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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
"Qu'est-ce que j'irais faire au paradis ?", premier roman de Walid Hajar Rachedi, est de ces livres qui laissent derrière eux une trace indélébile, un parfum de perfection, une envie, un besoin de relecture. Et ce n'est pas une pauvre chronique qui pourra en dire toute la puissance, la maturité, la beauté.

Difficile, en effet, en quelques mots, quelques phrases, de tout raconter de mon ressenti tant mes émotions ont été diverses et surtout fortes. J'ai été emportée de bout en bout par l'histoire de Malek Bensayah, dix-sept ans, d'origine algérienne, kabyle plus précisément, ancré dans sa foi, qui vit à Stains, dans la cité des Peupliers. Malek, "Un gamin basané qui se demande s'il est à sa place, qui négocie sans cesse entre ce qu'il pense et ce qu'il est censé faire, ce qu'on lui a dit de faire et ce qu'il voudrait…" Sa rencontre avec Atiq, un jeune Afghan en exil à la recherche de son frère jumeau parti pour se venger des Américains, lui donne des envies d'ailleurs. Lui aussi est en quête de quelque chose, quelque chose d'indéfini. Il veut se trouver, trouver sa voie, sa vie. Il rêve... Ce voyage initiatique, sur les routes, est tout autant intérieur. Sur son chemin il rencontre Katleen, jeune anglaise dont il tombe amoureux. Elle aussi est en quête…de son père, un humanitaire disparu après son retour d'une mission en Afghanistan.

Difficile, en quelques mots, quelques phrases de dire l'analyse géopolitique d'une grande finesse, l'histoire de l'Afghanistan, pays volé de son destin qui reste le symbole des affrontements entre Orient et Occident. Difficile de tout noter des réflexions philosophiques "…croire à ce qu'on ne peut pas voir, tu appelles ça la foi, j'appelle ça l'amour.", des références littéraires, musicales. Difficile de parler en détail de chaque pays traversé et si bien décrit. Car en plus du reste, des idées abordées, des personnages fouillés et attachants, l'écriture est très belle et d'une grande variété. Poétique lorsqu'il s'agit de paysages, elle se fait travaillée, détaillée, précise pour aborder les sujets sérieux, les idées. Parfois encore, l'oralité prend le relais lorsque Malek s'exprime ou l'expression se teinte d'humour "Un salon qui ressemblait à tous les salons de darons rebeus, avec son canapé Conforama, ses vieilles photos de famille et son panorama de la Mecque dans un cadre bordé de coquillages." Car de l'humour, il y en a dans ce récit qui équilibre avec bonheur la brutalité des destins des uns et des autres.

En quelques mots, "Qu'est-ce que j'irais faire au paradis" est à mes yeux, un récit d'une richesse inouïe, doté d'un souffle romanesque puissant et d'une fin particulièrement magistrale.

Lien : https://memo-emoi.fr
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« Qu'est-ce que j'irais faire au paradis » est une vraie claque. le lecteur repose le livre un peu hébété et sonné. Pour un premier roman, l'ouvrage de Walid Hajar Rachedi est impressionnant de maîtrise. Il est axé sur la difficile quête d'identité du narrateur, cas typique du jeune issu de l'immigration, comme on les appelle communément. Pris entre ses racines familiales et son présent, entre l'Islam et ses dérives, il tente de se construire et de trouver sa place dans la société.

Car, comme le dit si bien l'auteur, « Les Arabes n'existent pas. Enfin pas comme on se le figure en France : des gens faits d'une seul bloc, d'un seul visage, d'une seule langue, d'une seule opinion. […] L'Islam n'a pas de nationalité et n'a pas effacé l'âme des peuples sur son passage, tous les Arabes ne sont pas musulmans, le plus grand pays musulman n'est pas arabe.

Le livre permet à l'auteur de dresser une analyse géopolitique d'une grande finesse de l'Afghanistan, pays privé de son destin par les invasions successives étrangères et qui reste le symbole des affrontements entre Orient et Occident.

Le périple de Malek constitue un voyage initiatique et spirituel passionnant qui n'est pas sans rappeler « L'alchimiste » de Paulo Coelho, avec lequel le livre semble assumer clairement une filiation. Sa quête va également prendre une dimension amoureuse avec la rencontre d'une jeune anglaise qui va l'aider à y voir plus clair en lui.

