Je vous le répète, ma mort, comme celle des autres, n'a aucune importance, inspecteur. Seule importe la vie. La VIE. Ces vies de femmes massacrées, sacrifiées, volées...
Qu'y a-t-il Tadjik ? Pour quoi le plaisir des femmes fait si peur aux femmes dans ce pays ? N'est ce pas pour mieux nous faire gober les lois de la souffrance ?Quand on n'a pas connu le plaisir, même la torture semble naturelle n'est-ce pas ?
La douleur, n'est-ce pas la religion des athées ?
Combien de femmes avez-vous rendu heureuses ? En respectez-vous une seule ? Combien ont joui dans vos bras ? Votre femme en fait-elle partie ? Allons inspecteur, répondez.
Bien qu'il manie à merveille la langue, notre langue, l'ami parle peu, communique par sa seule présence. Cette muette présence impose l'évidence de son être.
Tadjik était bouleversé par ces petits secrets attachants de leur vie qui, aux premières lectures, l'avaient laissé indifférent.
Elle me laisse enfin tranquille, hantée par ses souvenirs, happée par des pensées intimes.
L'amour est si douloureux. Sans doute, j'ai peu compris ton père, et peut être l'ai-je mal aimé, mais je ne l'ai surement pas peu aimé ! (...) J'ai été une princesse orpheline, paumée, bafouée, humiliée. Il a fait de moi une vraie reine d'amour, ma fille.
Déjà une autre aube, aube opaque de l'hiver parisien qui s'étirera à l'infini.