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4,33

sur 1271 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Trois visions d'une même horreur, trois destins exposés à la plus grande catastrophe humaine de tous les temps.

Ce roman choral bouleversant présente trois prismes différents pour une seule souffrance, car il faut forcément plusieurs voix pour raconter l'irracontable, il faut plusieurs cerveaux pour tenter de comprendre l'inimaginable, il faut plusieurs vies pour rappeler ce que nous ne pouvons pas oublier.

Dans ce récit d'une force exceptionnelle, Martha Hall Kelly nous présente les êtres humains dans toute leur nature, profonde, présente, instantanée, héroïque et fulgurante.
Entre la dimension réelle d'une guerre et le mélodrame, l'auteure fait le bon choix et c'est ce qui fait le charme du récit.

L'auteure ne se contente pas de faire tournoyer un carrousel des horreurs, elle met en exergue la capacité de résilience et le courage chez certaines victimes qui ne se sont pas laissées anéantir et ont réussi à se battre et à conjurer le sort.

Il est des écrivains et des livres qui semblent happés par L Histoire dans laquelle ils sont ancrés. Celui-ci en est un.

Comme de nombreux auteurs avant elle Martha Hall Kelly écrit pour que ces témoignages marquent les esprits et réveillent les mémoires.


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C'est un roman si dense que je ne sais même pas par où commencer… Peut-être que le plus simple est de vous parler de la structure : l'auteure a fait le choix d'une alternance de points de vue. Trois narratrices se partagent ainsi le récit. La première se nomme Caroline Ferriday, nous la découvrons en 1939, elle est issue d'une famille aisée et est employée au consulat français. Elle partage son temps libre entre des soirées auprès de New-Yorkais qui ont des préoccupations bien différentes des siennes et les oeuvres de bienfaisance pour lesquelles elle se bat. Côté coeur, elle mène également son propre combat : nier l'attirance qu'elle éprouve pour Paul Rodière, un célèbre acteur français (et marié) séjournant à New-York. La deuxième narratrice est Kasia Kuzmerick, c'est une jeune polonaise vivant à Lublin auprès de sa soeur, Zuzanna, de son père et de sa mère qui est l'être qu'elle aime le plus au monde. Elle apprécie la compagnie de Pietrik, un de ses camarades engagé dans la résistance. Pour la petite anecdote, c'est à Lublin qu'un des premiers ghettos a été établi par les nazis. Enfin, la troisième narratrice est Herta Oberheuser. C'est une jeune femme allemande qui se destine à devenir médecin et rêve en particulier d'exercer la chirurgie. Aucune femme ne se voyant confier cette spécialité à l'époque et pensant pouvoir enfin toucher du doigt son rêve, elle accepte sans hésiter un poste qu'on lui propose dans un camp de travail pour femmes, à Ravensbrück.
Je vais le dire tout de suite : à mon avis, le seul point faible du roman est la liaison entre Caroline et Paul. On y croit, on n'y croit plus, c'est incessant et assez peu utile. Je n'ai pu me défaire de l'idée que l'auteure avait délibérément choisi d'offrir aux lecteurs une histoire d'amour contrarié mais je n'ai pas compris pourquoi. De l'amour, il y en a à revendre dans ce roman, ce n'était pas la peine d'en ajouter. D'ailleurs, c'est un élément inventé comme nous le révèle l'auteure à la fin de son texte. Pour le reste, rien à dire. C'est incroyablement bien maîtrisé et bien documenté. J'imagine toutes les recherches qu'il a fallu faire pour écrire un tel roman. Il est intéressant de voir comment la situation était perçue à des milliers de kilomètres, d'autant plus que le personnage de Caroline n'a pas été inventé : son histoire, son dévouement, ses qualités humaines en font un véritable personnage romanesque qui aurait pu faire l'objet d'un roman à part entière. Cependant, les passages que j'ai préférés sont ceux mettant en scène Kasia et plus largement la vie des Polonaises au camp de Ravensbrück et, dans une moindre mesure, les passages nous permettant de découvrir l'évolution de Herta. « Dans une moindre mesure » car ce personnage ambigu est particulièrement détestable. J'ai déjà lu beaucoup de romans traitant de cette triste période mais je n'arrive pas à me souvenir d'un roman abordant précisément le même sujet. Il y a bien Kinderzimmer de Valentine Goby qui se déroule dans le même camp de concentration, mais je ne crois pas qu'il y soit question des « Lapins » comme c'est le cas dans Le Lilas ne refleurit qu'après un hiver rigoureux. Les « Lapins » sont ces jeunes filles sautillant à travers le camp – quand elles n'étaient pas alitées des mois durant – et sauvagement blessées, voire mutilées aux jambes, objets d'expériences scientifiques menées par le professeur Gebhardt qui cherchait à se réhabiliter aux yeux d'Hitler, lui qui n'avait pu sauver Heydrich, mortellement blessé lors de l'attentat de Prague. Un sujet effroyable mais qu'il faut connaître. En outre, c'est une magnifique leçon de force, de courage, de solidarité et d'amour. Je termine en ajoutant qu'il s'agit d'un premier roman, et ça, c'est assez incroyable…
Un grand merci à Babelio et aux Editions Charleston qui m'ont permis de découvrir cette histoire émouvante et instructive !

