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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Bon... qu'est-ce que j'ai aimé cette lecture !!

J'ai enchainé cet essai juste après avoir lu Simone de Beauvoir, et franchement j'ai été tellement surprise ! (dans le bon sens du terme) Tellement plus facile à lire que le Deuxième Sexe, j'ai été prise dans le récit dès les premières pages et j'ai adoré ma lecture !
Je ne connaissais rien du procès de Bobigny et je suis extrêmement contente d'avoir pu en apprendre là-dessus.
Petit mot rapide aussi sur les annexes de fin, c'était super intéressant, ça rajoute vraiment quelque chose à la lecture du texte !
J'ai aimé La cause des femmes du début à la fin et à l'heure d'aujourd'hui où j'ai fini de lire toutes les lectures cursives de français, je pense que ce fut l'oeuvre que j'ai préférée avec « Sorcières ». Je la considère vraiment comme un texte à lire dans sa vie et je suis sincèrement heureuse qu'il ait été proposé dans les lectures cursives, me permettant ainsi de le découvrir.

Je n'ai que seize ans mais le texte est parfaitement abordable, très agréable à lire. C'est une oeuvre avec une importante valeur testimoniale et qui mérite vraiment d'être lue !!

petit update datant de juin 2022 : j'ai même décidé de présenter cet ouvrage en deuxième partie pour l'oral de français :)
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Encore mineure, Marie-Claire, vous vous faites violer par votre ex petit copain. Vous décidez d'avorter. Votre ex petit copain vous dénonce à la police. C'est vous qui devez rendre des comptes devant la justice.

Vous êtes une toute jeune fille en Tunisie, Gisèle, brillante à l'école, mais votre père ne s'intéresse qu'aux résultats scolaires de vos frères. Une fille, ça ne compte pas. Et bien vous devenez avocate.

Pendant la guerre d'Algérie, vous défendez de très jeunes combattants qui risquent la peine de mort. Voilà que vous tombez enceinte sans l'avoir voulu et que vous enragez de voir vos forces vous quitter au moment où vous devez mobiliser toute votre énergie pour plaider.

Mais pourquoi personne n'en parle, de ce fardeau de la grossesse non désirée, vous dites vous ! Une femme ne peut donc pas conduire sa vie ?

Marie-Claire a besoin d'un avocat, pas cher. Gisèle pose ses conditions : que Marie-Claire accepte que Gisèle fasse éclater le scandale de sa situation. "Mais non, moi je ne veux surtout pas me mettre en pleine lumière - c'est déjà suffisamment la honte sur moi ; je veux juste ne pas finir en prison" (en substance). "Alors tant pis, cherchez un(e) autre avocat(e)". "Bon, alors d'accord".

Des dizaines de milliers de femmes manifestent, viennent vous soutenir à vos procès - car, il y a plusieurs personnes en cause. En effet, fille de famille très modeste, vous ne pouviez pas réunir l'argent pour partir en Angleterre sans que personne ne le sache ; et puis vous étiez mineure ; il a fallu le dire à maman sans le sou qui s'est trouvé obligée d'aller voir la faiseuse d'ange sympa, qui prend pas cher pour organiser "ça". Il y a donc plusieurs procès

Mais aussi, des mobilisations, des témoignages : une pétition dite des "300 salopes" - 300 femmes célèbres qui disent "moi aussi, je me suis fait avorter" ; des médecins catholiques pratiquant : "je suis contre l'avortement mais j'ai dû me résoudre à procéder à des avortements", etc.

Marie Claire : relaxée, oui, mais pas sa mère.
Manif.
Sa mère relaxée, oui, mais pas la faiseuse d'ange.
Manif.
La faiseuse d'ange : relaxée.

Ah bon, vous les juges, on vous a convaincus qu'aucune n'est coupable ? Qu'avorter n'est pas un crime ? Et bien nous voulons à présent que ce soit un droit pour toutes les femme !

Et c'est reparti : manifestations, pétitions.
Ça y est c'est un droit.

