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sur 237 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Pour aider sa direction à se débarrasser de Martine Laverdure, caissière capverdienne trop lente à la manoeuvre, l'agent de sécurité Jean-Jean l'espionne pour prouver qu'elle fréquente Jacques Chirac Oussoumo, le responsable fruits et légumes et que leur liaison représente un réel préjudice pour l'hypermarché qui les emploie. Dans le même temps, quatre loups, respectivement baptisés Blanc, Gris, Brun et Noir, montent une attaque de fourgon blindé, liquident les convoyeurs de fonds et s'emparent de la recette de ce géant de la distribution banlieusarde. Mais tout va se compliquer quand la route de l'incapable Jean-Jean va croiser celle des quatre loups gangsters qui s'avèrent être en réalité les fils abandonnés de ladite Martine Laverdure. Jean-Jean pourra bénéficier de l'aide de la belle Blanche de Castille Dubois, du service de Synergie et Proaction, mais cela sera-t-il suffisant pour lui sauver la mise ?
En dépit de son titre qui n'a pas grand rapport avec ce qu'on trouve à l'intérieur, « Manuel à l'usage des incapables » est une sorte d'OVNI littéraire particulièrement succulent, tout à la fois thriller, roman noir, roman d'anticipation, roman d'aventures, pastiche, roman social et même conte philosophique plein d'humour décalé assez typiquement belge. C'est gore et tendre, sinistre et drôle, insensé et intelligent, réfléchi et loufoque. Une sorte de cocktail paradoxal comme le lecteur en rencontre rarement. Sous des dehors d'aventures abracadabrantesques présentées de façon loufoque ou monstrueuse, l'auteur arrive quand même à nous livrer une description fidèle de l'univers impitoyable des coulisses d'un grand supermarché, des méthodes agressives des commerciaux ou de la mentalité simpliste des « jeunes » de cités. Il va même jusqu'à nous amener à réfléchir sur des thèmes aussi sérieux que les manipulations génétiques, la « brevetisation » du vivant, la « merchandisation » généralisée ou l'exploitation des travailleurs précaires. (L'histoire n'est pas datée, mais on peut la situer dans une sorte de futur très proche). Bien sûr, Gunzig joue de l'eau-forte, de la caricature, ce qui peut à premier vue sembler gore, balourd ou « hénaurme » mais peut également suggérer toutes sortes de vérités diffuses si on l'envisage plus finement, un peu comme un train peut en cacher un autre. Situations et personnages sont outrés, improbables et en même temps pleins de réalisme et si proches de nous qu'on ne peut dire que : « Chapeau, l'artiste ! » Un style clair, flamboyant, rythmé et si agréable que ce bouquin étrange ne se lit pas, il se dévore et on regrette même que ces 450 pages soient lues si rapidement. Une très très belle réussite. Un drôle de petit bijou qui divertit en faisant réfléchir. Que demander de plus ?
(Critiqué dans le cadre d'une opération « Masse Critique »)
Lien : http://www.etpourquoidonc.fr/
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J'ai un doute : l'auteur est-il cynique ou simplement réaliste avant l'heure ? Car nous sommes bien dans notre future réalité : une grande surface et son parking, une cité pour seul décor. Les personnages humains à gènes d'animaux choisis par leurs parents, habillés célio pour ceux qui ont un bon job, vivent sous un ciel que nous devinons gris dans des appartements de la cité, crasseux meublés suédois. La plupart des gens travaillent dans la grande surface à des postes différents selon leurs études. Une caissière pas assez rapide et productive et hop on va chercher à la faire démissionner. le service de sécurité est là pour ça. La vie dans la cité : les viols qui ne sont plus des viols mais des relations sexuelles consenties, qui se pratiquent toujours dans les caves des immeubles. Un manque de sentiments évident. Les braqueurs (et oui je termine le livre en plein dans l'actualité), laissés libres et tranquilles, les assurances remboursent. On peut tuer, blesser (et franchement lire cette histoire avec l'ouverture de la chasse et les coups de fusil à répétition qui me font croire que nous sommes en période de guerre donnent encore plus de réalisme à cette histoire.). Ah oui la police existe toujours mais je n'ai pas bien compris son rôle ? Pion sans tête ? Et pourtant, dans cette histoire cruelle et déjantée ou futuriste, selon nos états d'âme du moment, j'ai trouvé quelques perles où les personnages se posent des questions sur ce qu'ils ressentent. Ils parlent de colère, de désespoir et finalement même d'amour. Et si tout recommençait ?

