J'ai reçu ce roman dans le cadre d'une Masse Critique. Merci à Babelio et aux éditions du Seuil pour cet envoi.
J'avais lu, lors de sa sortie, « les âmes silencieuses », le premier roman de
Mélanie Guyard, et je l'avais apprécié. Il était déjà question de secrets de famille.
Ce thème, donc, revient dans cette histoire, qui mêle deux époques et plusieurs femmes et filles.
Dans le prologue, en 1950, Blanche, toute jeune mariée, se suicide lors de sa nuit de noces, dans la ferme de la Grivière.
Puis le premier chapitre commence en 2015. Hélène, enceinte de sept mois, arrive à la Grivière avec sa fille Alice de neuf ans.
Pour fuir un compagnon violent, elle a loué une dépendance à la veuve Gransagne, vieille femme acariâtre souvent perdue dans ses souvenirs. Pour elle, c'est un retour dans son village d'origine, pour Alice, petite fille qui ne se résoud pas à grandir, la découverte de la campagne, des bois, des marais, véritable incarnation de son monde imaginaire régi par les contes de fées. C'est d'ailleurs Alice qui va servir de révélateur et faire resurgir un passé qui ne passe pas.
Le roman continue alors, alternant les souvenirs de la veuve Gransagne, et le présent…
J'aime beaucoup les histoires de secrets de famille, mais j'ai été déçue par celle-ci, qui m'a parue très vite à la fois cousue de fil blanc et parfois confuse, certains personnages du passé mentionnés très tôt, ne sont expliqués qu'à la moitié du roman, voire plus.
Les secrets s'empilent, les thématiques aussi (mariages arrangés, patriarcat, violences sexistes…) : c'est trop !
Le texte est bien écrit, le vocabulaire très riche dans les descriptions de la nature ou des délires imaginaires d'Alice, mais là aussi, tout est question de dosage, car cela alourdit souvent la narration, l'étirant pour une issue finalement vite évacuée.
Le côté fantastique introduit par la fillette aurait pu être une bonne idée, mais j'ai trouvé ça cliché, mal intégré au reste de l'intrigue.
Les personnages sont caricaturaux pour certains (l'intendant avide, l'aide ménagère serviable et efficace…), les personnages masculins notamment sont expédiés vite fait !
J'ai lu le roman jusqu'au bout, mais je me suis ennuyée, ou bien je suis passée à côté.
A regarder les autres oeuvres de
Mélanie Guyard, le thème des secrets de famille est très présent, peut-être a-t-elle épuisé cette veine ?
D'autres critiques apportent un regard différent du mien, je pense que ce roman trouvera un public, dont je ne fais pas partie !