Citations sur La disparition de Josef Mengele (BD) (26)
Le IVe Reich est à portée de main. Les Russes et les Américains sont des faibles, des corrompus. Nous les chasserons et reprendrons les choses là où nous les avons laissées. C’est le sens de l’histoire, et c’est ce qu’attend le peuple allemand. Le führer est mort, Josef, mais cela ne veut pas dire que la cause est morte et que nous ne pouvons pas réussir.
Cet été-là, à Auschwitz, plus de 320 000 Juifs hongrois furent tués en moins de huit semaines. Josef Mengele, comme d’habitude, avait procédé au « tri » sur la rampe, la badine à la main.
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Josef (Mengele) est devenu un fardeau mais nous ne pouvons pas l’abandonner. Il faut à tout prix éviter que ne soient révélés la protection et le soutien que lui a apportés la famille.
Cela serait dramatique pour la Société. Nous réalisons des millions de marks de chiffre d’affaires, nous comptons désormais plus de deux mille salariés. Nous ne pouvons pas nous permettre un scandale.
- Ulrich m’a dit que nous étions en sécurité en Argentine. Êtes-vous de cet avis ?
- Oui, les Américains ont pour priorité la lutte contre le communisme. L’Allemagne condamne le nazisme mais réintègre ses cadres et ses hommes de main, et l’Argentine se moque de ces histoires.
- Vous n’avez pas eu de mal à obtenir les papiers ?
- Vous savez, nous avons heureusement encore beaucoup d’amis bien placés, sur qui nous pouvons compter au pays.
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- Weimar était dégénérée, amorale et gangrenée… Nous n’avons éliminé que les faibles, les indignes et les Juifs, ces sangsues qui affaiblissent l’humanité nordique. Chacun à notre poste, Josef, moi dans les avions, toi en cherchant à purifier la race, nous avons fait notre part de travail…
- Entièrement d’accord avec toi, Ulrich. Et si nous avions réussi, l’Allemagne aurait été la plus grande puissance du monde.
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Pourquoi suis-je le seul à payer l’addition ? À vivre dans ce pays d’arriérés ? À me cacher dans ce trou ? À patauger dans la bouse de vache ? Je ne me suis pas enrichi d’un pfenning, alors que les industriels et les banquiers qui travaillaient avec nous à Auschwitz ont gagné des fortunes…
J’étais (Willem Sassen) untersturmführer dans la waffen-SS. J’ai été blessé sur le front russe et fait prisonnier par les Alliés.
Je me suis évadé deux fois et je suis arrivé ici. J’y ai fait mon trou. Je connais pour ainsi dire tout le monde à Buenos-Aires. Je peux vous présenter qui vous voulez. Perón, par exemple…
Le Président ?
Lui-même. Cet homme voue un culte à l’Allemagne. Il croit comme fer que les anciens fascistes et nazis européens peuvent l’aider à éradiquer le communisme athée et à faire de l’Argentine une superpuissance. Il nous accueille à bras ouverts et veille personnellement au bon déroulement des exfiltrations.
Ainsi se terminent la cavale et la vie du docteur Josef Mengele, plus de soixante-dix ans après la fin de la guerre qui anéantit un continent cosmopolite et cultivé, l’Europe…
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Regarde ce moustique Rolf, nous allons l’écraser parce qu’il menace notre environnement et risque de nous transmettre des maladies s’il nous pique. Les Juifs, c’est pareil.
Friedrich Entress inoculait le typhus aux détenus. August Hirt injectait des hormones aux homosexuels et exécutait les gens pour établir une typologie du squelette juif.
Trois cent cinquante professeurs d’université ont participé au programme T4 d’euthanasie. Certains se sont suicidés et d’autres sont passés en jugement à Nuremberg, mais la plupart ont retrouvé leur famille et repris leur carrière…
Et Otmar Von Verschuer, mon mentor, le théoricien de l’hygiène raciale, le patron de l’institut Kaiser Wilhelm à qui j’envoyais des yeux vairons et des squelettes d’enfants, a fini professeur de génétique humaine et doyen de l’université de Münster. Il coule une paisible retraite aux côtés de son meilleur ami, Martin Heidegger. Ce salopard n’a jamais répondu à mes lettres !