Citations sur Palestine (41)
En lisant les romans et les divers expériences écrites, en essaye d'imaginer et de rêver d'un monde meilleur où tout le monde se coutoie, cependant à chaque fois qu'on en finisse un, on se rend compte qu'il s'agit d'un joli rêve.
Ce qui se passe a GAZA me déchire le coeur, des enfants et des femmes mutilés, carbonisés... De quel droit ?
Falastin sourit, yeux mi-clos dans son giron. Ce n'est rien, mamma des ténèbres, rien qu'un peu de sang de ta fille aux entrailles asséchées. Ses règles autrefois la faisaient bien plus souffrir. Ni le ventre ni les yeux ne veulent couler désormais. Les larmes de plomb ont été ravalées, bouillantes jusqu'au fond des os.
( p35)
Il effleure du revers de l'index la pression du détonateur. Un soleil de mort explosera au centre, sourd et aveugle, mêlant la chair au fer, déchirant les visages et les ventres, laissant tout autour déborder les cris, le feu, le sang. Mais le spectacle sera pour les survivants.
C'était la première fois depuis l'enfance qu'elle partageait sa chambre avec un homme. Elle éprouvait une torsion, presque une douleur au niveau du diaphragme. Cette promiscuité ne la rebutait pas ni ne l'effarouchait, mais perturbait une perception coite et presque religieuse de l'espace. La nuit derrière les murs était son refuge ordinaire. Elle y recouvrait cette liberté égale au néant, dans la pensée des disparus. La moindre présence, fût-ce celle d'un chat, accaparait vite toute sa vigilance et l'excluait bientôt d'elle-même, comme si d'autres yeux, une autre intention, s'appropriaient le vide de son âme pour des enjeux inconciliables.
La haine est une autre chaîne, sais-tu ? Leurs rabbins ont une phrase très forte à ce sujet : « sois plutôt le maudit que celui qui maudit »
Si je ne m'occupe pas de moi, qui s'en chargera ? poursuivit le jeune mendiant. Et si je ne m'occupe que de moi, qui suis-je ?
L’idée, c’est de se faire éclater dans un bus ou dans un marché, poursuit Omar. Je sais où trouver les ceintures d’explosifs. Il ne faut pas regretter cette vie d’opprimé. Plus tu fais de morts chez les sionistes, plus tu montes vite au paradis : c’est comme un carburant
- La paix ? C'est le droit du plus fort ! Ces gens-là nous infligent leur paix d'envahisseur avec des barbelés et des tanks, en détruisant les villages et les oliveraies.
- C'est que les vieux aux commandes crèvent de peur et ne jurent que par la force. La plupart ont débarqué d'Europe ou d'ailleurs avec de méchants loups bruns à leurs trousses. Ils règlent leurs comptes à travers nous. Nous sommes un peu leur miroir..
( p 110)
L'esprit ailleurs, elle saisit une poignée de lentilles sur la table pour les égrener entre deux doigts. Le fracas des blindés sur la route bitumée des colons ne l'effraie guère. Plus rien ne saurait l'inquiéter. Les années ont éloigné d'elle toute forme d'espérance ou d'intérêt. Sans rien montrer, pour ne pas souffrir, elle s'est endurcie jusqu'au détachement, avec une désinvolture alerte, presque inhumaine. La plus grande violence est celle qu'on s'inflige. Délibérément, depuis sa douzième année, à force d'ascèse ingénue, elle n'est plus de ce monde. L'état d'apesanteur totale auquel elle aspire se confondrait assez avec la grâce des martyrs.
Éditions Zulma, 2007, p.39
- C'est moi, c'est Layla, murmura une voix dans son dos. Tu ne dors donc jamais ?
- C'est si merveilleux la nuit. La terre retrouve sa toute petite place au milieu des étoiles.
( p 73)