C'est un droit ? Mais seules les femmes qui ont de l'argent pourront se le payer, comme avant, comme lorsqu'elles allaient se faire avorter en Angleterre... Non, non, pas question : l'avortement doit être remboursé par la sécurité sociale !

Et c'est reparti : manifestations, pétition.

Et c'est ainsi que l'avortement est devenu un droit pour toutes, remboursé par la sécurité sociale.

Après le droit au divorce, encore un énooorme pas franchi vers l'égalité des droits hommes-femmes. Il a été précédé de très peu du droit à la contraceptlon.

Lisez "la perle et la coquille" de Nadia Hashimi pour voir à quelle condition d'esclave domestique et sexuelle peut encore être réduite une femme au 21e siècle.
L'absence de droit, c'est le lot d'une écrasante majorité (je ne crois pas exagérer) de femmes sur la planète.

Voilà en tous les cas dans "La cause des femmes" toute l'histoire du procès de Bobigny, comme on a appelé le procès de Marie-Claire défendue par Gisèle Halimi, et racontée par Gisèle Halimi dans ce livre.

On ne peut le quitter - on le lit d'une traite.

Et Simone Veil dans tout cela ? Je ne me souviens même pas si l'auteure en parle... Simone Veil a tout simplement mené, là où elle était, à l'Assemblée, sa part d'un combat, mené dans la rue, les arrière salles, les foyers domestiques, par des dizaines (des centaines ?) de milliers de femmes dans cet après 1968. Autrement dit, sans lui enlever son mérite, elle était portée par une très large mobilisation qui comprenait des hommes aussi d'ailleurs.

D'ailleurs je ne me souviens plus si La cause de femmes fait bien toute leurs places aux mobilisations - si le livre ne tire pas la couverture au seul procès...

Frais lecteurs, rafraichissez moi la mémoire, svp.

En tous les cas, non, tout ça n'est pas "grâce" à une avocate ou grâce à une ministre. Comme tout droit, il n'a le pouvoir de changer la société que lorsqu'il a été arraché par en bas, par de larges mobilisations. Car dans ces conditions, une fois gagné, il sera défendu bec et ongle de toute part à la fois.

Même si cette limite existe, dans ce livre, consistant à réduire le combat des femmes à un combat juridique, "La cause des femmes" est un récit véridique passionnant et entousiasmant.

Je vous raconte tout cela : je l'ai lu il y a 15 ans. C'est dire qu'il m'a marquée.
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de Gisèle Halimi, je connaissais ce que tout le monde sait : une avocate militante, celle qui a défendu les accusées du procès de Bobigny, jugées pour complicité ou pratique de l'avortement. Une grande militante qui a lutté pour nos droits… Pas grand-chose finalement et c'est donc avec beaucoup de curiosité que j'ai ouvert La Cause des Femmes…

Tu ne vas pas être surpris ami-lecteur mais je n'avais pas fait attention au fait que l'ouvrage contient deux textes distincts : le Temps des Malentendus et La Cause des Femmes. Cette première publication, je dois le dire, a refroidi mon ardeur. Parce que le Temps des Malentendus semble destiné au public le plus large et pas à ceux ou celles, comme moi, qui se sont déjà renseignés sur le féminisme. Madame Halimi vulgarise à l'extrême pour rendre les notions qu'elle explique le plus accessibles possible. du coup je me suis ennuyée… J'ai même été un tantinet agacée par le simplisme et les raccourcis que nous offre ce court texte. Heureusement cette brièveté a sauvé ma lecture car quand j'en suis – enfin – arrivée à La Cause des Femmes, ça a été tout autre chose.

