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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Un livre émotionnellement difficile pour les hypersensibles.
J'ai passé la moitié de mon temps à pleurer en lisant ces lettres. Ces hommes fusillés pour l'exemple qui écrivent leur toute dernière lettre la veille de leur exécution (le gouvernement n'a pas fait que des jolies choses...), un poilu qui écrit à sa mère qu'il est heureux de remonter au front car l'accueil froid et indifférent reçu lors de sa permission lui a glacé le sang et lui fait souhaiter de partir auprès de ses camarades, et les lettres écrites le jour de l'armistice...

Que d'émotions, des hommes malheureux, qui ont perdu tout contact avec les réalités et qui ne comprennent pas le sens de tout ça.

Ce qui m'a le plus frappée dans ces lettres, c'est tout l'amour qui s'en dégage. Ces hommes ne parlent que très peu de l'ennemi, mais ils parlent à et de leurs familles. Les mamans, les épouses, les frères et soeurs, que de profonds messages d'amour.

Un seul petit bémol, le fait qu'il n'y ait pas d'ordre chronologique m'a un peu gênée. J'ai bien compris la façon d'attaquer de M. Guéno, mais j'ai quelques TOCs et mon pauvre cerveau détraqué a un peu de mal avec ces dates qui ne se suivent pas.
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Il y a cent ans, de jeunes hommes mouraient par milliers, dans une des guerres les plus meurtrières que notre planète ai connue.
Mobilisation générale le 2 août 1914, pour quatre ans de guerre, que dis-je, quatre années de boucherie, indignes de l'humanité. Mais qu'y a-t-il d'humain dans une telle barbarie.
Paroles de poilus, c'est des bouts de témoignages, des lettres, des cartes, des carnets, adressés à des femmes, des mères, des sœurs, des pères, des enfants, des amis. Des mots échappés de l'enfer. Des confidences, des témoignages, émouvants, parce que parfois rédigés quelques heures avant de mourir.
Des adieux, des déclarations d'amour, des angoisses.
Simple soldat, gradés, dernière lettre de condamnés à mort. Français ou Allemand, unis dans la même galère, fraternisant parfois.
Certains prêts au sacrifice, d'autres, s'interrogeant, d'autres encore faisant l’édifiant constat de l'indifférence, parfois, de civils peu concernés ou d'une hiérarchie politicienne méprisant la vie humaine.
Dans ces quelques lignes, parfois maladroites, il y a l'amour, la mort, l'horreur des combats, les souffrances, les blessures, les espoirs et les peurs.
Que nous reste-t-il aujourd'hui de tous ces sacrifices ?
Ne les oublions pas.
Un recueil à lire et à faire lire aux jeunes générations pour que ces poilus ne soient pas morts pour rien.
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Un témoignage à plusieurs voix. Une immersion totale dans la vie, le ressenti des soldats de 14-18. Enfin presque totale si on prend en compte la censure qui sévissait à l'époque et, de fait, les non-dits.

J'ai apprécié la présence des minis biographies qui présentent quelques uns des soldats ayant écrits ces lettres.

C'est quelque chose de touchant, de passionnant. ça ne peut que nous enrichir humainement parlant. J'adore !
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Courage, don de soi, douleur, tristesse, ces écrits sont tout simplement émouvants au plus haut du mot. Ces hommes "chair à canon" ont tant souffert moralement que physiquement, que leurs textes devraient être lectures imposées, pour faire comprendre ce qu'est la guerre quand on s'y trouve acteur par le simple souhait de Grands.

Une pensée pour mon arrière grand père, mort dans les tranchées aux abords de Verdun et qui comme beaucoup n'a pu voir son corps rappatrié .