Lien : http://aperto.libro.over-blo..
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Comment ne pas s'attacher à ce long récit : 657 pages à dimension historique , inspiré de faits réels, qui dépeint à l'aide d'une très belle plume le destin croisé de trois femmes très différentes, de 1939 à 1959:

Caroline , ancienne actrice américaine pétrie de générosité, envoyant des colis pour aider les français durant la seconde guerre mondiale ..

Kasia, jeune polonaise déportée au camp de Ravensbrück, ( et sa soeur Zuzanna médecin, ) entrée en résistance au péril de sa vie ....

Herta , médecin —-bourreau—-cruel, ambitieuse chirurgienne allemande , pratiquant des expériences médicales atroces sur les déportées...?

Ce premier roman remarquable , dense, très bien documenté , dévoile avec force, le combat de Kasia , victime —- elle tentera de survivre à l'indicible ——

Souffrance , joie et espoir —- humanité et inhumanité, Cruauté, horreurs , angoisse ——quête de l'amour, de la liberté, des secondes chances ——devoir de mémoire ——pouvoir méconnu des femmes à changer l'Histoire :

Caroline, à l'humanité sans faille et bien d'autres , une émotion puissante nous submerge à la lecture de cette histoire vraie , à travers témoignages de survivantes , procès de Nuremberg, «  lapins de Ravensbrück, » ( vous saurez pourquoi en lisant cet ouvrage ) lectures de lettres éclairantes , recherches inlassables fructueuses ou non, de Lublin à Ravensbrück, de Nuremberg au Connecticut, à Paris et Nanterre, de Berlin au Mémorial Muséum à Washington ....

Puissant et poignant, bien construit , simplement et efficacement , sans pathos ni sensiblerie, il fait venir les larmes aux yeux .
Impossible à lâcher comme l'écrit Tatiana de Rosnay. .

«  Le lilas ne refleurit qu'au printemps ....après un hiver rigoureux. » ....

Acheté au «  Hall du livre à Nancy , » il y a plusieurs mois . ....



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C'est très dur pour moi de donner mon avis sur ce roman. Je suis vraiment mitigée…
La 2nde guerre mondiale, les atrocités subies par les prisonniers dans les camps, la vie à cette époque, tout cela m'a toujours interpellée.
Ce roman retrace la vie de 3 femmes durant cette guerre et dans la période après-guerre.

L'une est Américaine et se démènera toute sa vie pour venir en aide aux autres, et aux Européens.
L'une est Polonaise et survivra au camps de Ravensbrück.
La 3ème est Allemande, médecin, fidèle à Hitler, et sera la seule femme jugée après la guerre pour crime contre l'humanité.
L'auteur est partie de faits réels et de personnages réels.
Caroline, l'Américaine et Herta, l'Allemande, ont vraiment existé.
La jeune Polonaise est un personnage inventé mais créé grâce aux recherches et témoignages qu'a recueillis l'auteur.
Les évènements sont donc avérés, l'histoire et son fil conducteur exacts, le tout romancé…

C'est peut-être ce qui m'a gêné dans cette lecture. Il m'a manqué un "je ne sais quoi", ou alors il y avait un petit "trop" qui m'a empêché d'avoir un coup de coeur.
Quelque chose m'a gênée dans cette lecture mais je n'arrive pas à mettre le doigt dessus. Peut-être trop romancé !

Kasia est le personnage qui m'a le plus touché. Comment survivre à tant d'horreurs ? Et pourtant l'auteur ne décrit pas l'horreur comme je l'imagine, je la trouve relativement soft.
Herta est donc médecin, du côté Allemand, mais est surtout un bourreau. Comment un être humain peut-il en arriver à détruire le corps d'un autre être humain, au nom de quelle science ? de quel idéal ?
Caroline, l'Américaine, ne m'a pas convaincue.

