épouser. C'est le début du cauchemar pour le petit John qui ne veut pas dévoiler le secret de son père, quitte à risquer sa vie et celle de sa soeur.

LA NUIT DU CHASSEUR est un livre terrifiant. Il n'y a peut-être pas de clowns maléfiques ou de fantômes mais il fait claquer les dents. L'ambiance est cauchemardesque, totalement irrespirable, anxiogène et noire comme la suie. Harry Powell est un salaud de première catégorie et ses multiples affrontements avec John ont mis mes nerfs à rude épreuve. Même si je connaissais la fin de l'histoire grâce au film, j'ai tout de même tremblé comme une feuille pour les enfants à de nombreuses reprises.

Et sous couvert d'un thriller, Davis Grubb brosse le portrait d'une Amérique pas folichonne. Il y montre des pauvres à tous les coins de rues, des gamins laissés pour compte, de la jeunesse pervertie par les lumières de la ville et des imbéciles abrutis de religion et de puritanisme incapables de voir le Diable alors qu'il est sous leurs fenêtres. C'est une Amérique gangrenée par la crise économique et pervertie par le repli sur soi : c'est moche et toujours d'actualité.

Ce bouquin est un petit bijou au même titre que son adaptation cinématographique. Je ne peux que vous conseiller de vous procurer les deux et de vous accrocher à votre fauteuil : vous en ressortirez sonnés mais comblés.
Commenter  J’apprécie          222
Le père de John et Pearl est mort pendu après avoir juré que ses enfants, John et Peal, ne connaîtraient pas la faim. Harry Powell dit Prêcheur n'a pas réussi à apprendre de B. Harper avant sa mise à mort où il avait caché les dix mille dollars qu'il avait volé.
Son complice, le Prêcheur, veut pourtant récupérer les dix mille dollars qu'ils ont volés ensemble.

Nombreux sont ceux qui cherchent à savoir où est l'argent et pour l'instant personne ne sait que les billets sont à l'intérieur de la poupée de chiffons de la fillette... John, neuf ans, doit se défendre seul et protéger sa soeur Pearl, car lui seul sait que l'argent est dissimulé à l'intérieur de sa poupée. Pour tenir la promesse faite à son père, John devra fuir.
Oscillant entre conte et thriller, la nuit du chasseur est devenu un classique intemporel. le seul roman de l'auteur qui lui vaut un coup de maître. Il nous offre, il faut dire, un roman magistral au suspense hallucinant.
A lire obligatoirement !

Lien : https://collectifpolar.com/
Commenter  J’apprécie          140
La première fois que j'ai vu La Nuit du chasseur j'ai été fascinée par la noirceur de l'intrigue, par la beauté de l'image, par le jeu de Robert Mitchum qui joue le machiavélique révérend Harry Powell. L'intrigue semble aux premiers abords plutôt simple mais elle nous ramène à nos propres peurs d'enfant. Pendant la crise de 1929, Ben braque une banque et tue des hommes en tentant de fuir la police. Avant d'être arrêté, il a le temps de confier l'argent volé à ses deux enfants, John et Pearl et leur fait promettre de ne jamais révéler la cachette. Avant d'être exécuté, ce père de famille rencontre un révérend en prison qui tente de le faire parler. Cet homme est en prison pour avoir volé une voiture mais il cache de plus terribles crimes : il épouse des veuves, vole leur argent puis les tue. Il décide alors de retrouver la veuve de Ben pour mettre la main sur l'argent. Il comprendra vite que les enfants savent où se trouve l'argent et sera prêt à tout pour les faire parler. Depuis longtemps je désirais lire le roman à l'origine du film mais je redoutais cette lecture. J'avais tort. le roman de Davis Grubb est un conte noir tout aussi fascinant et effrayant que son adaptation. Il doit l'être encore davantage quand on ne connaît pas le film. Pendant 350 pages, j'ai été la troisième enfant poursuivie par ce monstre dissimulé sous ses apparences de révérend et abandonnée par les adultes inconscients aveuglés par les discours religieux. le roman installe une atmosphère incroyable où les ombres, les bruits dans les arbres, les reflets de la rivière près de laquelle la famille habite sont omniprésents et créent un décor digne des contes les plus effrayants. Quant à Powell, dont la présence est toujours annoncée par sa voix ou par son ombre, sous les traits de Robert Mitchum ou sous la plume de Davis Grubb, il est tout aussi diabolique, sadique mais fascinant. Pour finir, l'écriture est envoûtante.
Commenter  J’apprécie          90
Combien de fois ais-je pu voir ce diamant noir du cinéma, considéré comme le meilleur film jamais tourné.
Le livre dont est fidèlement adapté La nuit du chasseur, ne m'a aucunement déçu: l'atmosphère écrite/décrite y est aussi magique/maléfique que dans le film.
Un des grands romans noir de l' Amérique des années de crise.
Commenter  J’apprécie          83
Faut-il sacrifier sa famille au nom d'un envoyé de Dieu?
Ce pouvoir divin peut-il entamer la détermination d'un enfant à garder un secret?
La nuit du chasseur est un roman noir. Aussi noir que l'esprit de l'homme qui incarne ce prédateur. Ce prêcheur avide d'argent (facile) et de violence mais au discourt réconfortant aux oreilles d'une famille endeuillée et affaiblie.
L'art de discourir est une chose fascinante. Et tellement dangereuse selon qu'elle tombe sur de mauvaises langues. Il est dommage que les plus grands orateurs( à quelques exceptions près) qui ont marqués l'histoires aient été des personnes peu fréquentables. Et Harry Powell, bien que fictionnel, tient sa place parmi les pires du genre.
Bonne lecture

Commenter  J’apprécie          70




Lecteurs (521) Voir plus



Quiz Voir plus

Retrouvez le bon adjectif dans le titre - (6 - polars et thrillers )

Roger-Jon Ellory : " **** le silence"

seul
profond
terrible
intense

20 questions
2868 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature , thriller , romans policiers et polarsCréer un quiz sur ce livre

{* *}