— Ylias, mon fils, n’aie pas peur de ce que tu peux devenir, car celui qui se retourne sur ces pas ne voit jamais que l’ombre du chemin de la lumière qu’il se refuse d’emprunter. (Le vieux désigna le bossu.) Et puis, ne crains pas la jalousie des autres, ce sentiment est le terreau pourri d’une âme desséchée.
Lorsque la nuit tombait, ces milliers de points argentés donnaient à celui qui les regardait un aperçu de l’éternité, de l’infiniment grand, en même temps qu’ils nous rappelaient, cruellement, la futilité de nos existences ici-bas.
Pourquoi le monde est-il si mauvais ? Pourquoi les dieux permettent-ils que certains soient sauvés pendant que d'autres meurent ?
Au bout du chemin, au bord du néant où il se tint, il sentit le poids incommensurable des choses infinies écraser chaque parcelle de son être. Sa conscience prise de vertige tomba dans un abîme qui se trouvait au-delà de la terreur et de l’exaltation, elle le porta aux frontières de la folie, qui est comme une mort sans repos, puis elle retrouva sa position initiale, sous son crâne, figée de même que la sève sous l’écorce tant que dure l’hiver.
Les ténèbres sont le creuset de la lumière !