Le corps d'une adolescente est découvert dans une carrière de calcaire, lieu de baignade prisé en été, mais où la jeune file n'avait rien à faire en hiver. Sauf venir y mourir. Si les entailles sur ses poignets laissent peu de doute sur la cause de la mort, l'enquêtrice Sanna Berling ne veut pas aller trop vite et s'obstine, suivie par sa nouvelle coéquipière Eir Pedersen.
Elles découvrent que l'adolescente portait un masque de renard au moment de sa mort et quand elles retrouvent sur une scène de crime un tableau représentant une petite fille avec ce même masque, elles vont tisser des liens entre les deux affaires.
La fille-renard est le premier roman de
Maria Grund.
S'il a des défauts puisqu'il est évident qu'un premier roman est toujours perfectible, c'est davantage sur la forme car le fond est indéniablement de qualité; il y a un vrai potentiel que la romancière va d'ailleurs continuer d'exploiter puisque son livre est le premier tome des aventures de ce tout nouveau duo que forment Sanna et Eir.
On aurait tout de suite voulu en savoir plus sur ces deux âmes torturées, si mal assorties mais qui savent faire cause commune. Si le vécu de Sanna est dévoilé, celui d'Eir n'est qu'effleuré et c'est assez frustrant. du coup, on peine à comprendre ce personnage capable tout à la fois de jouer des poings, de coucher avec un collègue et de veiller sur sa petite soeur accroc à la drogue. En même temps,
Maria Grund entretient le suspense pour le prochain tome.
Ce qui a m'a aussi gêné, c'est la différence de rythme entre le roman assez lent, une enquête qui fait un peu du sur place et une fin précipitée.
J'aurais apprécié davantage de liant et un dénouement amené de manière plus nuancée.
On ne l'aurait apprécie que davantage, car sur le fond,
Maria Grund nous sert une histoire assez glaçante.
Une histoire de vengeance implacable, très efficace. Une histoire d'enfants mais certainement pas une histoire pour enfants.
On y croise pêle-mêle des masques d'animaux, une artiste dont les tableaux font froid dans le dos, un petit garçon traumatisé et muet, un prêtre fanatique et un camp de vacances où personne n'enverrait son gamin.
Le tout s'achève par une fin imprévisible, celle qui nous fait ouvrir grand les yeux quand on se rend compte en tournant la page que c'était la dernière et que oui, l'auteur va vraiment nous planter là. Et on adore ça!