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EAN : 9782330036553
96 pages
Actes Sud Junior (08/10/2014)
3.77/5   20 notes
Résumé :
Les Vitalabri n'ont pas de pays. Ils sont chez eux partout et nulle part. Surtout nulle part ! Parce que ceux qui sont nés quelque part et retranchés derrière leurs frontières infranchissables n'en veulent pas. Alors les Vitalabri, sans abri et sans papiers, avec comme seul bien leur violon, continuent leur route...
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Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
Merci, merci à Babelio et Actes Sud Junior pour ce beau livre que j'espérais vivement recevoir!
Coup de coeur pour ce récit, en particulier pour son thème. Les Vitalabri sont une famille qui pourrait tout aussi bien être Rom, juive ou issue de n'importe quelle autre communauté, bref elle est un symbole universel de toutes les minorités mais aussi celle des sans papiers, et de tous ceux qui n'ont pas la bonne couleur de peau, sont trop grands ou trop petits, le nez trop pointu ou trop rond, pas assez d'enfants ou beaucoup trop!
Madame Vitalabri décide un beau jour d'embarquer sa famille à la recherche d'un autre pays, un pays où elle se sentirait aimée, pas comme dans celui-ci. Il faut savoir que les Vitalabri "sont chez eux partout et nulle part, surtout nulle part. Pourquoi surtout nulle part? Parce que ceux qui sont nés quelque part, et qui ne sont chez eux que là où ils sont nés et nulle part ailleurs, n'aiment pas les Vitalabri, même ceux qui sont nés près de chez eux."
Les voilà donc, monsieur, madame Vitalabri, leurs deux petits et le plus grand, réticent à l'idée d'abandonner ses livres, en route vers LEUR pays. Après des nuits et des jours de marche, ils arrivent à une frontière, qu'ils parviennent à franchir grâce à l'aîné et son violon. Mais ce pays-là n'est pas mieux que l'autre, et malheur, l'aîné disparaît avec son violon, instrument qui provoque, ici, tout autant l'hostilité et le mépris que l'admiration et l'émotion.
L'auteur a pris soin de ne pas catégoriser les Vitalabri ni de nommer les pays traversés même si on les devine immédiatement; c'est ainsi que cette famille représente tour-à-tour différents peuples. le texte est vif, expressif, les dialogues doucement ironiques et amusants, et les illustrations, tantôt aquarelle, tantôt fusain, très belles et représentatives; elles font vaguement penser à celles de Sempé mais parfois aussi à celles de Sfar.
Ce livre est bien sûr tristement d'actualité et nous rappelle ce qui s'est passé dans les années trente et quarante en Europe et ce qui, pourquoi pas pourrait se répéter, comme ici l'étoile jaune qui est remplacée par un V gravé en plein milieu du front pour reconnaître tous les Vitalabri, "parce que ça ne pouvait plus durer" dit un policier.
C'est pour moi une très bonne découverte de ce qui est publié actuellement pour les enfants un peu plus grands, en dehors de tous ces romans bit-chick-fantasy-girly etc...!

Lien : http://pourunmot.blogspot.fr..
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Les Vitalabri n'ont ni patrie ni pays. On pourrait croire qu'ils sont chez eux partout mais personne ne veut d'eux nulle part. Derrière leurs frontières infranchissables, ceux qui sont nés quelque part refusent de les accueillir. Sans abri, sans papiers, avec comme seuls biens leur musique et la liberté, les Vitalabri continuent leur errance.

Une très jolie réflexion sur l'exil, la famille, le rejet d'un peuple voyageur et mal aimé. Madame Vitalabri voudrait aller « là où on aime les Vitalabri », seulement ce lieu n'existe pas. Pour franchir la frontière, le passeur leur demande de l'argent mais ils n'ont « pas un sou. Pas un radis. Pas un kopeck. Pas un liard ». Embarqués par « des uniformes, bâtons levés », jusqu'à la préfecture, ils finiront expulsés. Comme toujours.

