La magnifique et mystérieuse photo de couverture porte à la rêverie mais dès les premières pages, l'histoire va révéler une réalité beaucoup moins légère qu'il n'y paraît. Deux époques vont s'imbriquer dans le roman, avec soixante ans d'écart.
Hélène vient de fuir l'homme dont elle attend un enfant. Elle s'installe avec sa fille Alice, au coeur du marais poitevin dans la ferme de la veuve Gransagne dont elle a loué le pigeonnier. Un pays rêvé pour la petite Alice de presque dix ans qui se complaît dans la nature et qui croit encore aux contes de fées.
Alice ne souhaite pas grandir, elle en fait même le voeu. Evoluant dans ce monde fait d'enchantements et de malédictions, elle fera remonter à la surface des secrets que la veuve Gransagne gardaient bien enfouis dans le marais.
Entre fantastique et réalité, sur fond d'orage et sous la bienveillance des anémones sauvages, les trois femmes affrontent les monstres du présent et du passé.
Un récit qui débute comme un conte de fées puis monte en puissance jusqu'à se donner des airs de roman policier. L'écriture est fluide, les pages se tournent avec facilité, suscitant une certaine curiosité. Les personnages aux personnalités bien trempées cachent une fragilité attachante. L'amour, qui est à la clé de l'histoire, est une croix qu'il faut porter ou se défaire pour enfin trouver la sérénité.
Merci à Babelio et aux Editions du Seuil pour l'envoi de ce roman qui a pleinement rempli la double mission d'offrir au lecteur la possibilité de se divertir et de s'évader.
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Ne vous fiez pas à la couverture, assez romantique, elle est trompeuse. le contenu est plus noir que blanc. le prologue étant le suicide de la belle mariée, dans une ferme du marais poitevin en 1950 une nuit d'orage.
En 2015, y vit toujours la propriétaire, une veuve acariâtre, aidée d'une auxiliaire de vie et d'un métayer. L'histoire débute par l'arrivée d'une femme enceinte, Hélène, et sa fille de 10 ans, Alice, qui louent l'ex pigeonner du domaine réaménagé en logement. Hélène fuit un homme toxique. Elles arrivent un jour… d'orage, et cela a son importance dans l'histoire.
Alice est fascinée par les contes. Elle voit immédiatement dans les bois et marais environnant le décor et les personnages d'un conte russe, et se donne pour mission de libérer la princesse de l'ogre.
Les histoires de ces 3 personnages féminins vont se rejoindre. Il y a bel et bien d'une certaine façon une princesse à délivrer et un ogre à chasser.
J'ai trouvé le récit globalement réussi, prenant, mais inégal. Les scènes du point de vue d'Alice dans la nature, les scènes d'orage, les scènes fantasmagoriques, les scènes du passé de la veuve, sont pleines de tension, haletantes. Les scènes domestiques du point de vue d'Hélène sont moins convaincantes, une volonté de faire de l'effet avec des formules que je trouve plaquées et qui me sortent de l'ambiance, dommage.
Ce qui me dérange, surtout, c'est que je ne sais pas sur quel pied danser avec ce roman. Il y a un vrai potentiel dramatique, qui m'a happée, mais non assumé, atténué, gommé par un côté feel good donné à la fois par la couverture, par les bons sentiments des personnages, et par l'histoire qui se passe trop bien. Et la littérature feel good, ça ne me convient pas, je ne suis pas le bon public pour cela.
Je remercie évidemment Babélio et les éditions Seuil de m'avoir confié cet ouvrage dans le cadre d'une masse critique.
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