Gisèle Halimi aborde sa jeunesse et la manière dont elle est devenue avocate, quel combat ce fut pour elle, et de quelle manière la cause féministe s'est imposée à elle. C'est fort, c'est fascinant, c'est admirable. Très vite, on ne peut oublier que c'est une juriste qui nous parle sans pour autant que le récit ne soit froid. Madame Halimi raconte ses avortements, ceux qui l'ont menée à militer. le procès de Bobigny est raconté sans fard et elle ne cache rien des errances militantes qui ont eu lieu à cette occasion. Ça indigne, ça émeut, ça serre la gorge. le genre de bouquin qui rappelle à quel point la question de l'avortement est au centre des combats, qu'il s'agisse du droit de disposer de son corps ou d'avoir la possibilité de choisir sa maternité. Parce qu'au-delà de philosophie ou de théorie, Gisèle Halimi a mis les mains dans le cambouis… Elle nous dévoile ainsi l'aspect meurtrier de la loi de 1920, elle nous présente certaines de ces victimes et c'est parfois très dur. Dur mais nécessaire.

Là ou La Cause des Femmes m'a impressionnée, c'est par sa lucidité. Ainsi quand elle aborde la question de l'éducation sexuelle Gisèle Halimi met tout de suite en évidence ce que personnellement je reproche à la manière dont l'Éducation nationale traite ce domaine, page 155 :

"Ce que je crains dans les programmes officiels d'information sexuelle, dont j'ai parlé plus haut, c'est que celle-ci, uniquement dirigée vers la procréation n'ampute la sexualité, l'amour, de leurs dimensions fondamentales de liberté et de plaisir. J'ai peur qu'elle ne se limite, comme déjà dans certains lycées, à une première leçon comportant l'étude des planches anatomiques, une 2e leçon consacrée à l'étude des maladies vénériennes et le tout baignant dans le refus traumatisant à parler du plaisir."

La Cause des Femmes n'est pas seulement passionnant, il est indispensable et, à l'avenir, si je dois conseiller des ouvrages sur la question féministe, il sera un des premiers que je citerais…
Lien : http://altervorace.canalblog..
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Un livre incroyable, très bien écrit. On découvre la jeunesse de l'avocate qui a tant milité pour l'émancipation des femmes et ces motivation. Et surtout on découvre de l'intérieur toute la période qui précède la loi simone veil et toutes les batailles ayant mené à l'acceptation de cette loi. Sans chercher à dévaloriser la gente masculine, gisèle halimi nous dévoile comment elle a défendue la cause des femmes. Je recommende vivement ce livre qui m'a beaucoup touvhé.
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La cause des femmes, un combat, LE classique indispensable de la militante Gisèle Halimi, que toute féministe qui se respecte se doit de lire au moins une fois, ne serait-ce que pour comprendre les piliers du combat pour le droit des femmes.

Cet ouvrage est plutôt comme un document, précieux, argumenté, à l'image de l'avocate qu'est Gisèle Halimi.
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Premier livre que je lis de Gisèle Halimi, et à un moment où l'actualité s'y prête d'autant plus. Quelle femme! Et quelle femme engagée! Mais ça, on le savait...

Ce livre m'a beaucoup plu car il parcourt en détail plusieurs périodes importantes dans la vie de Gisèle Halimi.
Elle y évoque son enfance en Tunisie et la découverte (très forte) de sa conscience politique, féministe. Ensuite, son arrivée en France pour étudier et s'émanciper, se découvrir en tant que femme dans ce monde d'hommes (où elle est bien souvent la seule avocatE!) et bien sûr le sexisme qu'elle a affronté quasi quotidiennement dans l'exercice de son métier et dans ses combats.
Elle parle de ses avortements, et bien que je savais qu'elle y avait eu recours, on y découvre les raisons et les conditions dans lesquelles elle s'est faite avortée, à des périodes très différentes de sa vie. Ces témoignages très personnels à chacune sont, je pense, essentiels.
Ses procès marquants sont bien entendu présents et c'est passionnant: le procès de Bobigny y est longuement détaillé, Djamila Boupacha à qui elle a consacré un livre est également évoquée, le procès de Moknine...
C'est aussi un livre qui a pour but d'alerter, d'expliquer l'importance de l'information sexuelle, de l'accès à la contraception et bien sûr à l'avortement dans de bonnes conditions sanitaires. de nombreuses annexes nous permettent de retrouver toutes les lois évoquées tout du long par Gisèle Halimi, au sujet de l'avortement mais aussi du viol. Tout y est expliqué en détail, on peut ne rien connaître à Gisèle Halimi, au long combat pour le droit à l'avortement libre, digne et sécurisé, aux lois... on en ressortira plus riche de toute façon.

