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Citations sur Les Terres promises (106)

Une bière et une autre. Un armagnac. Finissons la bouteille. Personne n’avait envie d’aller se coucher, Franck raconta son histoire avec Djamila. Presque toute son histoire, négligeant un détail mortifère que personne n’avait à connaître. Briard était épaté qu’il soit revenu pour retrouver cette femme. Franck acquit, auprès de ceux qui allaient devenir ses amis, la réputation d’un homme à la loyauté et à l’intégrité sans faille, assumant ses responsabilités, respectant la parole donnée, mettant ses convictions et ses principes moraux au-dessus de son intérêt personnel. Cette image de probité, d’intransigeance même, lui convenait parfaitement. Pas une seconde Franck ne pensa à Cécile qu’il avait plantée de la plus belle des façons, il finit par croire à cette légende et fit tout pour confirmer cette renommée d’honnête homme.
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Il pensa, encore une fois, à Franck dont il n’avait aucune nouvelle, se demandant s’il était en bonne santé, s’il avait réussi à faire quelque chose de bien de sa vie, et comme il était d’un tempérament optimiste, il se dit que ça devait certainement aller de façon satisfaisant pour son fils. Surtout qu’il lui avait donné son porte-bonheur. C’est au cours de cette soirée, en écoutant cette pièce policière, que Paul conclut qu’il fallait toujours donner un coup de pouce à la chance, sinon on pouvait attendre cent cinquante ans qu’elle se manifeste, et que lui vint l’idée saugrenue de fabriquer un trèfle à quatre feuilles. C’était idiot comme idée bien sûr. Un faux trèfle à quatre feuilles, ça ne marche pas, tout le monde le sait. Pourtant, Paul se dit qu’il ne perdrait pas grand-chose à essayer, ce qui prouve s’il en était besoin qu’il était un véritable optimiste.
Dans le jardin, il trouva facilement deux trèfles à trois feuilles, qu’il fit sécher dans un livre. Il arracha délicatement un des pétales et le colla tout aussi délicatement à l’autre trèfle à trois feuilles, le transformant miraculeusement en trèfle à quatre feuilles. Paul était habile de ses mains, le raccord était invisible à l’œil nu. Il inséra son nouveau grigri dans une pochette en plastique translucide et contempla son œuvre avec fierté. C’était un vrai trèfle à quatre feuilles, un de ceux qui portent bonheur.
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Je m’ennuie. Mortellement. On m’avait prévenu qu’en faculté, il fallait se débrouiller seul, mais ce n’est pas d’être livré à moi-même qui me dérange, ce sont les cours qui me rasent. Personne ne m’avait dit que l’ennui faisait partie intégrante du cursus. Il se dégage de l’amphithéâtre une léthargie accablante. Assis sur l’estrade, un bonhomme gris lit son cours magistral dans un micro d’une voix monocorde sans lever la tête ni s’interrompre, comment peut-on parler de choses aussi passionnantes en étant aussi assommant ? Comment peut-on rendre ennuyeux ce qui est si beau ? C’est Saint-µSimon qu’on assassine. Ce n’est pas seulement le phrasé qui est monotone, c’est ce qu’il raconte qui est fastidieux et insipide. Pour moi, lire, c’est l’incarnation de la vie, comme manger ou respirer, tout simplement indispensable à l’existence, or j’ai l’impression d’assister chaque jour à un cours de momification littéraire administré par un fossoyeur.
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Il ne faut jamais prêter ses livres. Jamais. Sous aucun prétexte. Surtout ceux auxquels on tient, parce qu’on ne les reverra jamais, le taux de retour étant inversement proportionnel à la qualité du roman. La plupart du temps, les amis finissent par croire qu’ils les ont lus, oublient qu’ils ne leur appartiennent pas, les offrent à un de leurs amis. On doit donner uniquement les mauvais romans, ceux qui vous tombent des mains, d’abord cela débarrasse votre bibliothèque, ensuite cela permet de faire le tri parmi ses amis en éliminant ceux qui ont mauvais goût.
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Pendant le reste de sa vie, il a porté le poids de ses fautes, personne ne lui a pardonné ou tendu la main, les membres du Club l’ont rejeté, trop contents de trouver poire qu’eux. Finalement, j’ai été le seul à être son ami, mais j’ignorais ses forfaits. Aurais-je eu la même attitude à son égard si j’avais connu la vérité ? J’aurais probablement réagi comme les autres, je me serais détourné de lui avec mépris. Pourtant, j’hésite à le condamner sans réserve, qu’aurait été ma vie si j’étais né en 1910 à Saint-Pétersbourg et qi j’avais vu se mettre en marche la plus grande révolution de l’histoire de l’humanité, une espérance inouïe de justice sociale ? J’y aurais cru certainement come des millions de Russes. Comme eux, j’aurais fermé les yeux aux premières exactions, à la répression, à l’élimination des ennemis du peuple, c’était un combat pour la plus juste des causes, et malgré moi je me serais trouvé entraîné dans la spirale de la folie, je serais devenu un complice et un bourreau.
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Je suis autant sous le choc de sa mort que sidéré de n’avoir rien vu venir. Je m’en veux de ne pas avoir été présent, j’aurais pu le dissuader de mettre fin à ses jours. Sacha était un homme usé, les derniers temps, il avait la peau sur les os et ressemblait à un vagabond. Longtemps, il s’était accroché à l’espoir que son frère allait lui tendre la main mais Igor est resté intraitable, incapable de lui pardonner d’avoir été un communiste virulent en URSS, d’avoir truqué des milliers de photos et fait disparaître ainsi des milliers de personnes de la surface de la terre. Quand je pense que j’ai vécu auprès d’eux pendant des années en ignorant qu’ils( Igor et Sacha) étaient frères. Au Club, tout le monde savait et personne ne m’en rien dit, ils ne parlaient jamais du passé. Trop dur à porter. Une seule chose les unissait vraiment, c’était d’être des survivants, ils avaient réussi à sauver leur peau, échappant in extremis à la terreur stalinienne. Finalement, Sacha représentait un épouvantail bien pratique. Et moi, je n’ai rien vu, rien compris. Leurs batailles m’étaient étrangères. D’un autre temps.
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