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Timour Muhidine (Autre)Pierre Pandelé (Traducteur)
EAN : 9782330161316
176 pages
Actes Sud (12/01/2022)
3.58/5   20 notes
Résumé :
Très différent de ce qu’un flâneur pourrait écrire sur ce pays, ce récit, à travers une approche empathique et fouillée, révèle les très nombreux détails de la vie quotidienne iranienne (en particulier celle des écrivains, mais pas seulement) et s’efforce d’éclairer les points obscurs de la religion et de la mentalité.
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Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
Il faut un instant oublier les images que nous avons actuellement de l'Iran et se rappeler l'histoire millénaire de ce pays. L'Iran regorge de richesses architecturales ayant traversé le temps et les différentes périodes historiques qui ont jalonné le pays.
Nedim Gürsel, écrivain turc, passe un séjour dans son pays voisin en touriste et nous emmène ainsi de ville en ville. Son voyage est avant tout culturel, et nous découvrons grâce à lui l'ambiance littéraire de Téhéran qui a vu émerger de grands poètes comme Hedayat ou la jeune Forough Farrokhzad que j'ai eu la chance de lire il y a quelques semaines, ainsi que de nombreux autres poètes classiques et contemporains qui ont dû pour certains défier un régime autoritaire par leur modernité.
C'est dans les pas de Pierre Loti qu'il visite ensuite les deux grandes villes historiques que sont Ispahan et Chiraz, et par son regard qu'il les étudie. le regard de Nedim Gürsel fait sans cesse des allers-retours dans le temps, de ce qu'il voit de son taxi climatisé et silencieux à L Histoire des shahs qui se sont succédé dans des luttes violentes. Histoire et légendes se confondent parfois dans ces récits qui marquent encore profondément le peuple d'aujourd'hui. Preuve en est ce tout ce que m'ont raconté mes étudiants iraniens de leur histoire, désireux de protéger par la même la culture persane de l'invasion arabe que le pays a subi dans le passé.
Le plus émouvant est sans doute la disparition de Persépolis dans une incendie orchestrée par Alexandre le Grand, et dont il ne reste que des ruines et des pans de fresques murales magnifiques.
Par son regard humaniste, c'est un beau voyage que Nedim Gürsel nous propose ici dans ce pays fascinant, aujourd'hui bousculé par des révoltes violentes malheureusement, fruit de son passé mouvementé.
J'oubliais: la couverture du livre est magnifique, merci Actes Sud.
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T'es qui, toi, écrivain voyageur qui déambule seul dans la capitale iranienne,
t'es errant ?

Etrange coïncidence !
Un matin de la semaine dernière, j'entends (et j'écoute) sur France Inter une interview de François-Henri Désérable, qui vient de faire un voyage de six semaines en Iran qu'il relate dans « L'usure d'un monde », livre qui vient de sortir.
Deux jours plus tard, je trouve dans la boîte aux lettres « Voyage en Iran » de l'écrivain turc Nedim Gürsel, la sélection de la bibliothèque orange tournante.

Deux récits de voyage bien différents, mais sur le même pays, avec la même référence au célèbre « L'usage du monde » de Nicolas Bouvier.
Le Français, relatant un pays vicié, va jusqu'à détourner le titre du livre du Suisse.
Le Turc, avec en sous-titre « en attendant l'imam caché », emprunte les chemins référencés de la littérature pour illustrer son propos.

J'ai trouvé l'accroche, je me lance un défi, aller à la découverte d'un pays que je ne connais pas, l'Iran, vu par des écrivains voyageurs, à des moments différents, pour essayer de comprendre les richesses insoupçonnées de l'ancienne Perse.  

Ce qui marque en premier lieu à la lecture de ces romanciers de récits, c'est la description de la lumière et des couleurs, tout un florilège éclatant.

Nicolas Bouvier, dans L'usage du monde, écrit ceci :

« Et surtout, il y a le bleu. Les portes des boutiques, les licous des chevaux, les bijoux de quatre sous : partout cet inimitable bleu persan qui allège le coeur, qui tient l'Iran à bout de bras, qui s'est éclairé et patiné avec le temps comme s'éclaire la palette d'un grand peintre. Les yeux de lapis des statues akkadiennes, le bleu royal des palais parthes, l'émail plus clair de la poterie seldjoukide, celui des mosquées séfévides, et maintenant, ce bleu qui chante et qui s'envole, à l'aise avec les ocres du sable, avec le doux vert poussiéreux des feuillages, avec la neige, avec la nuit... C'est ce fameux bleu, j'y reviens. Ici, il est coupé d'un peu de turquoise, de jaune et de noir qui le font vibrer et lui donnent ce pouvoir de lévitation qu'on n'associe d'ordinaire qu'à la sainteté.»