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En général mes lectures – et donc mes billets ici – ne suivent aucune logique, ne respectent aucun calendrier, car j'aime me laisser porter par mes envies. Sauf qu'au moment de choisir le bouquin chroniqué aujourd'hui, j'ai eu envie de rester cohérente avec la date, celle du 11 novembre, férié pour commémorer l'armistice de 1918. Au début j'ai pensé me tourner vers un des classiques qui nous racontent la Grande Guerre, récits vrais mais romancés. Puis je me suis dit que l'hommage le plus « pur » restait de lire la correspondance des soldats. Sans filtre, sans le tamis de la dramaturgie...

Il est toujours délicat de critiquer un tel ouvrage puisqu'il s'agit de lettres et extraits de carnets rédigés sur le front pendant la Première Guerre mondiale. Il ne s'agit bien entendu pas de juger de la plume des poilus mais de parler de la pertinence de cette lecture ainsi que de la manière dont ces documents sont mis en avant, introduits et « ordonnés ».

J'avoue qu'après ma lecture, et un temps de réflexion, je ne parviens toujours pas à comprendre pourquoi monsieur Guéno a choisi de classer les lettres et extraits par saison et non par chronologie. Cela manque singulièrement de cohérence… Malgré une introduction qui tente de justifier cette disposition, je trouve cela dommage. Est-ce que Jean-Pierre Guéno avait besoin de justifier la présence de son nom sur la couverture en écrivant pour chaque saison un préambule qui, franchement, n'apporte rien à l'ouvrage ? En tout cas cela m'a irritée et ces passages ont surtout ressemblé à des perturbations dans ma plongée dans les tranchées.

Heureusement, les lettres – donc leur choix – rattrapent tout cela et rend, à mon sens, la lecture de Paroles de Poilus presque indispensable à quiconque s'intéresse à cette saleté de guerre. Chacune de ses lettres, chaque extrait de journal, chaque destin brièvement évoqué, nous permet de mieux appréhender l'horreur de la Grande Guerre. Surtout que la présence de missives de soldats allemands nous rappelle à quel point le conflit fut absurde. Si toutes les lettres m'ont émue et intéressée, j'avoue que le passage le plus violent pour moi a été celui qui nous présente les adieux des fusillés de Vingré, ces six hommes injustement condamnés à mort. le terme « injustement » est double ici, car non seulement je ne comprends pas comment on peut juger un homme parce qu'il ne veut pas mourir mais parce que pour cette affaire-là, ces soldats s'étaient contentés de suivre les ordres.

Une lecture utile donc pour comprendre un pan de notre Histoire mais aussi une lecture humaniste qui nous donne à voir comment la poésie, la beauté et la vie peuvent surgir dans la boue, la crasse et l'odeur de la mort.
Lien : http://altervorace.canalblog..
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Un livre document qui sert le devoir de mémoire.
La guerre racontée dans toute sa laideur par ceux qui la subissent, la vivent loin de ceux qui la décident. Que de vies, de futurs perdus à cause de la barbarie de l'homme envers l'homme. Mais aussi que de leçons d'humanité données par ces poilus !
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Ces lettres et extraits de carnets de guerre sont particulièrement émouvants, éprouvants aussi. On plonge dans l'enfer de la guerre, dans un quotidien où la mort, omniprésente, rôde à chaque instant. Qu'ils soient Français ou Allemands, les préoccupations de ces enfants et pères de famille sont les mêmes, retrouver les leurs et sortir de cette boucherie. On est loin de la propagande, nos poilus ont conscience de l'absurdité de cette guerre et de leur sacrifice inutile. Ils n'en sont pas moins courageux, ont le sens du devoir et de la fraternité. de près ou de loin, chaque famille a eu son ou ses poilus, pratiqué ces échanges épistolaires si vitaux, réconfortants et inquiétants. Combien de ces lettres, trésors si indispensables au devoir de mémoire, dorment encore dans des greniers ou pire ont été détruites ?
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Tout est immobile et tout se bouge en un seul mouvement.

Toujours pareil, sans changements, aucuns.

Et pourtant hier a été gagné sur aujourd'hui mais demain ne sera pas un futur comme un autre.