Je pense que j'oublierai assez vite ce livre.
En mémoire me restera les faits, l'horreur qu'a fait subir Herta Oberheuser, l'horreur subie par ces dizaines de cobayes !
Quant au sujet, et pour les personnes intéressées par le camp de Ravensbrück, je conseille plutôt le livre de Valentine Goby "Kinderzimmer", livre qui m'a vraiment marqué, au plus haut point !

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Un projet ambitieux pour un premier roman: suivre le destin de trois jeunes femmes durant la seconde guerre mondiale. Et une réussite, selon moi, les six cent cinquante pages se lisent finalement vite.

Trois jeunes femmes dont deux ont vraiment existé: Caroline Ferriday, américaine très aisée oeuvrant pour les orphelins français, et Herta Oberheuser , médecin au camp de Ravensbrück, dont on peine à comprendre le comportement. A celles-ci s'ajoute Kasia Kusmerick, juive polonaise.


Leurs destins, depuis 1939 jusqu' à 1959, vont s'entrecroiser, à Ravensbrück ou ailleurs. J'avoue m'être néanmoins nettement moins intéressée à Caroline, qui vit les événements de la guerre de loin et donc semble très peu impactée, sauf à travers ses démêlés sentimentaux avec Paul, acteur français, qui connaîtra la déportation.

C'est surtout Kasia la courageuse qui a eu toute ma sympathie.Elle a été surnommée comme d'autres" lapin" car les médecins nazies, dont Herta, ont testé sur leurs corps des expériences horribles . Sa colère de survivante est très bien analysée.

On sent que l'auteure s'est beaucoup documentée, mais elle arrive à glisser naturellement des informations sur le contexte historique au sein du roman.

On sort de ce livre le coeur meurtri par la cruauté organisée dont les humains sont capables. Poignant, intense.

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Ma note reflète mon avis partagé sur ce livre.
En fait je me suis languie pendant au moins les 100 premières pages pour retrouver de l'intérêt ensuite. Problème en temps normal, quand au bout de 100 pages ni le style ni le récit ne m'ont accrochée, j'abandonne, ç'aurait donc dû être le cas ici. Là j'ai continué, essentiellement parce que ce livre a été choisi dans ma PAL par une amie babeliote dans le cadre du challenge pavé (merci pour cette découverte cricri08). Heureusement que cette situation m'a obligée à continuer ce récit, la fin vaut mieux que le début !
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Ce récit entrecroise 3 voix :
- Caroline, pauvre petite fille riche new-yorkaise
- Herta, médecin allemande
- Kasia, jeune résistante polonaise envoyée à Ravenbrück où officie la précédente.

Caroline et Herta sont des personnages réels. Kasia a été inventée. Déjà je n'ai pas bien compris cette différence de traitement. L'auteure n'a pas hésité à "inventer" la vie des deux personnages réels mais ça l'embêtait d'en faire de même pour ces pauvres femmes devenues des "lapins" sujet d'expérimentations abominables par les SS présents à Ravensbrück ? Je me suis interrogée. Je n'ai pas compris.