Sous la plume de Jean-Claude Grumberg, le destin de cette famille nomade malgré elle devient une fable profonde aux multiples niveaux de lecture. Homme de théâtre, il trousse de savoureux dialogues, souvent drôles, et n'hésite pas à interpeller le lecteur, dont il s'amuse à devancer les questions éventuelles : « Comment ? Vous n'avez pas compris, là, le pourquoi ? […] Comment faisaient-ils pour manger ? C'est une très bonne question, je vous remercie de l'avoir posée, ça va me permettre d'y répondre ». le récit en devient d'autant plus dynamique et interactif. Après, je ne suis pas certain que les enfants saisissent la dimension historique et politique du propos, son actualité brûlante, mais peu importe. Ils verront l'injustice, l'exclusion, les préjugés, l'animosité gratuite et sans fondements. Ils verront aussi une famille soudée malgré les difficultés et surtout une fin positive et porteuse d'espoir : « Pourquoi voulez-vous que toutes les histoires finissent mal ? Il faut bien que quelques-unes finissent bien, non ? ».

Un texte subtil et engagé, illustré en douceur par l'excellent Ronan Badel, dont les aquarelles sont ici dignes d'un Sempé. Et en plus c'est un très bel objet-livre. Que demande le peuple ?



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J'ai vraiment apprécié cette lecture!

Un roman un peu graphique. L'histoire met en scène des gens du voyage sous les trait des Vitalabri qui cherchent un pays où ils seront mieux accueillis. Une histoire inventée par l'auteur met qui reprend une grande problématique de notre société, l'acceptation de l'autre, de " l'étranger", des gens qui viennent d'ailleurs.

C'est fait tout en finesse et fait également référence à quelques faits historiques.

