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EAN : 9788872522318
252 pages
Archè Milan (01/07/2001)
3.25/5   2 notes
Résumé :
Cet ouvrage, sûrement attribuable à René Guénon, et jusqu’ici totalement inédit, constitue avant tout une singulière critique de l’évolution de la psychologie moderne et contemporaine en Occident, développée juste au moment historique où allaient s’affirmer définitivement les doctrines toutes nouvelles de Freud et de Jung. Ainsi, par exemple, nous y trouvons une ponctuelle et magistrale réfutation de la théorie psychanalytique de l’insconcient d’un intérêt extrême. ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Ayant longuement laissé planer le doute sur l'identité de leur auteur, les textes de « Psychologie » semblent avoir fait la preuve de leur paternité. René Guénon, qui a donné des cours de philosophie entre 1917 et 1918, n'aimant pas improviser face à ses élèves, rédigeait le texte de son cours avant de se présenter aux fauves. Dans la préface de ce texte, Alessandro Grossato avance d'autres arguments en faveur de cette hypothèse.


Pourtant, les trois premiers quarts du livre se montrent déstabilisants pour un lecteur qui, s'il était déjà habitué à la prose de Guénon, n'en reconnaîtra ici ni la concision déterminée, ni l'intellectualité passionnée. le contexte universitaire qui a nécessité la rédaction de ces supports de cours explique en partie le ton, quoiqu'à partir du chapitre XXIII sur la raison et l'intellect, thèmes chers à Guénon, nous reconnaissions des idées déjà évoquées dans d'autres ouvrages sur la distinction entre les différentes formes de l'intelligence et la définition de l'intuition intellectuelle, tandis que le chapitre XXIX sur la liberté évoque quant à lui vivement son ouvrage sur les états multiples de l'Être.


L'éloignement de Guénon vis-à-vis de l'objet de son discours, la psychologie, ne tient pas uniquement au contexte universitaire au sein duquel il expose ses leçons mais également à sa volonté de ramener la psychologie à la simple dimension d'une discipline du matérialisme. Il en précisera les termes par les dénominations employées : psychologie positive, psychologie expérimentale, étude des faits mentaux – prenant ainsi clairement ses distances avec une psychologie métaphysique dont les intentions seraient d'étudier l'âme envisagée dans sa véritable nature. Or, la méthode scientifique doit accepter de limiter son champ de recherche au matériel, et ne peut prétendre au vrai dans les domaines qui l'excèdent, ne serait-ce que, par exemple, le psychique, qui concerne déjà une dimension subtile de l'homme.


Nous comprenons progressivement que le cours de Guénon est une démonstration par l'absurde de l'inanité d'une science psychologique : ou bien une science véritablement psychologique se résumerait à ne dire que les quelques banalités présentées dans ce texte (ses trois quarts), ou bien elle ne serait plus seulement une science psychologique mais une science psychologisante à tendance métaphysique, et elle mentirait sur sa véritable nature. Guénon nous montre que la psychologie ne peut rien nous dire que nous ne connaissions déjà des phénomènes mentaux. Ainsi, la véritable psychologie matérialiste, celle qui ne s'établit pas sur une erreur catégorielle, celle qui ne prétend pas élucider la nature de l'âme ou expliquer le religieux par les tendances de l'homme, n'est qu'une description de phénomènes mentaux que nous autres, débiles moyens, ne connaissons déjà que trop bien à nous en lasser. Et lorsque nous aurions pensé trouver une psychologie enfin stimulante, restons sur nos gardes : il ne s'agit plus d'une psychologie, mais alors, déjà, d'un occultisme. Guénon en étudiera les modes d'agir et les conséquences en particulier dans le Règne de la quantité même s'il fera alors l'erreur de confondre psychanalyse et psychologie analytique. Mais ceci est une autre histoire que je vous raconterai un autre jour puisqu'ici, déjà, je vous vois endormis, et moi de même. Bonne nuit.
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Citations et extraits (17) Voir plus Ajouter une citation
[…] on peut d’ailleurs rattacher au nominalisme les conceptions pour lesquelles l’idée générale est confondue avec une image même s’il s’agit d’une image purement mentale, comme l’image composite, il ne faut voir dans le nominalisme qu’une véritable incapacité de distinguer l’idée de son expression.
Tout ce que nous avons dit jusqu’ici suffit pour rejeter cette doctrine et pour donner raison au conceptualisme, au point de vue psychologique ; quant au côté métaphysique de la question, il doit être bien entendu que sa solution reste entièrement en dehors des considérations que nous avons exposées ici.
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Quand on parle de psychologie, il peut s’agir de deux choses très différentes qu’il est indispensable de bien distinguer tout d’abord : d’une part, la psychologie métaphysique, c’est-à-dire la connaissance de l’âme envisagée en elle-même dans sa véritable nature, et d’autre part, la psychologie proprement dite, positive ou expérimentale, qui est seulement l’étude des phénomènes mentaux et qui par suite doit être regardée comme une science de faits au même titre que les sciences physiques et physiologiques. Nous n’avons à nous occuper que de cette dernière.
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D’une manière générale, on entend par signe toute image sensible ou purement mentale qui est liée, soit naturellement, soit en vertu d’une convention plus ou moins expresse, à une idée ou à une chose ne tombant pas sous le sens.
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[…] l’imagination dite créatrice ne l’est pas au vrai sens de ce mot et […] par conséquent il vaut mieux l’appeler combinatrice ; elle trouve des choses qui sont nouvelles, mais qui sont nouvelles seulement en tant qu’ensemble, qui sont des arrangements différents d’éléments préexistants : pas plus là que dans les combinaisons chimiques, il ne peut y avoir création ex nihilo.
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Il y a là aussi un usage intérieur de la parole qui a pour effet de fixer la pensée, de la rendre plus déterminée et aussi de l’éclaircir dans une certaine mesure. Mais si grands que soient les services que nous rend le langage, ils ne doivent jamais nous faire perdre de vue que l’homme ne pense pas parce qu’il parle, mais parle au contraire parce qu’il pense.
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Videos de René Guénon (2) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de René Guénon
Présentation du livre par Thomas Sibille de la Librairie al-Bayyinah "La Crise du Monde Moderne" de René Guénon aux Editions Héritage.
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