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sur 1141 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Marchandise : tout produit (denrées, matières premières, objets manufacturés) susceptible d'être acheté ou vendu, en gros ou au détail. Un train de marchandises transporte donc des objets mais pendant la deuxième guerre mondiale, chacun sait qu'il a aussi contribué à la déportation et transporté des familles vers leur sombre destin.
Jean-Claude Grumberg nous propose un conte intemporel ou pauvre bucheron et pauvre bucheronne se morfondent dans leur masure car ils n'ont pu avoir d'enfants. Alors quelle aubaine lorsqu'un bébé tombe du train dans la neige au moment où pauvre bucheronne glane quelques branches mortes pour se chauffer. Il s'agit d'une enfant juive. Comment pauvre bucheron va-t-il réagir lorsqu'il va trouver cette enfant ? Et les gens du village ? le père qui a volontairement laisser tomber le bébé pour sauver son frère jumeau, aura-t-il l'occasion de retrouver l'enfant ?
Ce conte prend une tournure particulière lorsque l'on apprend que Jean-Claude Grumberg a perdu une bonne partie de sa famille dans les camps.
Pour ne jamais oublier la Shoah, pour que les générations futures se souviennent longtemps de ce drame en espérant toujours tirer les leçons de l'histoire. Illustration parfaite que l'homme est capable du meilleur et du pire car sous la carapace du pauvre bucheron comme sous celle des wagons plombés, des coeurs battent et l'espoir tente toujours de se frayer un chemin.
A lire absolument et à faire lire autour de vous.

Challenge Riquiqui 2022.
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Une forme originale pour un nouvel hommage à ces hommes, femmes, enfants qui ont perdu la vie de manière ignoble pour des idées tout aussi détestables. Un hommage aussi à tous ceux et celles qui ont pu sauver des enfants de la déportation et de la mort dans des camps.
Le texte est simple, le ton du conte permet de raconter le texte à tous les publics. Un rappel émouvant que l'amour permet la vie.
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Il était une fois un couple de bûcherons qui vivait dans les bois et faisait face au froid rude de l'hiver et à la faim qui tiraille le ventre en permanence.

Jour après jour, le pauvre bûcheron s'en allait travailler avant l'aube, réquisitionné par la guerre qui faisait rage, le Seconde Guerre Mondiale. La pauvre bûcheronne, quant à elle, arpentait les bois, cherchant à manger inlassablement, malheureuse que son désir d'enfant ne soit pas comblé.

Chacune des journées de la pauvre bûcheronne était rythmée par le passage d'un train de marchandises que la femme convoitait, espérant y trouver des victuailles pour se nourrir. Lorsqu'un jour, des mains se glissèrent à travers les barreaux afin de lui donner la plus précieuse des marchandises, un bébé.

Jean-Claude Grumberg, dont le propre père a été déporté pendant la guerre, réalise avec ce court récit un véritable tour de force en se servant du conte pour évoquer la Shoah et raconter l'indicible.

L'histoire des sans-coeur transportés dans un wagon à bestiaux et qui ne reviendront jamais. Des verts de gris, des méchants d'une grande cruauté, dévorés par la haine. Et, il y a enfin ce père qui rassemble tous ses espoirs dans un geste désespéré. Une vie dont l'amour sera la bouée de sauvetage.

La forme totalement inattendue de ce récit happe le lecteur. Des mots porteurs d'émotion inéluctablement et un épilogue qui clôt cette histoire de manière époustouflante.

Le ton léger du conte et la simplicité du texte rendent ce terrible récit accessible à un large public. Une lecture incontournable, intense et poignante, à transmettre à tous.

Un tout petit récit mais une grande histoire a la puissance d'évocation remarquable. Un livre précieux, un conte à faire lire, à raconter ou à offrir. Une lecture indispensable pour que le monde n'oublie pas la barbarie des hommes.
Lien : https://mesechappeeslivresqu..
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Je découvre l'écriture de Jean-Claude Grumberg, que j'avais vu à La Grande Librairie au moment de son passage pour la publication de son livre (je suis d'ailleurs allée le réécouter sur YouTube). Un conte sur la Shoah. Un faux conte vrai. Un vrai conte comme on pourrait en lire chez Andersen. le féerique côtoie la cruauté. C'est finement brodé, comme le châle dans lequel est enveloppée « la plus précieuse des marchandises ». J'ai eu peur, j'ai frissonné, j'ai pleuré. Une belle pierre à l'édifice de la mémoire de la déportation et de l'extermination des juifs.
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Faire d'un des moments les plus noirs de notre histoire un conte poétique où l'horreur et l'humanité se côtoient. C'est le tour de force que Jean-Claude Grumberg réussit avec ce conte d'un désastre du 20ème siècle, abordant les thèmes de la Shoah et des millions de disparus dans les camps avec ce petit livre, à mettre dans toutes les mains, accessible à presque tous les âges.

