Plaidoirie pour l'avortement

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Un enfant qui nait sans que l'on le désire, croyez vous Messieurs véritablement que sa soit bon pour lui, pour l'homme qui sera?
Et de quelle vie parlons nous?

Est-ce que vous accepteriez, vous, Messieurs, de comparaître devant des tribunaux de femmes parce que vous auriez disposé de votre corps ?...
Cela paraît démentiel !

Cela me fait penser à cette fameuse vignette, que l'on avait dû payer pour verser, je crois, une retraite aux vieux, et qui, en définitive, n'a servi qu'à financer la guerre d'Algérie...

L’échec, l’erreur, l’oubli…Voulez-vous contraindre les femmes à donner la vie par échec, par erreur, par oubli?

Pour trouver le moyen de cette soumission, Messieurs, comment faire ? Simone de Beauvoir vous l’a très bien expliqué. On fabrique à la femme un destin : un destin biologique, un destin auquel aucune d’entre nous ne peut ou n’a le droit d’échapper. Notre destin à toutes, ici, c’est la maternité. Un homme se définit, existe, se réalise, par son travail, par sa création, par l’insertion qu’il a dans le monde social. Une femme, elle, ne se définit que par l’homme qu’elle a épousé et les enfants qu’elle a eus.
Telle est l’idéologie de ce système que nous récusons,

Car personne ne peut soutenir, du moins je l'espère, que l'on peut donner la vie par échec. Et il n'y a pas que l'échec.
Il y a l'oubli.
Supposez que l'on oublie sa pilule. Oui. On oublie sa pilule. Je ne sais plus qui trouvait cela absolument criminel. On peut oublier sa pilule.
Supposez l'erreur. L'erreur dans le choix du contraceptif, dans la pose du diaphragme.
L'échec, l'erreur, l'oubli...
Voulez-vous contraindre les femmes à donner la vie par échec, par erreur, par oubli ?

Si notre très convenable déontologie prescrit aux avocats le recul nécessaire, la distance d'avec son client, sans doute n'a-t-elle pas envisagé que les avocates, comme toutes les femmes, étaient des avortée.....
(p. 14)

Elles sont ma famille.
Elles sont mon combat.
Elles sont ma pratique quotidienne. (15)

Exit la proposition de loi.
La contraception avorte, mieux encore, elle est "morte-née"..
L'obscurantisme et l'hypocrisie auront gagné une nouvelle bataille.

[Au sujet d'une loi de 1972 sur la contraception que le ministre Foyer fait capoter.]

Le crime entre tous, on vous l’a dit, c’est de livrer huit cent mille femmes à l’avortement clandestin.