L'ensemble constitue un texte superbement écrit, capable de susciter un éventail très varié d'émotions chez le lecteur face à des situations tout à tour tragiques, mélancoliques, pleines de poésie, non dénuées d'une pointe d'humour. le tout magnifié par un final en apothéose.

Une expérience marquante qui saura captiver le lecteur et lui donnera matière à réfléchir !
Lien : https://mangeurdelivres.word..
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En 2002, Malek, jeune musulman d'origine algérienne kabyle, vivant en banlieue parisienne, rencontre Atik, jeune réfugié afghan qui recherche son frère jumeau qui aurait l'intention de se venger des Américains pour ce qu'ils font à son pays. Un peu paumé, il décide d'aller en Algérie, qu'il fantasme, par un périple qui le mène en Andalousie où l'influence arabo-musulmane fut très prégnante, Tanger, Casablanca, Oran, le Caire. Au moment d'embarquer pour Tanger, il rencontre Kathleen qui voudrait rejoindre Tanger où elle aurait dû se rendre avec son père, disparu après son retour d'une mission au sein d'une ONG en Afghanistan. Il en tombe amoureux et la retrouve à Londres à son retour.
L'arrière-plan géopolitique donne toute sa force et sa profondeur au roman; l'auteur le situe en 2002 après les années de plomb en Algérie dans les années 90, les attentats du World Trade Center, la guerre contre les Talibans et l'installation des Américains en Afghanistan. Comment un destin individuel trouve-t-il ou non sa place au sein d'un destin collectif? Chacun des 3 personnages essaye de donner un sens à sa vie bouleversée par ces évènements et chacun cherche une réponse à cette question existentielle à travers un voyage initiatique, une recherche : recherche du père disparu à son retour d'Afghanistan pour Kathleen, recherche de ses origines pour Malek, recherche du frère, parti pour se venger de la présence américaine dans son pays, pour Atik.
Le roman soulève des questions importantes comme, entre autres, le rôle des ONG, parfois controversé, car soupçonnées de n'être pas indépendantes et d'être les chevaux de Troie des gouvernements de leur pays, dont elles reçoivent des subsides, afin de permettre l'action d'entreprises privées, en particulier, dans le domaine des ventes d'armes et de la sécurité. Les ONG font également face à un dilemme : aider indirectement un gouvernement qu'elles ne cautionnent pas, comme les Talibans en Afghanistan, ou laisser la population manquer de tout.
Le roman est tout en tension car le/la lecteur/trice se demande où vont aboutir les recherches des trois personnages; l'auteur sème des indices qui créent des ponts entre tous les personnages jusqu'au final à couper le souffle.
Un premier roman impressionnant de maîtrise, que ce soit dans la narration, le style, l'arrière-plan; un auteur à suivre, à n'en pas douter.
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Nous sommes en France, Malek Bensayah, son bac en poche, décide de faire un voyage pendant l'été avec toutes ses économies et d'aller en Algérie, terre de ses ancêtres, en passant par l'Espagne, etc. Sorte de quête ou de voyage initiatique. Il rencontrera Kathleen a plusieurs reprises durant son voyage. Il tombera amoureux de cette anglaise. Avec sa maladresse, il aura bien besoin d'un coup de pouce du destin pour pouvoir la revoir.
Ce roman comporte plusieurs histoires, celles de frères en Afghanistan, celle de Malek, celle de Kathleen et de son père travaillant pour une ONG, etc. Toutes sont liées. Mais je n'en dis pas plus pour ne pas divulgâcher.
La force de ce livre est de nous faire passer de pays en pays en nous éclairant sur l'histoire et la situation géopolitique de chacun. Il offre plusieurs points de vue. J'ai bien aimé le passage où Kathleen et son père parlent des manuels d'histoire et de la façon dont chaque pays interprète et s'approprie l'Histoire. J'ai d'ailleurs mis l'extrait en question sur le blog.
J'avais deviné la fin donc je ne peux pas dire que j'ai été surprise par ce roman. Par contre j'ai aimé accompagner Malek dans son voyage même s'il m'a semblé quelque peu invraisemblable. La plume de Walid Hajar Rachedi a su m'emporter. Il fait preuve d'humour et je dirais d'une certaine fraîcheur ou candeur à travers le regard de Malek qui font du bien. C'est rythmé et fluide, parsemé de poésie et de philosophie. Et il y a même une ode à la littérature et à la lecture, donc en tant que bibliothécaire ça me touche. J'apprécie les livres publiés par Emmanuelle Collas car ils permettent d'avoir un autre regard sur le monde, une ouverture.