Caroline est celle qui va se battre toute sa vie pour les autres. Une femme douée d'empathie au-delà de tout, quitte à dépenser l'héritage familial. Et pourtant l'auteure arrive à en faire une image d'une poupée de porcelaine, riche, fragile, obnubilée par son amour pour un acteur français.... Elle rate la poigne de celle que devait avoir la "vraie" Caroline. Car pour réussir tout ce qu'elle a fait, il fallait du mordant et de la ténacité ! Elle aurait mérité un meilleur traitement à mon goût.
Herta est la seule médecin allemande condamnée à Nuremberg. On sent que l'auteure a eu du mal à se mettre à sa place. Dès lors le personnage est assez effacé dans le récit.
Kasia est intéressante. En plus le récit a la richesse de présenter la vie dans les camps mais aussi la vie après.
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Dans les points positifs : ce récit revient sur un épisode sombre de l'histoire des camps nazis. Ou comment faire de jeunes polonaises des sujets d'expérimentation en blessures de guerre pour tenter de les soigner et voir ce qu'il se passe.... Une horreur en un mot !
Donc un avis partagé. Mais heureusement que j'ai poussé ma lecture.....
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Et encore une lecture traitant de la seconde guerre mondiale et ses atrocités.
Oui, mais là....;pour un premier roman, l'auteure a fait fort!
Trois histoires, trois femmes, trois destins.
Au début je n'ai pas bien compris le lien avec l'Américaine et les deux autres femmes sises au camp de Ravensbruck.
Ceci est un récit fictionnel mais inspiré de faits réels.
Un sujet (l'expérimentation sur des jeunes filles polonaises en bonne santé surnommées "les lapins" par des médecins nazis) que je ne connaissais pas.
Une histoire captivante qui réussit à trouver une part d'humanité dans chaque personnage rencontré (même la chirurgienne nazi peut nous surprendre par sa "compassion" envers une détenue).
Une gageure que de conter l'horreur et les atrocités et pourtant de chercher toujours une note d'espoir.
J'ai apprécié également le chapitre sur "l'après-guerre", un pan de l'Histoire qui est rarement décrit. Et pourtant....la guerre a marqué définitivement les protagonistes. Qui essaient de s'en sortir et de vivre normalement.
J'ai moins aimé les chapitres sur Caroline, à New-York, pour le côté sentimental voire futile ; en égard aux moments tragiques se passant à Ravensbruck.
L'histoire de Kasia - jeune fille emprisonnée , Résistante - m'a le plus touchée. Des souffrances terribles (aussi bien physiques que morales), et culpabilisante (car a fait emprisonner sa mère et sa soeur malgré elle) . Un personnage bienveillant mais aussi ambivalent, qui cherche sa vengeance pour pouvoir vivre mieux.
Un gros pavé qui se lit en compagnie de quelques mouchoirs.


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Couvrant la période de 1939 à 1959, ce roman traite de la seconde guerre mondiale à travers le regard de trois femmes dont les destins vont s'entrecroiser : Caroline, une riche américaine francophile au grand coeur, Kasia une jeune polonaise patriote et Herta, une médecin allemande fidèle au parti nazi. Il aborde en particulier le sujet mal connu, en tout cas par moi, des expérimentations médicales réalisées par les médecins nazis sur des prisonnières au camp de Ravensbrück.
La postface nous apprend que Caroline et Herta ont réellement existé et que, si ce n'est pas le cas pour Kasia, l'auteure s'est inspirée de plusieurs témoignages pour une partie de son histoire. Les recherches documentaires ont été très poussées pour être au plus prêt de la réalité.
Voilà un roman qui réunissait tous les ingrédients pour me ravir.

Pourtant, le résultat n'est pas à la hauteur des mes espérances.
Je n'ai pas réussi à être en empathie avec le personnage de Caroline et j'ai l'impression que les éléments d'intrigue qui ont été ajoutés au roman, s'ils tentent d'alléger le côté dramatique, la desservent. le personnage de Herta aurait mérité que l'on s'attarde un peu plus sur ses motivations à défaut de la comprendre. C'est Kasia qui tire le mieux son épingle du jeu, comme si l'auteure était restée prisonnière des protagonistes réelles. Sa colère perpétuelle et sa difficulté à être mère d'une enfant lui rappelant tant Matka sont palpables.

Cela reste un roman fort et enrichissant, et très prometteur, étant le premier de Martha Hall Kelly.
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3 femmes, 3 destins. Caroline, l'américaine fortunée qui travaille au consulat français, Kasia, jeune fille polonaise et Herta, allemande et médecin. 3 vies totalement bouleversées, à l'aube de la seconde guerre mondiale. Et un point commun : Ravensbrück.

J'ai beaucoup aimé ce roman, poignant , bouleversant. L'auteure s'est appuyée sur des faits malheureusement bien réels, et je suis toujours horrifiée de voir jusqu'à quel point la folie des hommes peut mener.

Ce n'est pas un témoignage, il y a donc des ressorts romanesques. Martha Hall Kelly a cependant très bien su mélanger fiction et réel, pour faire de ce livre un roman haletant et facile à lire, même si j'ai regretté parfois un petit manque de profondeur et la façon dont Caroline est traitée dans la dernière partie du livre : elle aurait mérité mieux.

Ce fut toutefois une très très belle découverte.
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Comme j'avais envie de le lire depuis longtemps celui-là... et je crois que l'attente m'a fait apprécié ce livre encore plus. J'ai apprécié ce roman choral, où l'on suit trois destins de femmes à la période de la seconde guerre mondiale. Une à NY, d'abord, qui donne sa vie à aider les français. L'autre dans un camp de la mort, qui lutte chaque jour pour sa survie. Et l'autre, femme médecin, dans ce camp de la mort. Des destins qui se croisent, forcément... Une lecture émouvante et très captivante... Et un premier roman qui promets de bien grandes choses de la part de l'auteure.
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