Millénium blues

Sympathique et motivant. Ou alors, agréable et si proche de moi. Ou alors, tellement juste et déprimant ... Bref, les adjectifs me submergent après cette lecture qui ne restera pas éternellement dans mon Panthéon mais qui est cependant très plaisante, un peu comme un bon verre de Chablis en bord de piscine. On le déguste et on passe à autre chose, en gardant cependant le souvenir de ce bon verre de Chablis dégusté en bord de piscine !

Des chapitres courts, tels des pages de journal intime, nous permettent d'être témoins des faits, des événements marquants de la vie de Zouzou. Son évolution, son passage d'adolescente à sa vie de femme, de mère....avec, toujours à portée de vue ou de téléphone, son amie Carmen.
Les sujets abordés sont aussi divers que la vie, que le quotidien, que la société nous les offre ou nous les «balance». Reçus ou attendus, les événements influencent nos vies. Pour autant faut il tout subir ? Avons-nous la capacité d'impacter sur des choix sociétaux ? Ouvrir les yeux sur ces thèmes est-il suffisant ?
Ce livre ne donne pas de réponses mais il aborde de manière simple ce qui questionne.

au-delà de l'humour qui m'a fait sourire, il s'y installe peu à peu une profonde tristesse que l'on sent sincère. Ce roman se construit, en de courts chapitres, autour d'événements de cette génération qu'elle appelle « millénium », celle de l'auteur qui grandit avec la coupe du monde de 1998, et la défaite de Jospin au premier tour des élections de 2002. Mais le fil conducteur de ces courts chapitres, c'est aussi son amitié avec Carmen, jeune femme dynamique qui n'a peur de rien, jusqu'au 11 août 2003, date à laquelle une erreur de conduite la rendra responsable d'un accident mortel. Carmen ne pourra pas surmonter sa culpabilité, ni « refaire sa vie » – expression que la narratrice trouve particulièrement vide de sens . Et tout cela au rythme des chansons du groupe ABBA dont l'auteur a la gentillesse de nous traduire les textes. Je ne connaissais pas, mais je trouve une belle nostalgie dans ces paroles.
Un roman vite lu, comme les SMS d'aujourd'hui mais qui laisse une trace dans notre mémoire et qui permet de mieux comprendre une génération, dans laquelle les hommes n'ont vraiment pas le beau rôle. Il faut dire qu'enfant son prince charmant était Charles Ingall qu'elle a eu du mal à rencontrer dans sa vie de parisienne de tous les jours .…
Lien : http://luocine.fr/?p=10389

J'avais découvert Faïza Guène avec son premier roman "kiffe kiffe demain" que j'avais beaucoup aimé puis avec "les gens du Balto". Et, depuis, plus rien. C'est au hasard d'une discussion avec une amie libraire que "Millénium blues" est arrivé entre mes mains. Et là encore, le charme a opéré.
J'aime beaucoup l'écriture de cette autrice : efficace, simple et sans chichi. du coup, ce roman se lit facilement. Appartenant à cette même génération d'avant les réseaux sociaux, je me suis reconnue dans cette nostalgie des années 90. Quant à l'histoire et les personnages, ils vivent, traversant des moments de difficultés et des moments de résiliences. Finalement, comme le dit le personnage principal à sa fille, la vie, c'est des mauvais et des bons souvenirs. Un constat plein de simplicité mais tellement vrai. le passé peut parfois vous empêcher d'avancer comme c'est le cas du personnage de Carmen, jusqu'au moment de libération. Et j'ai aussi apprécié l'ouverture de fin sur les valeurs de solidarité et du vivre ensemble qui montre un engagement personnel de Faïza Guène à travers ses romans. Une belle lecture !

petit livre court avec tellement plein de tendresse pour les personnages ! Nous sommes dans les années 2000, avec la musique d'Abba et l'on va suivre cette ado puis adulte dans sa vie, pas forcément rose,pas forcément noire, avec des parents séparés, un père déglingué, une amie abimée si poignante, des choix de vie qu'elle sait douteux mais que l'on fait tous, par paresse, parce que l'on a besoin d'être aimé malgré tout. C'est fort et tellement actuel !