Un premier roman très intéressant, bien écrit et en lice pour le Prix Orange du Livre 2022 ! Il a fait une forte impression auprès de mes camarades jurés lecteurs.
Lien : https://joellebooks.fr/2022/..
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roman intense, ou se melent plusieurs histoires, plusieurs voies qui finissent par se retrouver... le destin est il si inéluctable ? où est notre libre arbitre ? telle est la question de ce livre... et elle reste entiere. c'est au lecteur de décider si le destin est plus fort que tout...
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L'histoire se situe en 2004. Malek Bensayah quitte sa cité de Stains pour aller retrouver son ami Ali à Lille. Il y rencontre Atiq, un jeune afghan qui lui raconte son histoire, et celle de son frère jumeau Wassim qu'il recherche. Son histoire bouleverse Malek, mais il a un projet, celui de partir en quête d'un passé, et par une sorte de voyage initiatique, il se rendra en Espagne, au Maroc et « jusqu'où ses pieds peuvent l'emmener», en Kabylie, d'où ses parents sont originaires.
Ce roman est subtilement écrit, et l'humour aide à traverser ces destins tragiques, ces vies dans un monde fragmenté et crispé. Malek témoigne de ce monde qui bascule, à travers les événements tragiques de ce début de XXIè siècle.
J'ai appris beaucoup, me suis perdue par moments tant le nombre de sujets foisonne, mais l'écriture est si sincère et profonde que je me suis laissée embarquée. le personnage de Malek est intéressant, émouvant, et sans doute très mature à seulement dix-sept ans, mais peut-être était-ce important, pour montrer un autre visage du jeune de banlieue souvent stigmatisé.
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À la croisée des chemins, une quête
Ce premier roman est remarquable par son sujet et sa construction.
Les deux ou trois premiers chapitres peuvent paraître confus, mais c'est une impression qui s'estompe vite, car en fait cette histoire a la densité nécessaire pour vous offrir le monde en à peine trois cents pages.
Malek 17 ans, vit dans la banlieue parisienne, et lors de la venue d'un cousin, qui quitte l'Algérie pour vivre à Lille, il découvre des histoires familiales à travers les récits de ses parents, qu'il ne connaissait pas. Il rend visite à son cousin Ali et découvre la réalité des sans-papiers, de la fermeture de Sangate et de l'ouverture de la Jungle à travers le parcours de Nourredine coureur de haut niveau mais qui n'a pas de visa et celui d'Atiq venu d'Afghanistan en espérant devenir footballeur professionnel.
Atiq a un jumeau Wassim qui faisait des études d'anglais pour devenir journaliste. Mais les talibans ont fermé son université.
« Tu imagines, il était devenu la « voix » du régime… Les voisins disaient que l'ambition l'avait fait vriller . Je n'y croyais pas du tout… Jusqu'au jour où je l'ai vu apparaître dans les tribunes du stade aux côtés des dirigeants talibans, où je l'ai vu applaudir des deux mains au discours qu'a prononcé le mollah après l'exécution. »
Wassim disparaîtra et Atiq le recherchera.
Ces rencontres vont être le déclencheur pour Malek d'un monde qui l'appelle.
Il partira sans demander la permission.
De Paris au Caire, en passant par Séville, Grenade, Tanger et Oran (j'espère ne pas en avoir oublié), le périple lui fera faire toute sorte de rencontres, il ne retiendra que les plus belles. Surtout à Tanger où il rencontre Kathleen, qui elle aussi cherche de façon obsessionnelle, son père qui a travaillé pour des ONG et qui a disparu.
Tous les deux vont savoir mettre à profit leurs points communs et faire de leurs différences une véritable richesse.
J'ai beaucoup aimé la maturité de Malek, ce n'est pas un écervelé qui part à l'aventure. Au contraire, il a envie d'une recherche d'identité et au cours de ce voyage il s'aperçoit qu'il n'y a pas forcément de réponse dans ces ailleurs.
L'auteur lui fait dire : « Je suis Algérien comme un Français. »
Il pose véritablement la question de l'assimilation et de la perte.
Bien que l'Algérie ne soit pas omniprésente dans le roman, c'est plutôt l'Afghanistan et les agressions successives des Britanniques, des Soviétiques et des Américains. Un pays ravagé parce que pris en otage.
L'analyse historique et géopolitique nous éclaire.
Malek dans ses voyages successifs perd tous ses repères et c'est passionnant, car c'est ainsi qu'il va se révéler.
Les verrous vont sauter, c'est-à-dire les représentations qu'il se fait du monde.
Se confronter à l'autre.
Magistralement mené jusqu'au final.
Un auteur à suivre.
Merci Lecteurs.com
©Chantal Lafon