"ll était une fois, dans un grand bois, un pauvre bûcheron et une pauvre bûcheronne".

C'est ainsi que commence tout conte ou belle histoire qui se déroule dans un monde le plus souvent imaginaire, où tout est beau, magique, tout est bien qui finit bien. Mais le monde où se situe le conte de Jean-Claude Grumberg n'est ni beau ni magique et tout ne finit pas bien. Les hommes sont parfois cruels, la souffrance immense, l'horreur sans borne mais il peut y avoir dans toute cette noirceur d'immenses preuves d'amour, des lueurs d'espoir et d'humanité.

Mais le grand méchant loup, le mal, comme dans tous les contes, rôde et utilise des moyens d'oeuvrer à grande échelle. Il y a des trains de marchandise emplis d'hommes, de femmes et d'enfants, les "sans-coeurs" entre autres, qui partent pour des voyages dont peu revenaient et parce qu'il y a des moments où le choix d'offrir une chance de survie passe par l'abandon de ce que l'on a de plus cher et de plus précieux, ce geste d'humanité incroyable rencontre ceux qui recevront ce cadeau comme une réponse à leurs voeux. Ils vont partager, alors que tout les sépare, ce cadeau d'amour et sans le savoir ils vont également partager l'espoir, pour l'un celui de se retrouver pour l'autre celui d'une vie à aimer.

C'était un pauvre bûcheron et une pauvre bûcheronne, qui vont, grâce à ce don, découvrir l'amour que l'on peut à son tour offrir et recevoir. La vie leur était rude, ils n'avaient peut-être pas totalement conscience de ce qu'il y avait dans ces wagons qui passaient ou ne cherchaient pas à savoir, mais ils ont reçu et accueilli ce petit paquet qui en est tombé, un jour, du convoi 49, comme un cadeau du ciel.

Ils n'avaient que peu de choses mais ils l'ont partagé, ils n'avaient pas d'idées autre que celle de protéger ce petit être qui illuminait leurs vies par ces temps de misère. Ils n'ont pas cherché à comprendre, ils n'ont cherché qu'à défendre ce qu'ils avaient désormais de plus cher.

Les contes finissent bien dans leur grande majorité, mais ici il y a tant de pertes, tant de larmes, tant de douleur que l'auteur ne cherche pas à trop enjoliver les faits, il tente simplement de leur donner une autre narration, une autre manière d'en parler. J'ai trouvé remarquable de faire de la plus triste des histoires un conte où transpirent malgré tout l'amour et l'espoir. Et puis n'est-ce pas la plus belle des manières de raconter ce qui inimaginable au plus grand nombre.

L'écriture est simple, directe, sans fioriture, utilisant le rythme et le ton du conteur. Mais les mots n'ont pas la même signification, la même portée...... 

Il veut que jamais on oublie, lui qui n'a jamais vu revenir son père et son grand-père des camps, que tous ces hommes, femmes et enfants montés dans des trains de marchandise et livrés à la barbarie humaine, disparaissent aussi de nos mémoires.

"Voilà la seule chose qui mérite d'exister dans les histoires comme dans la vie vraie. L'amour, l'amour offert aux enfants, aux siens comme à ceux des autres. L'amour qui fait que, malgré tout ce qui existe, et tout ce qui n'existe pas, l'amour qui fait que la vie continue. (p103)"
Lien : https://mumudanslebocage.wor..
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Livre essentiel à mettre entre toutes les mains.
Je trouve important le devoir de mémoire face aux horreurs de la Shoah et j'adore la forme du conte. Alors quand Jean-Claude Grumberg réussi à associer les deux, je l'admire.
Avec "La plus précieuse des marchandises" il raconte l'histoire d'une pauvre bûcheronne qui va recueillir une enfant jetée d'un train par son père pour éviter les camps de la mort.
Alors que lui-même doit porter la mort de son père arrêté devant lui en 1942, il oeuvre contre l'oubli grâce à cette histoire intemporelle. Il n'a pas besoin de rentrer dans les détails pour que l'on comprenne. C'est un très beau texte au ton juste et je comprends pourquoi l'écrivain Claude Roy a dit de Jean-Claude Grumberg qu'il était l'« auteur tragique le plus drôle de sa génération ».