Je vous conseille de lire cette histoire au milieu d'une cité ou sur le parking d'une grande surface. Vous pouvez aussi comme moi, la déguster au milieu des chasseurs avec des gènes de loutre, serpent ou loup.

J'ai passé un excellent moment de lecture et je remercie vivement les éditions Au Diable Vauvert et Masse critique de Babelio.
Lien : http://pyrouette.canalblog.c..
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Une grande banlieue anonyme, au milieu des tours d'habitations et des zones pavillonnaires, un centre commercial. Comme tant d'autres. Une caissière, parmi tant d'autres. Trop lente, pas assez performante. Alors il faut s'en débarrasser au meilleur compte possible, trouver la faille pour ne pas payer les indemnités. le tout sans se salir les mains. Malheureusement la situation dérape totalement et la caissière perd la vie. Ses quatre fils, quatre jeunes loups, sont prêts à tout pour venger leur mère.
Difficile de décrire ce roman atypique, baroque, de Thomas Gunzig, qui oscille entre fiction, roman d'anticipation et roman noir. Il décrit une société hyper violente, utilitariste et ultra consumériste. Tout est chiffré, tout est évalué, tout est contrôlé. Tout est « marchandisé ». Les hommes eux-mêmes sont devenus des machines, avec leur vie sans éclat, creuse, parfois même uniquement virtuelle. Et les loups, avec leur désir de vengeance, leur ébauche de sentiment, semblent bientôt beaucoup plus humains que les hommes.
C'est un livre très violent, qui dérange et ne laisse pas indifférent. Une immense critique de nos sociétés actuelles à ne pas manquer.
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Résumer « Manuel de survie à l'usage des incapables » ? Ça ne s'annonce pas tâche facile ! Essayons malgré tout : Jean-Jean, agent de sécurité d'un giga-hypermarché, ôte malencontreusement la vie de Martine Laverdure, caissière capverdienne en CDD depuis la nuit des temps, un poil trop lente au goût de la direction qui voulait la virer. Sans le savoir, le pauvre Jean-Jean vient de mettre le doigt dans un engrenage qui va le happer… Car la caissière défunte était la mère de 4 loups aux dents aussi aiguisées que la rage. Bien qu'ayant été abandonnés par elle dès leur naissance, ils vont se découvrir soudain un chagrin incommensurable vis-à-vis de cette idole posthume. Et décider non moins brutalement d'éliminer le meurtrier. le « Manuel de survie… » peut commencer. Quant aux incapables, ils recèlent décidément bien du talent !