Pour Nedim Gürsel, dans Voyage en Iran :

« En persan, gol signifie fleur. Avec ses murs de brique jaune renfermant un grand bassin rectangulaire et ses jardins ornés de vieux cyprès, arbre sacré en Iran, le palais du Golestan est un endroit chaleureux et accueillant, dénué de toute ostentation. L'enceinte extérieure qui enclot le jardin est couverte de carreaux de faïence bleus et jaunes qui n'ont pas leurs pareils dans l'art iranien. »

Il reprend également Pierre Loti dans Vers Ispahan :

« Chiraz et ses milliers de maisons de terre qui s'emmêlent, ses dômes en faïences bleues et vertes semblables à des oeufs géants, comme une ébauche de grande cité, moulée dans une argile couleur tourterelle. »

et aussi l'Iranien Sadegh Hedayat dans La Chouette aveugle :

« Elles sont bariolées comme des boîtes à bijoux. Des montagnes violettes, mauves, turquoises, jaune brûlé, marron, jaune safran. Derrière elles, un ciel bleu azur. »

Dans son interview, François-Henri Désérable parle du « bleu inimitable des mosquées d'Ispahan, la lumière qui se lève et qui se couche derrière les dunes du désert de Lout. »
 
Ce qui se remarque également, c'est la poésie, présente à tous les coins de rue et à toutes les époques, avec une prédilection pour l'incompréhension du monde.
En voici deux cités par Nedim Gürsel :

Omar Khayyam (auteur perse du 11ème siècle) :

« J'ai quitté atterré ce bas monde, j'ai trépassé.
Mes perles de savoir jamais ne seront plus percées.
Faute à la folie des ignorants
Je laisse mille idées irisées qui jamais n'auront essaimé. »

Sabahattin Ali (auteur turc du début du 20ème siècle) :

« Si un jour mon destin se sait,
Mon nom est murmuré,
Et si l'on s'inquiète de savoir où je suis,
Mon pays est celui des montagnes. »

Nicolas Bouvier n'était pas en reste, vu l'inscription sur sa Fiat Topolino:

« Même si l'abri de ta nuit est peu sûr
Et ton but encore lointain,
Sache qu'il n'existe pas
De chemin sans terme.
Ne sois pas triste. »

Et récemment, Désérable, dans « L'usure d'un monde » :

« Sur les dômes des mosquées
Sur les turbans des mollahs
Sur les barreaux des prisons
Sur le drapeau de l'Iran
Sur les cyprès millénaires
Sur les tombes des poètes
Sur les portes des bazars
Sur les dunes du désert
Sur les voiles embrasés
Sur la peau abandonnée
Sur la lutte retrouvée
Et sur l'espoir revenu
Femmes, vie, liberté. »

Ces trois derniers mots sont scandés dans la rue et aux fenêtres des maisons par le peuple iranien depuis l'automne dernier.
Désérable l'explique ainsi :

« La peur était pour le peuple iranien une compagne de chaque instant, la moitié fidèle d'une vie. Les Iraniens vivaient avec dans la bouche le goût sablonneux de la peur. Seulement, depuis la mort de Masha Amini, la peur était mise en sourdine : elle s'effaçait au profit du courage. 
Mais chacun sait une chose : derrière chaque personne qui meurt battent mille coeurs. »

En conclusion, laissons la fin du périple à Nassim Gürsel :

« L'imam caché, nous disent les Iraniens, un jour réapparaîtra et alors, rétablira l'égalité, remplira le ventre de l'affamé, soignera le malade, châtiera les tyrans et rétablira cette justice qui chaque jour passant, se fait de plus en plus désirer. Un jour l'imam caché viendra et il sera le bienvenu. Viens donc, hâte-toi, notre patience est presque à bout ! »

Des bribes d'histoires de l'Iran, pays délirant.
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L'Iran est un pays de contraste. On en retient souvent une image archaïque à cause des interdits et d'une société sous contrôle mais Voyage en Iran nous montre aussi combien son héritage culturel et littéraire est riche.
Le voyage commence à Téhéran (15 millions d'habitants), avenue Vali-ye-Asr (19 km !) où l'auteur nous invite dans ses cafés comme le Romance ou le Naderi .
A Téhéran les petits libraires et bouquinistes sont aussi très nombreux, le palais de Golestan est une merveille comme le tapis de Meched mesurant 145 m.
Mais dans ce pays, la censure est toujours d'actualité, les intellectuels objet de répression s'ils osent émettre certaines idées, les mots "danse" ou "alcool" par exemple sont interdits dans la littérature.Voyage en Iran poursuit son trajet dans d'autres régions du pays et à chaque étape, on découvre des grands noms de la poésie et littérature iranienne.
Connaissez vous Firdoussi, qui a mis 30 ans pour écrire le livre des Rois ? Avez vous entendu parler d'Hafiz, grand poète persan et un des auteurs préférés de Victor Hugo et Goethe ?