Lien : https://jai2motsavousdire.wo..
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Qu'il m'est difficile de commenter ce livre...

Une atmosphère, d'entrée de jeu.
Les passages parlant de l'Afghanistan rappellent "Les hirondelles de Kaboul", ceux en banlieue parisienne font écho à des extraits de "La décision" de Karine Tuil.
On est au centre des abominations qu'un être humain peut engendrer mais l'espoir d'une jeunesse qui rêve de non-violence et de compréhension redonne un peu de baume au coeur.
C'est un voyage initiatique : la recherche de racines, d'une place, d'une légitimité dans la société et dans le monde.
C'est aussi la découverte des émotions, du désir, de la foi et de ses dérives. Ce sont des rencontres qui donnent un sens et qui permettent le questionnement et le débat.
C'est un périple vers la maturité : celle du corps mais aussi celle de l'esprit et du libre arbitre : comprendre, trouver des réponses pour se construire.
Pour quelle issue...?
Ce livre nous tient en haleine jusqu'à la dernière ligne....
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Le coup de coeur auquel je ne m'attendais pas!
Qu'est ce que j'irais faire au paradis est le genre de roman qui, une fois refermé, reste près de vous. Il laisse une trace indélébile et un besoin de relecture. Un shoot de beauté, de poésie, d'évasion!

Malek, 17 ans, d'origine algérienne, vit en région parisienne. Il rencontre Atiq, un afghan à la recherche de son frère jumeau parti pour se venger des américains qui avaient bombardé Kaboul suite aux attentats du 11 septembre.

Cette rencontre chamboule sa vie et lui donne envie de partir à la rencontre de ses origines. de pays en pays, vers Tanger, il rencontre Kathleen un anglaise dont il tombe amoureux. Elle aussi est en quête de vérité, suite à la disparition de son père en Afghanistan.

Il est difficile de résumer ce roman sans vous en dévoiler certaine partie. Mais comme l'alchimiste (auquel il est fait référence), le voyage de Malek est initiatique. de l'Occident à l'Orient, sur fond de conflit géopolitique, de guerre de religion et de terrorisme, Walid Hajar Rachedi signe un premier roman bouleversant, épatant et m'offre mon coup de coeur de l'été, que je reçois comme un uppercut.

Comme le dit Malek au sujet de la littérature, avec ce roman, « J'ai vécu mille vies, j'ai visité mille lieux ».
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Un roman pour chacun et chacune qui aimerait découvrir les multiples facettes de l'Europe d'aujourd'hui! C'est à lire!

Le personnage principal du roman, Malek, est un jeune homme qui essaie de trouver sa place entre l'Orient et l'Occident; il a grandi en France mais ses origines sont en Algérie. Bouleversé par l'histoire d'Atiq, un jeune réfugié afghane, il décide de faire un voyage à travers l'Europe jusqu'en Afrique du Nord. le but : se faire une opinion sur le monde. Pendant son voyage, il fait la connaissance de personnes très différentes de toute l'Europe et tombe amoureux de Kathleen, une Londonienne, dont le père, humanitaire, a disparu à son retour d'Afghanistan. Une histoire captivante et caractérisée par de nombreuses coïncidences mais en même temps tout à fait probable commence …

Dans le roman, le présent multiculturel de l'Europe s'entremêle avec son histoire de relations proches mais compliquées avec d'autres régions du monde, surtout avec l'Afrique du Nord et le Proche-Orient. C'est avec grande maîtrise que Walid Hajar Rachedi a construit l'histoire de son premier roman autour d'un protagoniste qui représente une génération de jeunes à la recherche de leur place dans une société qui les juge souvent trop vite. Personnellement, j'ai beaucoup apprécié des réflexions sur l'identité, la géopolitique et l'histoire. Un livre passionnant et intelligent!
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