Les premières pages déroutent, désarçonnent, même le lecteur le mieux accroché et le moins préparé, à l'image de la tempête introductive qui secoue un gros chalutier. Mais très vite on se fait happer par la vague ubuesque de l'intrigue, son ton décalé et son imagination sans limite. Ce manuel hybride mélange joyeusement une satire de notre société de consommation (les hypermarchés figurant en place centrale), avec beaucoup d'humour (noir, c'est encore mieux), une grosse touche de science-fiction (des gènes contrôlés, une reproduction qui n'est plus libre de droit, si j'ai bien compris, ce qui vient faire ressurgir en l'homme sa part animale), sans oublier quelques larmes bien dosées, un peu d'amour, et même un fond de culture (versant sciences humaines : un peu de Bateson, de Mauss, par ci par là) pas du tout déplaisant : le tout est jubilatoire et les pages se tournent à la vitesse de l'éclair jusqu'au final… déton(n)ant !
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Ce qu'il y a de raté dans ce surprenant roman, c'est le titre, car tout le reste est un régal ! Loin d'être un de ces livres pseudo-pratiques, vaguement rigolards et souvent pas drôles, ce "Manuel de survie à l'usage des incapables" est à l'image du monde et des personnages qu'il met en scène : glaçant et hybride. Sa lecture en est passionnante et est de celles que vous ne lâchez pas avant d'avoir lu la dernière phrase.
Résumer l'intrigue est un peu difficile tellement le récit file à cent à l'heure et brasse avec dextérité thèmes et action. Pour faire court, le licenciement abusif d'une caissière d'un hypermarché tourne mal, la renvoyée trouve la mort suite à un sale concours de circonstances. Jean-Jean, vigile sans ambition, devient la cible des enfants de feu l'hôtesse de caisse, malfrats violents, sans foi, ni loi, qui n'ont qu'un but, éliminer celui qui est à l'origine du décès de leur mère. Seulement, ce qui partait pour être une simple routine, se complique avec l'arrivée de deux femmes redoutables : Marianne, l'épouse de Jean-Jean, cadre commercial sans l'ombre d'un scrupule et dont les calculs de carrière font passer le pdg d'Amazon pour un saint et Blanche, démineuse de problèmes au sein du staff de la chaîne d'hypermarchés, froide et efficace quand il s'agit de sauver l'image de marque de son groupe.
Sur ce canevas, proche du polar, s'engage une course poursuite haletante, dont les courts chapitres maintiennent en haleine le lecteur comme le plus efficace des thrillers. Mais ce qui fait la différence ici, c'est la toile de fond, description hyper réaliste d'un monde où le commerce est devenu roi, où les humains ne sont que les pions automatisés d'un système parvenu au bout du bout de sa terrible logique. Au fil des pages, cet univers qui au départ ressemblait au notre, se révélera totalement déshumanisé, en proie à une folie libérale poussée à l'extrême et dont la survie n'est due qu'à une sorte de croisement des individus avec ... Mais chut !!! Je laisse la surprise, qui bien que flirtant avec la science-fiction (genre auquel j'ai bien souvent du mal à adhérer), transforme ce roman en une fable glaçante et ... ironique. Car, il y a un autre plaisir que nous procure ce livre, c'est l'humour constant qui l'irrigue, noir souvent, grinçant toujours, mais surtout jubilatoire.
Très jolie découverte donc que ce roman inclassable de Thomas Gunzig, modèle hybride de polar rigolo avec un léger nappage de science-fiction, qui allie avec talent, plaisir de lecture et réflexion sur un monde que nous installons petit à petit...
Je ne résiste pas à vous faire lire un court passage qui donne une idée du ton général :
" Jean-Jean était né sous la lumière un peu crue de l'éclairage néon d'une maternité sans nom jouxtant les quais de chargement autoroutiers d'une grande centrale d'achat. Sa vie allait être, au début du moins, relativement pareille à celle des autres enfants de son âge : il avait grandi avec ses parents dans les cinquante mètres carrés d'un appartement qu'un architecte était parvenu à diviser en une cuisine semi-équipée, une salle à manger, un living, une salle de bains avec toilettes, deux chambres et une terrasse juste assez large pour y déposer les sacs-poubelle lorsqu'ils étaient pleins. Durant les trois premières années de sa vie, il passa de longues journées dans une crèche surchauffée qui sentait le chou dès 7 heures du matin, l'urine dès 1 heure de l'après-midi et l'eau de Javel le reste du temps. "
Lien : http://sansconnivence.blogsp..
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Intelligent et follement original, un roman explosif génétiquement modifié !

Amis lecteurs, tout d'abord, en cette rentrée littéraire, lorsque vous serez amenés, ici ou en librairie, à lire le titre de ce nouveau roman de Thomas Gunzig, bannissez immédiatement et implacablement tout sentiment négatif à son égard : scepticisme, snobisme, désintérêt ou impression de déjà lu.
Car derrière celui-ci se cache l'une des pépites de la rentrée, mais l'une de celles qui, paradoxalement, risque de n'être jamais mentionnées par la critique littéraire.
Phénomène d'ailleurs doublement étrange si vous vous êtes aperçus comme moi que ladite critique avait tendance cette année à vouloir vous vendre un petit groupe d'écrivains estampillés « contestataires », « rebelles » ou, plus généralement, censés avoir « pris à bras-le-corps la réalité de la contestation sociale » dans leurs livres.
Si je vous dis tout cela en préambule, c'est parce que s'il y a bien un auteur qui en cette rentrée propose une vision acérée et (extra-)lucide sur notre société, c'est bien Thomas Gunzig !

