On ne peut qu'apprécier l'érudition de l'écrivain turc
Nedim Gürsel. Avec son livre "
Les écrivains et leurs villes", il nous conviait déjà à un voyage avec Kafka à Berlin et
Gogol, à Moscou - pour n'en citer que deux -, le voyage étant presque un alibi pour nous parler surtout d'amour et de littérature et d'amour de la littérature. de même avec cet excellent récit de voyage qui ne se contente pas du simple déplacement géographique mais relie avec intelligence et gourmandise les lieux d'avec leur Histoire et leurs écrivains : Sädegh
Hedayat, un pied vers l'occident, l'autre vers l'orient, la poètesse
Forough Farrokhzad, le grand Hâfez, bien sûr, et bien d'autres encore. Et les occidentaux ne sont pas en restes ! Ainsi
Pierre Loti,
Nicolas Bouvier ou encore le poète turc Nâzım
Hikmet sont amplement cités. Si
Nedim Gürsel égratigne de temps à autre la censure iranienne, il ne se complait pas dans la critique facile et gratuite - seul le voyage compte, la route nous appelle, les livres aussi.
Nedim Gürsel observe l'Iran dans sa complexité, mais aussi et surtout dans sa beauté, qu'elle soit rurale ou urbaine. C'est un voyage à travers le temps et les textes, mais c'est aussi un regard singulier que nous offre cet écrivain, une focale à laquelle nous n'avions pas pensé peut-être, ou seulement rêvé.
Nedim Gürsel, lorsqu'il voyage, prend un bagage qui est celui de la connaissance, du savoir et de l'humanisme et c'est là ce qui fait la grandeur inespérée de ce beau récit.