Dès le premier chapitre on entre dans le vif de l'histoire ! J'ai d'ailleurs aimé que chaque chapitre porte un nom. J'ai toujours été sensible à cette personnalisation.
L'autrice a un réel talent d'écriture. Son style est direct, ses phrases sont courtes et impactantes. Ici pas de phrases à rallonge pour nous amener à nous questionner sur la société et la vie. Beaucoup de ses phrases m'ont interpellées et je les garderai un mémoire.
Je ne me suis pas attachée aux personnages mais grâce à leurs histoires l'autrice dépeint parfaitement les problèmes rencontrés en France notamment.

Zouzou est une jeune femme née dans les années 80 qui nous entraine dans son époque. Elle nous fait partager son enfance compliquée d'enfant du divorce, puis son adolescence, sa vie de jeune femme puis de mère. Elle nous présente les personnes qui comptent le plus pour elle : ses parents, sa meilleure amie, sa patronne et grand-mère d'adoption, son amoureux et sa fille.

Je suis née dans les années 80 et ce livre a pour toile fond une époque et des évènements que j'ai vécu enfant. Ce livre est à la fois le portrait d'une jeune femme, famille et d'une époque et il m'a beaucoup touché.

Dans un style direct et vif, l'auteure nous entraine dans cette histoire ; histoire rythmée par des chapitres courts et des dialogues, ce qui fait que les pages défilent sans que l'on ne s'en rende compte. C'est un récit plein d'émotions et de nostalgie pour ces années pleines de promesses d'avant les attentats.

L'auteure nous livre une chronique des années 90 avec ces exemples (non exhaustifs) :
– la vie politique (« Où es tu Lionel ? » alors qu'on retrouve l'extrême droite au second tour des élections présidentielles).
– le sport : la France de 98 avec la victoire des bleus qui fait de nous les champions du monde.
Pour mon avis complet: https://chronicroqueusedelivres.wordpress.com/2018/04/12/millenium-blues-faiza-guene/
Lien : https://chronicroqueusedeliv..

Reçu par l'intermédiaire de l'opération Masse critique, j'en profite au passage pour remercier les éditions Fayard et Babelio, ce fut une lecture rapide mais intense. Disons que je me suis bien retrouvé dans ce contexte de la fin des années 90 - début 2000, étant moi-même de cette génération.

Autant vous le dire tout de suite, c'est pas joyeux-joyeux. Faïza Guène nous dépeint, sans fioritures, le parcours d'êtres qui se construisent, se cherchent, mènent leur chemin dans les méandres de la vie. Et oui, elle décrit la vie tout simplement, avec ses désillusions, ses bas, ses malheurs, sa dureté... et elle touche juste, elle parvient à mettre des mots sur les sentiments, sur les petits riens qui font l'existence. Elle parvient également à saisir la complexité des relations humaines, ce qui fait que nous ayons tant de mal à nous comprendre même lorsque nous sommes proches, tels parents-enfants, mari-femme... En revanche, l'auteur décrit son univers d'un oeil assez noir, cynique et résigné, avec, et c'est tout le paradoxe, un humour toujours présent et bien senti.

Difficile cependant de ne pas suivre avidement ce récit fleuve, parfaitement maîtrisé, qui donne réellement envie de poursuivre chapitre après chapitre tant on peut se retrouver dans ce portrait d'une génération sans véritable repère politique, culturel ou social.

A lire, ça vaut le détour !

Zounia dite Zouzou nous embarque dans les années 90's et nous fait revivre cette décennie!
Née d'une mère française et d'un père kabyle, la narratrice nous relate les faits marquants de sa vie, le divorce de ses parents, un accident de voiture, ses débuts de vie d'adulte, la naissance de sa fille, son compagnon gitan...
Comme toujours chez Faïza Guène, une écriture pleine d'humour avec des personnages touchants!

Entre humour, drame, espoir et désillusion, le récit revient sur un changement de siècle qui n'a laissé indifférent. Construit en deux parties (« Passé » et « Présent ») composées de courts chapitres non chronologiques, le récit suit Zouina (« Zouzou »), enfant métisse de parents divorcés.
Sur la bande son d'ABBA, on suit son adolescence auprès de son amie Carmen, malmenée par la vie, son passage à l'âge adulte auprès d'Eddy pas très tendre, ses peurs et espoirs devant la maternité, sa résilience et son pardon auprès de ses parents. Un récit de vie pour aborder le divorce, la monoparentalité, les violences conjugales, la santé mentale, les avancées technologiques ou la maternité avec toujours autant de justesse dans la plume.

Une chronique d'un changement de siècle très fine. Très bon moment de lecture.
"La vie après tout ce n'est que ça : une addition de bons et mauvais souvenirs."

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