A chaque étape de ce récit de voyage littéraire et politique, on est à la fois ébloui comme l'auteur par la richesse de la culture (la beauté architecturale d'Ispahan) et comme "rappelé à la réalité" par les plus sombres chapitres de l'histoire de ce pays.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Voyage en Iran de Nedim Gürsel – attention, dépaysement garanti ! non pas en tant que voyage comme on l'entend au sens courant du terme mais en tant que plongée dans la littérature persane ! C'est passionnant, érudit, déroutant et pas ennuyeux du tout grâce à l'auteur qui réussit à nous faire partager son amour de l'écriture, ses coups de coeur, son immense admiration pour les grands poètes persans, et écrivains contemporains. Il ne se noie pas dans les détails, au contraire, il fait goûter, il nous fait toucher du doigt le caractère unique de l'oeuvre, on a à peine le temps de savourer qu'il est déjà passé au suivant !
Pour les connaisseurs, ce livre semblera être un pâle survol des grands classiques, mais pour quelqu'un qui découvre, comme moi, ce n'est que du bonheur, juste assez pour donner envie et admirer la richesse de cette littérature persane que je ne connaissais pas.

Voici quelques-uns des chapitres qui m'ont intéressée : Ecrivains et persécutions (beaucoup d'assassinats ou « disparitions » d'écrivains contemporains) ; Omar Khayyam ; le cantique des Oiseaux d'Attar ; le Livre des Rois de Firdoussi. Par ailleurs, il consacre tout un chapitre au voyage de Loti en Iran, un autre à la ville d'Ispahan et encore un autre à Cyrus, roi de Perse.

Le cantique des Oiseaux d'Attar m'a particulièrement touchée. le poète Attar fait partie du courant mystique du Soufisme, vers le 12è – 13è siècle, Rûmi est un de ses pairs. Or le Soufisme rejoint la même quête du Divin que l'on retrouve chez les mystiques catholiques, comme Thérèse d'Avila ou Jean de la Croix. Je suis donc allée me renseigner un peu plus sur ce texte « le Cantique des Oiseaux » et j'ai trouvé ces quelques lignes qu'on croirait sorties d'une préface aux oeuvres de Jean de la Croix :

Pour 'Attâr, l'âme a été séparée de l'Être aimé et jetée dans le monde qui est une terre d'exil. Ainsi chaque âme porte en elle la nostalgie du temps où elle était unie au Divin ; elle aspire à retourner à son Origine. C'est pourquoi, dès l'ouverture, les oiseaux cherchent l'Être suprême, Celui qui a été loué au début du prologue comme le Créateur des mondes. Ainsi, la situation de l'âme dans le monde est déjà une souffrance, souffrance que le cheminement va amplifier car la condition même du perfectionnement est le renoncement à soi. Pour que l'Aimé advienne au miroir de l'âme, il faut se vider de l'ego, il faut s'arracher à tout ce qui n'est pas Lui.