Son livre date d'il y a plus de 20 ans, et pourtant Gisèle Halimi aurait pu l'écrire aujourd'hui. Ce livre donne de la force et renforce toujours le sens du combat des femmes pour les droits des femmes, jamais vraiment acquis, jamais assez conquis!
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Merci Maître

Parfois on a là chance de lire ce genre de livre.
Celui dont ont veut souligner chaque phrase pour ne jamais l'oublier.
Dont on veut arracher chaque page pour l'encadrer.
La garder.
La célébrer.

Me Halimi explique avec tant de justesse et d'éloquence le poids d'une grossesse non-désirée. L'état d'esprit dans lequel la femme est plongée au contraire d'une grossesse désirée.

Faisant écho à une situation malheureusement à nouveau d'actualité et rappelant que l'IVG n'est que le sommet de l'iceberg qui se compose de l'accès à des cours d'éducation sexue*le et d'accès à la contraception car tenir des femmes dans l'ignorance de leur corps et dans le refus du plaisir physique ne peut qu'aboutir à ce choix.
Un choix dangereux et illégal selon les époques mais qui ne s'est JAMAIS arrêté il est important de le rappeler.

Elle souligne qu'il s'agit là d'être l'égale des hommes sur la gestion du plaisir, de sa postérité, de son corps. D'être libre, de ne dépendre de personne et de pouvoir CHOISIR sa grossesse éventuelle.

Entre sa vie et sa carrière au service des femmes Me Halimi nous prouve l'importance de l'indépendance matérielle, de la connaissance de son corps et de la sororité.

Une femme extraordinaire qui a réussi à faire entendre la voix des femmes et nous avait prévenu que le combat ne s'arrêterait pas.
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un livre d'une grande justesse, 50 ans après les mots de Gisèle Halimi sont toujours d'actualité. le combat des femmes n'est pas terminé!
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Qui pose encore la question du féminisme de nos jours ? Pourtant rien n'est encore gagné. La lutte contre le viol, les rapports de dépendance, la protection de leur intégrité et tout ce qui est encore et encore vécu par tant de femmes, dans leur foyer comme dans le monde du travail, l'humiliation, l'injustice,  la violence, voire pire la négation de son identité...
Freud nous a fait beaucoup de mal "à supposer que nous crevions d'envie d'avoir un pénis" !
Dans ce livre de 1992, Gisèle Halimi démontre l'assujettissement de la femme de la Genèse à notre époque contemporaine patriarcale.
L'autrice évoque son enfance où dans ses références éducatives la femme, même majeure, est traitée en mineure
"... L'injustice première, l'inégalité fondamentale, pour moi, étaient liées à ma condition de femme... "Je suis une fille représente pour moi le cas type de ce qu'on appelle en droit romain une capitus diminutio. Une diminution de tous les droits, de toutes les possibilités. J'étais un être humain de seconde zone."
Des témoignages effroyables m'ont glacé le sang.
Cet ouvrage est une nécessité !
Je le recommande.
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J'ai lu La Cause des femmes en une seule journée.
C'était ma première approche de la littérature féministe et quoi de mieux que de lire Gisèle Halimi ?
La Cause des femmes est un livre qui m'a extrêmement touchée, elle raconte son parcours en tant que seule femme ayant été faire des études de droit en France, qui a quitté le berceau familial et qui s'est battue pour ce en quoi elle croyait vraiment.
Je ne connaissais que très peu de choses du procès de Bobigny mais je suis ravie d'avoir pu lire La Cause des femmes.
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