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💙💙💙 La Plus précieuse des marchandises c'est un petit bébé jeté du train de la mort. Jean-Claude Grumberg en fait un conte merveilleux et cela lui est abondamment reproché. Moi ça ne m'a pas gênée, au contraire. C'est un pied de nez magnifique et intelligent aux révisionnistes. La Plus précieuse des marchandises se lit en deux heures mais chaque mot fait son pesant d'émotion, de gravité, d'histoire. La Shoah, je crois toujours que j'en ai fait le tour mais en fait non. Et les piqûres se rappel sont bien plus efficaces et nécessaires que le Pfizer.
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Il existe parfois des petits bijoux littéraires que l'on a envie de partager avec le monde entier. C'est le cas pour ce conte auquel on ne saurait ni ajouter ni enlever un seul mot. La tragédie du XX° siècle nous apparaît dans toute son horreur sous une forme de conte que l'on ne pourra pas raconter à nos enfants. du premier mot au dernier, j'ai tout aimé de cette lecture et je pense qu'elle renouvelle complètement notre regard sur la Shoa. Il s'agit d'un bébé jeté, en 1942, d'un des trains de marchandises dont on connaît la destination aujourd'hui et recueilli par une pauvre femme qui va le sauver. Je ne peux pas en dire beaucoup plus, lisez-le, j'aimerais tant savoir ce que vous en pensez et surtout, surtout .… ne vous dites pas : « Ah, encore un livre sur ce sujet ! » .
Lien : http://luocine.fr/?p=11059
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Quelle belle découverte ! Cela commence comme un conte, mais le lecteur pressent déjà qu'il ne s'agit aucunement d'une histoire pour endormir les enfants. Une enfant trouvée, non pas abandonnée mais sauvée et derrière tout cela l'horreur de l'intolérance, de la délation. Mais c'est écrit avec tant de poésie, tant de beauté, tant d'espoir, que le lecteur reçoit cela comme un cadeau....Oui mais qui fait réfléchir, qui ouvre les yeux, qui met en garde.
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103 pages de pur bonheur, de pure douleur, et une page d'appendice à vous glacer le sang, y compris si vous avez l'âge d'avoir lu et entendu d'effroyables récits sur la Shoah.

« Pauvre bûcheron » et « Pauvre bûcheronne », « petit paquet » transformé en « précieuse marchandise » : cela peut sembler facile, un brin niais, mais c'est la façon qu'a adoptée J-C Grumberg pour dire ce conte pour adultes. Et on s'habitue à le voir jouer sur plusieurs registres, entre poésie tendre, douce et forestière et évocation glaçante de la Pologne des années 40.

Un couple en mal d'enfant dont le mari travaille malgré lui pour l'occupant allemand, une femme vieillissante qui désespère d'être mère et, comme un motif obsédant et dérisoire, un train qui passe et repasse, fenêtres grillagées, sans s'arrêter jamais. Sans rien offrir, jamais. Jusqu'au jour où une main lancera un paquet soigneusement emmailloté que pauvre bûcheronne ramassera. Et la vie va changer pour tout le monde.

Que de douleur, d'angoisse, de regrets dans ce livre ! Que de jolies évocations aussi et cet espoir, pas si insensé, que l'homme qui n'aime pas les « sans-coeur » honnis par les nazis en vienne à changer sa façon de penser !

Belle parabole qui nous interroge sur la part de monstruosité possible chez tout être humain, sur l'espoir, malgré l'horreur, de voir évoluer les convictions les plus erronées et les plus infâmes. Belle mise en perspective aussi des propos négationnistes face aux témoignages de l'Histoire.

En train de travailler sur des recherches généalogiques, je lis des dizaines, des centaines de transcriptions de décès « en déportation » pour l'année 1942, avec la mention « juif » qui apparaît en marge. Glaçant.

J'ai découvert Jean-Claude Grumberg lors d'une représentation des pièces constituant « Les Autres » dans les années 80-90 et m'étais promis de lire ses œuvres. Je ne suis pas déçue de celle-ci.
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