Ce livre édifiant débute par une préface d'
Olivier Guez disséquant avec précision ce qu'est la dictature, ce que sont les dictateurs.
Quoi de plus clair que le passage suivant :
"A l'origine, ils n'étaient rien ou pas grand chose. Des illuminés, des marginaux ou des militaires frustrés qui rongeaient leur frein dans des cantonnements de province : ces ratés mythomanes et revanchards ne se seraient jamais approchés du pouvoir sans un coup de pouce (ou de pied) du destin."
Nous découvrons vingt-deux chapitres pour vingt-deux dictateurs.
Chacune de ces biographies est écrite par un historien différent.
Il n'y a pas de choix idéologique, ce sont TOUS les dictateurs qui font l'objet de cet ouvrage...qu'ils soient fascistes ou communistes.
Nous lisons avec effarement ce que tous ces tyrans ont pu faire au nom de leur goût du pouvoir et/ou de leur idéologie.
Lénine, Mussolini, Staline, Hitler, Franco, Pétain, Hideki, Tito, les Kim, Mao, Enver Hodja, Stroessner, les Duvalier,
Fidel Castro, Mobutu, Kadhafi, Honecker, Pinochet, Pol Pot, Khomeyni,
Saddam Hussein et la famille Assad.
Cette brochette de sanglants chefs d'Etat ont malmené leurs peuples, les ont privé du minimum de liberté.
Chacun de ces tristes sires affirmaient avoir de "bonnes raisons" pour agir de la sorte : pureté de la race, le bonheur du peuple, l'égalité....
Le plus navrant, c'est qu'internationalement, il y a toujours eu une caution pour ces dictatures, notamment en France. Dans les années trente, des intellectuels français rentraient ravis et enthousiasmés de leurs séjours en Allemagne nazie et dans l'Italie fasciste. Certains d'entre eux seront de zélés serviteurs du nazisme sous l'Occupation. Leurs plumes serviles cautionneront le pillage de la France et l'Holocauste...
Dans les années cinquante, soixante et soixante-dix, un grand nombre d'intellectuels français vantaient les mérites de l'URSS ou de la Chine maoïste. Ils furent "câlinés" par les dirigeants communistes qui les surnommaient les "compagnons de route". Compte tenu de ce que fut la réalité du "paradis communiste", il leur fut appliqué le surnom "d'idiots utiles".
Cet ouvrage a une indéniable utilité : les différents historiens mettent à nu ce que furent ces despotes, et ce sans concession.
Une instructive et saine lecture.