Mais rassurez-vous, il n'est pas pour autant question de sombrer dans un intellectualisme ronflant ni même d'être trop sérieux. L'auteur n'a pas l'intention de vous asséner une quelconque leçon; non, son but principal reste heureusement le plaisir de lecture pour ses lecteurs.
D'où un roman totalement inclassable, délicieusement intelligent et ô combien mouvementé !

Cocktail unique et explosif de roman noir, de récit d'anticipation, d'humour caustique, ce Manuel de survie à l'usage des incapables est une radiographie d'une lucidité terrifiante de notre société marchande, capitaliste et mondialisée. À travers le braquage d'un hypermarché devenu centre du monde et microcosme où travaillent, consomment et se croisent tout le « matériel humain » en âge de travailler de la ville, et une histoire de vengeance qui se transforme en course-poursuite, l'auteur met en scène des personnages que l'on croyait monstrueux parce que rendus à l'état d'animaux sauvages - des loups ! - et d'autres qui, bien qu'humains, finissent par se comporter en robots sans conscience à force de résignations, d'obéissance, de renoncements.
Tous vont pourtant devoir affronter un ou des éléments déstabilisateurs, qui vont les transformer. Certains, vont ainsi pouvoir retrouver le goût de vivre, le désir voire l'amour, d'autres verront leur autorité dans le groupe au sein duquel ils vivaient s'effondrer, mais tous, étrangement ne regretteront rien...

Laissez-vous embarquer dans ce roman vivifiant et enthousiasmant de Thomas Gunzig, vous serez séduits dès le premier chapitre, décontenancés aussi, mais à l'image des personnages, il est plus que probable que vous non plus ne regrettiez pas, au final, cette odyssée chaotique et loufoque.
Un roman inclassable, intelligent et follement original qui fait du bien, en cette rentrée littéraire.
D'autant plus que sous sa fausse légèreté, ce Manuel indispensable sera probablement une belle source de réflexions...

Je remercie tout particulièrement Babélio et les éditions Au Diable Vauvert de m'avoir fait découvrir ce roman dans le cadre de l'opération Masse critique.
Lien : http://norbertlaidet.blogspo..
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C'est un monde où les humains côtoient des êtres hybrides homme/animal et pourtant, c'est le monde que nous connaissons.
Des circonstances malheureuses, un coup monté pour renvoyer une pauvre caissière tourne mal. Elle est morte. L'homme qui l'aimait veut la venger. Ses fils, des loups tapis dans leur tanière, une cité parmi tant d'autres, le veulent aussi.
L'assassin est marié à une redoutable hybride de serpent, individualiste, froide, carriériste et douée d'une force herculéenne.
Le modèle du couple bourgeois va exploser. Celui de la fratrie aussi. L'amour vaincra. Mais à quel prix ? Tombera-t-il dans la gueule du loup ?
La leçon de ce livre ? Peut-être, au fond de chacun de nous est tapi l'animal qui ne demande qu'à voir le jour. Mais il y a beaucoup de messages.
Le style est pur, noir, ravageur. Excellent.
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Jean-Jean est agent de sécurité dans un grand magasin. Sa femme est cadre commerciale. Leur vie de couple n'est pas harmonieuse, mais il n'a pas encore eu le courage de quitter cette épouse autoritaire et froide. Jean-Jean n'apprécie pas son travail. Il lui plaît encore moins quand il se sent obligé d'aider son employeur à licencier Martine Laverdure, une collègue un peu trop lente.

Après avoir commis un impair professionnel aux conséquences graves, Jean-Jean rencontre quatre frères vivant dans une cité de banlieue. Rêvant d'une autre vie que celle de petits voyous qu'ils ont menée jusqu'alors, ils projettent de faire un gros casse. Or dans cette société - fictive mais très proche de nos sociétés contemporaines notamment par son système économique mû par la recherche de profit - le génome des êtres vivants est une marchandise comme une autre, ayant été breveté et faisant l'objet d'échanges commerciaux.

Ce roman mêle action, fantastique, et réflexions sur divers aspects de nos sociétés, à la manière d'un roman de Bernard Werber. S'y ajoute une belle dose d'humour, qui s'exprime par un regard cynique sur les humains et leurs manières de vivre, qui m'a interpellé et souvent fait sourire mais jamais franchement rire.