A ne pas manquer!
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Ce roman se démarque encore de la production en littérature jeunesse car il a su aborder le racisme, les préjugés,, la pauvreté et l'exclusion. Les gens n'aiment pas les Vitalabri, parce qu'ils ont le nez ou trop rond ou trop pointu, pas la bonne couleur de peau, parce que les femmes portent des fichus...Ils partent vers le pays où on les aime, mais ils ne savent pas où se trouve ce pays, ni même s'il existe. L'écriture utilise le dialogue et la forme du récit de voyage permettant une grande proximité avec le lecteur. Les illustrations'trouvent leur sens en symbolisant l'errance de cette famille.
Lien : http://www.liresousletilleul..
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Dans la famille Vitalabri, on est musicien et essentiellement dans les rues. Car, il faut d'emblée préciser que là, où les Vitalabri vivent au début de l'histoire, ils se sentent à peine tolérés. Alors, Madame Vitalabri finit par convaincre Monsieur Vitalabri de partir. Où ? Ils ne le savent pas vraiment. L'objectif, en fait, est de trouver le pays rêvé de Madame Vitalabri, celui où ils auront une place. le père, dès leur départ, ne se fait pas beaucoup d'illusions, la mère, elle, est emplie d'espoir. Et voilà, c'est parti, les lecteurs, petits et grands, suivent tout le périple parfois périlleux, parfois inattendu et incertain de cette famille, qui, bien malheureusement, va passer par bien des mésaventures et parfois pire. Mais l'auteur, Jean-Claude Grumberg ( oui, oui, c'est bien celui de L'Atelier, pour les connaisseurs) , ne veut pas laisser les lecteurs quel que soit leur âge sur une fin pénible ; c'est pourquoi il nous en propose une comme on les aime, même si lui et nous, ne sommes pas dupes. En effet, vous l'aurez compris, ce roman-album se lit de différentes manières en fonction de l'âge du lecteur et surtout au gré de l'évolution de l'actualité qui bien malheureusement fait écho à ce livre, alors qu'initialement c'était l'inverse.
L'ouvrage est publié dans une prestigieuse collection jeunesse (Actes Sud Junior), mais je suis d'avis que beaucoup de très grands enfants qui ont, par ailleurs, le droit de vote devraient le lire. Une petite piqûre de rappel comme cela en passant, cela ne fait jamais de mal. Alors, bonne lecture !
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critiques presse (1)
HistoiresSansFin
06 février 2015
L'enthousiaste et drolatique Jean-Claude Grumberg nous fait découvrir à travers Les Vitalabri, les péripéties d'une famille nomade et artiste comme il en existe beaucoup. Il évoque sans misérabilisme les sujets sensibles de l'exil et du racisme. Il ponctue son récit d'humour, de dynamisme, de clins d'oeil.
Lire la critique sur le site : HistoiresSansFin
Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Un beau jour, un de ces jours froids, humides et venteux, avec grêle, crachin, grêlons, un vrai temps donc à mettre à la rue un Vitalabri, s'il n'y est pas déjà, le pays où l'aîné était installé, à la faveur d'un changement de gouvernement, concocta puis édicta une loi destinée aux Vitalabri, résidents ou de passage, avec ou sans-papiers, vrais ou faux, logés ou non, travaillant ou pas.
Tous et toutes devaient, sous peines de poursuites, accompagnés de leurs progéniture, trop nombreuse ou pas assez, devaient se déclarer, spontanément et de leur plein gré, aux uniformes dûment assermentés formés pour, afin de se faire tatouer à la base du front, au sommet du nez, à, entre les sourcils, un V bien visible.
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Là, il faut vous dire que certaines familles vitalabraises ont beaucoup d'enfants, beaucoup trop, d'autres par contre n'en ont pas du tout, ce qui est trop peu, et c'est aussi pourquoi on n'aime pas les Vitalabri. Comment? Vous n'avez pas compris, là, le pourquoi? C'est simple, parce qu'ils ont trop d'enfants ou pas assez. C'est clair? Voilà.
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- Alors on va partir chercher un endroit où on sera enfin comme chez nous.
- Et comment on saura qu'on est arrivés enfin comme chez nous?
- Quand on arrivera quelque part où les Vitalabri seront aimés.
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- La crise, la crise, vous n'avez jamais entendu parler de la crise?
- C'est quoi la crise?
- Le manque d'argent.
- Le manque d'argent?! Il me demande si j'ai déjà entendu parler du manque d'argent?! Mais c'est moi qui l'ai inventé, le manque d'argent! Depuis ma naissance je manque d'argent! Et mon père et ma mère, et leurs pères et leurs mères, ont toujours manqué d'argent, toujours! Depuis ma naissance!
Il me demande si moi j'ai entendu parler du manque d'argent?!
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Pour manger ? Comment faisaient-ils pour manger ? C’est une très bonne question, je vous remercie de me l’avoir posée car ça va me permettre d’y répondre.
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Videos de Jean-Claude Grumberg (30) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Jean-Claude Grumberg
C'est avec un plaisir non dissimulé que je vous invite à rencontrer Jean-Claude Grumberg ce samedi 1er juillet dès 14h30.
Il assistera la veille à la dernière représentation de sa pièce La plus précieuse des marchandises, réalisée avec brio et justesse par le Théâtre le Public, et y rencontrera son public.
Jean-Claude Grumberg est le lauréat du Prix d'honneur Filigranes 2019 pour ce conte aujourd'hui joué dans le monde entier et prescrit dans les écoles. Il sévit avec succès dans le monde du théâtre depuis plus de 50 ans.
Scénariste et écrivain. J'ai eu la chance et le plaisir de le rencontrer en 2013 pour faire la promotion de son ouvrage hilarant et truculent Pour en finir avec la question juive. Depuis, nous ne nous sommes plus quittés.
De Pitchik à Pitchouk est une petite merveille, un bijou.
Voilà ce que j'écrivais en avril pour annoncer la sortie de ce conte pour vieux enfants :
« Tu es une source intarissable, tellement indispensable dans ce travail de mémoire que tu poursuis inlassablement , tellement et encore plus d'actualité aujourd'hui.
Tes écrits enjolivent notre quotidien et sont source de réflexion et de sagesse
Je sais combien te manquent Jacqueline et Maurice et tu l'écris avec beaucoup d'amour et de pudeur.
Tu es devenu un incontournable dans nos bibliothèques et je vous invite, TOUS, malgré la profusion de romans formidables parus ou à paraître, à lire et partager ce petit trésor disponible en librairie ce vendredi 7 avril. »
À samedi, Marc Filipson
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