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EAN : 9782745922687
63 pages
Milan (15/10/2010)
4/5   1 notes
Résumé :
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En séparant les fous des autres dans l’Hôpital général, on définit la folie non comme un « plus » (mystérieux) mais par le négatif (absence de raison). La clinique réduit le fou à un être enchaîné dans sa tête, d’où la confusion de la guérison et de la punition, du châtiment et du remède. Derrière l’authentique volonté d’aider, de guérir les malades mentaux, toute une machinerie médicale, avec sa science, n’est que le prolongement honorable d’une pratique d’exclusion sociale. Le savoir n’est donc pas indépendant du pouvoir. L’esprit disciplinaire de la société moderne fabrique des théories médicales et des pratiques pour maîtriser cette partie d’elle-même qui lui fait si peur. « N’est-il pas important pour notre culture que la déraison n’ait pu devenir objet de connaissance que dans la mesure où elle a été au préalable objet d’excommunication ? » (Histoire de la folie, 1961). En analysant les conditions d’apparition du savoir sur la folie, le philosophe démystifie ce savoir et sa prétendue « objectivité ». Du même coup, c’est la psychiatrie qui est mise en cause et perd ainsi une sorte d’auréole de neutralité et de pureté.
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Foucault analyse les différents moments du rapport raison-folie dans l’histoire. Le Moyen Âge n’exclut pas le fou, qui jouit certaine liberté. On lui prête volontiers un pouvoir de vision, de dépassement de la réalité que les autres, les « normaux », n’ont pas. La rupture s’établit à partir de ce que Foucault nomme « l’âge classique », aux XVIIe et XVIIIe siècles. C’est là qu’apparaît la séparation progressive entre la raison et la « déraison », la folie étant alors définie négativement. Le premier événement qui symbolise ce passage est la création de l’Hôpital général à Paris en 1656. Pauvreté et folie ont le même destin. Le fou et le vagabond, coupables d’ « oisiveté » aux yeux de la religion, méritent un traitement, une rééducation morale. L’événement lui-même est marquant, puisqu’on enferme 1 parisien sur 100, pour des besoins liés à la charité et à la punition. C’est le point de départ de « l’indissociable équivoque » de l’enfermement. On interne à la fois « à titre de bienfait et à titre de châtiment ». Un psychiatre, Philippe Pinel, exige d’ôter les chaînes aux fous en 1793. Ce geste constitue un événement culturel et social considérable, dans la mesure où le « fou » va devenir libre en apparence, mais prisonnier de la science censée le délivrer de lui-même. On ne prête plus rien à la folie, on lui prend tout. L’hôpital enferme, pour les aider, tous les exclus, invalides, fous, orphelins… Le partage raison-folie, loin d’être une « théorie », se concrétise par une gestion des corps et des espaces humains.
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Au Moyen Âge, les fous sont considérés comme des êtres extérieurs à la raison, « auréolés d’une transcendance imaginaire ». Durant la Renaissance, les fous chassés des villes et des villages sont souvent représentés dans des tableaux, abandonnés et dérivant sur une embarcation, « étrange bateau ivre qui file le long des calmes fleuves de la Rhénanie et des canaux flamands ». Ils sont à la fois exclus et libres dans leur errance. La Narrenschiff ou « nef des fous » fut une réalité historique, notamment à Nuremberg. Peu à peu, à partir du XVIIe siècle, le savoir va se constituer sur eux pour les enfermer comme « malades mentaux ». L’événement du « grand renfermement » symbolise l’invention d’une géographie concrète et sociale des fous.
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Beaucoup de biographes ont insisté sur ses problèmes psychologiques. Bien que réels, ceux-ci permettent, positivement, de comprendre ses difficultés à vivre dans une société policée, normative, régie par des principes et une hypocrisie que le jeune philosophe ne supporte pas. Loin d’être une faiblesse, sa relative inadaptation va constituer, au contraire, un élan critique et une puissance d’analyse considérable. Toute la force philosophique réside dans son pouvoir de penser et de dépasser ses souffrances. Par le savoir, le travail, Foucault prend le recul nécessaire, et, peu à peu, transforme son incompréhension en œuvre.
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L’influence énorme de Foucault sur les critiques de la psychiatrie trouve son origine dans le dévoilement opéré par son Histoire de la folie. On y découvre une « folie » inventée pour classer, placer tous ceux qui refusent de vivre, d’être comme les autres. La volonté (réelle) de guérir les souffrances joue le jeu d’une société répressive.
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