Que ce soit clair, j'aime bien ce que fait
Fariba Hachtroudi et j'apprécie le fait qu'elle écrive car elle a des choses à dire. En revanche, je suis parfois dérangé par son style. Un brin décousu, la plume est rageuse, parfois colérique, le verbe est cru alors que cela pourrait parfois être évitable (les hommes ont trop vite tendance à "éjaculer" leurs paroles). En lisant ses écrits, il me semble parfois entendre ses doigts s'emballer sur le clavier ou sa plume agresser le papier. L'ennui, c'est que parfois, c'est moi qui me sent agressé par tant de fougue.
Dans "
Iran, les rives du sang", les personnages sont très bien élaborés et leur évolution psychologique est excellemment bien décrite. La tante bavarde est l'un des personnages les plus charismatiques que j'ai pu rencontrer dans ma faible expérience de la littérature policière. L'enquête est bien "ficelée" et très crédible. Mais l'ambiance globale du livre, grise et pesante, emplie de non dits et de mensonges, donne une tonalité négative au livre, ce qui ne donne pas forcément envie de s'y plonger corps et âmes. La superposition des évènements et la multitude de protagonistes n'est pas pour aider à y voir plus clair.
C'est donc une impression en demie-teinte qui me reste de cette enquête policière, entre qualité de l'intrigue et des personnages et exubérance de noirceur ou désorganisation du récit.