Un roman sans prétention mais plein de bon sens, et très agréable à lire.
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Précipitez-vous sur ce livre qui est un vrai petit bijou littéraire et un véritable coup de coeur pour moi!

Dans un futur plus ou moins proche, dans un monde où le capitalisme et le matérialisme semblent toujours aussi bien installés dans le canapé confortable de notre civilisation occidentale, nous évoluons tout en restant humains…On n'atteint pas encore les X-men, mais on peut faire croiser nos gênes avec celles d'animaux. Tout change, mais rien ne change, la société consumériste triomphe toujours et le supermarché sert de décor de fond pour planter l'intrigue totalement renversante de Thomas Gunzig.

Jeanjean, le personnage principal, mène une vie monotone et assez ennuyante d'employé de supermarché, sans ambition. Ce qui a le don d'énerver au plus haut point sa femme, qui a un quota de gênes de mamba vert dans le sang et qui, elle, est un pur produit calibré pour cet univers impitoyable, dirigé par l'appât du gain. Cette routine va basculer le jour où Jeanjean est mêlé à un complot visant à renvoyer l'une des caissières pas assez productive au goût de la hiérarchie. Il va accidentellement la tuer. Si seulement il avait su que cette dame avait quatre fils en pleine santé, dont les gênes de loup semblent être en majorité dans leur ADN. Des loups qui vont être prévenus par l'assistant primeur qui entretenait une relation avec elle. Des loups plus garous que Croc Blanc, qui vivent de crimes et de braquages. Dire que sa vie est en danger devient alors un euphémisme. Placé sous la protection de Blanche de Castille, une jeune et charmante enquêtrice, tout part à vau-l'eau quand les Loups font irruption en pleine nuit chez Jeanjean, qui s'enfuit à toutes jambes pendant que sa femme les combat. Ce n'est que le début des ennuis pour tous ces destins amenés à étrangement se croiser…

Ce roman qu'on pourrait dire d'anticipation est totalement inclassable à mon sens. Il brouille les repères, géographiques et temporelles, et a le don d'être clairvoyant sur la société actuelle, du moins celles des pays dits "développés". le portrait grinçant de l'état de notre monde est ici dressé tout en nous faisant rire, ce qui ne gâche rien. Je ne veux pas vous dévoiler trop de détails car le livre vaut vraiment le détour et vous aimerez autant que moi (du moins je l'espère) la tournure et les rebondissements qui rythment le livre à merveille.
Bon, tout de même, je vous fais un petit teasing : un énorme bravo pour le passage sur la création du monde, qui m'a scotché, et la fin absolument géniale et hilarante, pleine d'ironie et de cynisme.

Je ne connaissais pas Thomas Gunzig, écrivain belge francophone, c'est une belle découverte. L'auteur a une plume fluide, un style qui maintient l'attention et un humour qui me plaît beaucoup ! Les personnages du livre sont assez caricaturaux, mais plausibles, et chacun d'entre eux voit sa personnalité et son caractère développés suffisamment pour avoir une vraie consistance, une vraie présence.

Mille mercis à Babelio et aux éditions Au diable vauvert pour ce livre reçu dans le cadre de Masse Critique, que je recommande chaudement!

Petit bémol : il y a une confusion dans deux des noms de nos 4 loups au milieu d'une scène d'action qui aurait franchement pu être évitée ou plutôt rattrapée en relecture ! Ca fait partie de ces bourdes dont on rigole après impression (ou pas)...
Lien : http://labiblidemomiji.wordp..
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Un livre prenant, qui se lit d'une traite, un livre comme je les aime! Première lecture de l'auteur Thomas Gunzig, un petit Belge, et je remercie Babelio pour cette découverte. L'auteur offre ici une histoire sur fond d'enfer commercial avec un humour grinçant, un style direct et précis, voir désabusé.
L'histoire, mi-futuriste, mi-actuelle se déroule sous forme de mini-chapitres qui donnent une bonne dynamique au livre. L'auteur nous donne une vision pessimiste du monde du travail, où les hommes ne sont que des pions interchangeables, souvent jetables selon le bon vouloir des cadres supérieurs, et où tout espoir se trouve inévitablement anéanti. Marche ou crève, et si tu n'es pas d'accord, il ne te reste que le recours à une extrême violence.

Un livre magnifique, drôle, jamais niais, captivant.
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