Je dois reconnaître que j'ai été bluffée, jusqu'à la fin. A aucun moment je n'ai anticipé ce qui allait se passer. Loin des classiques de l'anticipation et encore davantage de ceux qui décrivent des mondes mutants, il ne s'agit pas ici d'une simple course poursuite ou d'un fuite folle vers on ne sait où, mais d'une intrigue implacable, imprévisible, qui déroule sa complexité au fil des pages. Un texte addictif qui vous tient en haleine, à la manière de ces séries que vous ne savez plus quitter. Je regrette presque qu'il n'y ait pas encore une suite, si terrible que soit la chute...
Dur mais génial !
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Le silence.
Le silence était la première chose qui frappait, lorsque l’oreille forgée à coups de nuisances sonores, redécouvrait ce monde transfiguré. Il n’y avait qu’à attendre, la conque en éveil, que l’ouïe repolie perçoive les milliers de voix, dont on n’écoutait plus jadis le râle, étouffé par les moteurs, les glapissements des jeanfoutres et les boums-boums harassants. Alors s’élevaient dans l’air le discours des vents, grondant la pluie parce qu’elle tombait en retard, les copulations débridées des batraciens, maintenant que les engins puants à deux ou quatre roues ne massacraient plus les mares, le murmure des buissons frétillants, les tirades amoureuses, les chants d’oiseaux, mirlitons du ciel et harpes ondines… La vie.
« Les lois de la nature sont absolues et immuables. Elles déterminent des relations universelles entre des classes de phénomènes, qu’elles sont à même d’expliquer et de prédire. »
« Expliquer et prédire », nous y voilà…
Les lois de la nature sont une construction humaine, une bifurcation de la foi.
D’obscur et terrible, pantin vengeur dans les mains d’une ou plusieurs divinités, l’univers est devenu matrice, avec l’expansion de la science.
Un édifice immuable de codes à décrypter, assembler, exploiter.
Les lois de la nature sont faillibles. Parce qu’elles sont humaines.
Le grand Newton ancra ses lois dans un espace, un temps absolus. Puis naquit Einstein, et la tempête relativiste effondra l’édifice. L’absolu, l’immuable n’existent pas.
Les lois de la nature sont une quête humaine. Une quête de contrôle.
L’homme créa la foi pour dompter ses peurs, puis les lois pour dompter son monde.
La nature elle, est sans foi ni loi.