En résumé : un livre intéressant et réjouissant
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On ne peut qu'apprécier l'érudition de l'écrivain turc Nedim Gürsel. Avec son livre "Les écrivains et leurs villes", il nous conviait déjà à un voyage avec Kafka à Berlin et Gogol, à Moscou - pour n'en citer que deux -, le voyage étant presque un alibi pour nous parler surtout d'amour et de littérature et d'amour de la littérature. de même avec cet excellent récit de voyage qui ne se contente pas du simple déplacement géographique mais relie avec intelligence et gourmandise les lieux d'avec leur Histoire et leurs écrivains : Sädegh Hedayat, un pied vers l'occident, l'autre vers l'orient, la poètesse Forough Farrokhzad, le grand Hâfez, bien sûr, et bien d'autres encore. Et les occidentaux ne sont pas en restes ! Ainsi Pierre Loti, Nicolas Bouvier ou encore le poète turc Nâzım Hikmet sont amplement cités. Si Nedim Gürsel égratigne de temps à autre la censure iranienne, il ne se complait pas dans la critique facile et gratuite - seul le voyage compte, la route nous appelle, les livres aussi. Nedim Gürsel observe l'Iran dans sa complexité, mais aussi et surtout dans sa beauté, qu'elle soit rurale ou urbaine. C'est un voyage à travers le temps et les textes, mais c'est aussi un regard singulier que nous offre cet écrivain, une focale à laquelle nous n'avions pas pensé peut-être, ou seulement rêvé. Nedim Gürsel, lorsqu'il voyage, prend un bagage qui est celui de la connaissance, du savoir et de l'humanisme et c'est là ce qui fait la grandeur inespérée de ce beau récit.
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critiques presse (3)
Ce portrait s’appuie sur les échanges de l’auteur avec des écrivains d’aujourd’hui et d’hier et aide les lecteurs à comprendre ce pays pas comme les autres, déchiré entre son histoire plurimillénaire et sa modernité dévoyée par un régime archaïque.
Lire la critique sur le site : RadioFranceInternationale
LeMonde
16 février 2022
Au gré des ­pages défilent les lieux saints du chiisme iranien, les ruines de l’ancienne Perse, les palais décatis du Téhéran d’avant la révolution, les minarets et les coupoles incrustées de pierres bleues des mosquées d’Ispahan, les jardins de Chiraz… Mais, surtout, l’écrivain Nedim Gürsel raconte une mémoire littéraire qui résiste à l’obscurantisme des mollahs.
Lire la critique sur le site : LeMonde
LePoint
16 février 2022
Dans Voyage en Iran. En attendant l'imam caché, un récit littéraire aussi érudit que partageur, l'écrivain turc Nedim Gürsel entraîne son lecteur dans un pays millénaire, à la découverte de villes aussi mythiques qu'Ispahan ou Persépolis comme de régions arides et désolées.
Lire la critique sur le site : LePoint
Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Avec ses caravanes de chameaux débordant de marchandises, ses caravansérails servant de nichoirs aux chauve-souris, ses montagnes enneigées et ses plaines infinies, ses paysans à turban et ses femmes en tchador, ses derviches à barbe blanche et ses pauvres hères bourrant leurs pipes de tabac et d'opium, ses dômes, ses minarets, ses roseraies, ses souks et ses ruelles embouteillés, l'Iran de Loti nous apparaît comme un pays rude, lointain, indéchiffrable.
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"Qu'on songe un instant aux montagnes d'Iran, à ses villes, à ses roseraies et à ses palais, à ses rivières qui tarissent en été, à ses caravansérails et ses coupoles émaillées de bleu - vous remarquerez que j'omets de signaler ses mollahs - et l'on se fera une belle idée de la générosité ottomane. Turcs, Iraniens, nous n'hésitons pas à nous échanger villes et royaumes. Nous sommes tous, en la matière, de dignes héritiers de la littérature persane."
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Que la censure à l'époque du chah fût féroce, personne n'en disconvient, mais la révolution islamique lui a fait prendre des proportions proprement insupportables, poussant certains écrivains à se réfugier dans l'humour noir ou la satire.
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Le bleu s'est tout entier emparé de moi, à quelques pas de ce jardin, au bord d'un désert safrané sous un soleil semblable à un turban de feu
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Le mot bezirgan, emprunté au mot persan bazargan, rappelle l’importance politique et historique du bazar en Iran. Cela m’évoque aussi les coups pendables du marchand de tapis iranien Acem, surnommé “la rose d’Iran”, qui parle turc avec un fort accent iranien et ne cesse de distribuer des liasses de billets autour de lui.
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Vidéo de Nedim Gürsel
« le temps est torride, le ciel d'un bleu infini. Je suis entouré de milliers de turquoises. La terre regorge de ces pierres précieuses qu'on retaille à grands éclats bleutés et qui viendront orner le doigt d'une femme, une gorge blanche et délicate ou une poitrine fanée où poser sa tête et s'éplorer. le bleu s'est tout entier emparé de moi, à quelques pas de ce jardin, au bord d'un désert safrané sous un soleil semblable à un turban de feu. Nous sommes en août. » Nedim Gürsel, **Voyage en Iran. En attendant l'imam caché**
Plus d'informations sur ce récit traduit du turc par Pierre Pandelé : https://www.actes-sud.fr/catalogue/litterature-etrangere/voyage-en-iran
#Rentreedhiver #RL2022 #litteratureetrangere #poesieiranienne
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