Plus rien n'est comme avant, tout semble pourtant figer, même le silence s'est tu.

Où êtes vous, vous, les autres ? Ceux qui sont restés à l'arrière. La vie s'est déplacée mais plus rien ne ressemble à ces jours qui sont partis sans laisser de traces.

La vie se cache pour survivre une heure de plus, un jour de plus, qui sait ?

Plus rien ne se sait, plus rien n'existe au delà de ces lignes que les tirs ont tracés dans la chaire de nos âmes.

De balles en sanglots, les mots se font douleurs et larmes, pleurs d'hommes oubliés dans ces terres noyés de ces remugles.

Respects ponctués de ces phrases et images dernières compagnes d'un jour.
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Quel merveilleux livre !
Il regroupe 4 douloureuses et longues années de lettres de poilus, envoyées à leurs femmes, mères, soeurs, cousines, amis...
Des lettres essayant mais n'arrivant pas à retranscrire l'horreur du front et des tranchées à ceux restés à l'arrière.
Des lettres dures, révoltantes, tristes, drôles parfois. Des lettres dénuées de rage, de haine. Des lettres où les soldats savent très bien pourquoi ils sont là, et ce qu'ils ont à faire et où ils acceptent le sort funeste qui les attend les bras ouverts, d'une façon qui me sidère encore maintenant et qui force mon admiration.

J'ai été très émue de lire certaines lettres où des pères expliquaient à leurs enfants que les Boches, les allemands qui se battaient en face d'eux, n'étaient malgré tout que des êtres humains eux aussi, n'ayant pas non plus voulus cette guerre, et conscients que leurs conditions de vie sont les mêmes que les leurs et qu'ils avaient conscience en les tuant, qu'ils tuaient un fils, un mari, un père...
Les histoires sur la trêve de Noël aussi sont merveilleuses et belles.

Ce livre comporte aussi quelques lettres de soldats allemands, et il est intéressant de lire que le moral des armées françaises et allemandes était dicté par les mêmes choses, au même moment, le moral qui flanche à cause de la pluie, du froid, des rats, le printemps qui redonne un peu de force et d'espoir ... Bref lire ces lettres écrites dans les deux camps et qui parlent et racontent les mêmes choses sont très émouvantes.

Mention spéciales aux dernières lettres des "Martyrs de Vingré". Je ne connaissais pas cette histoire, j'en ai été tout particulièrement émue et retournée.

Juste un petit bémol, je n'ai pas trop compris la construction du livres et des chapitres.
J'aurais aimé que les lettres soient placées en ordre chronologique pour pouvoir ainsi mieux suivre l'état d'esprit des soldats tout au long de la guerre.
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Lettres de l'urgence ; celle de dire « Je veux vivre » lorsque la mort envahit tous les sens. Ces Paroles de poilus valent d'être lues non pour leur analyse de la guerre – on n'analyse qu'après coup – mais de par leur force évocatrice d'une atmosphère effroyable vécue de l'intérieur.
Tous ces soldats sont emportés dans une tempête collective dont ils ne sont que des pions sans identité.
Parlant de l'ennemi, Joffre – alors commandant en chef des opérations – ne disait-il pas en 1914, avec un cynisme inconscient, « Je les grignote », pour expliquer son échec si exorbitant en vies ?
Déshumanisés par l'état-major, les voilà redevenus des hommes lorsqu'ils écrivent à leurs proches, ces poilus dont les noms ornent à présent les monuments aux morts de nos communes, telles des empreintes du carnage fossilisées dans la pierre.
Il y a par exemple cet homme qui sera fusillé pour mutilation volontaire, dont la syntaxe hasardeuse exprime mieux sa peur qu'un discours construit. Sa lettre s'achève par un pathétique : « Et je jure devandieux que je sui innocan. »
Une lecture non seulement salutaire, mais essentielle pour se souvenir que la France a payé le prix fort dans ce conflit, dont les victimes méritent mieux que l'oubli.
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