Je crains que les livres de JEH ne soient bons aujourd'hui qu'à servir de calles aux tables de nuit un peu branlantes...
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Sans les femmes, je ne serais rien. Je suis rassuré de l’entendre. – Jean-Edern, viens, viens… Je suis venu, et en me redressant, je suis allé me regarder dans la glace du cabinet de toilette, les cheveux hirsutes, le poil dru sur le menton, entre des plaques espacées de peau douce, qui sont toujours restées imberbes depuis mes blessures d’enfance, lors du siège de Budapest, en 1945. J’ai les paupières lourdes, les cernes sous les yeux, rimmelisé d’épuisement, acteur et unique spectateur de mon théâtre intime, je deviens à la fois Auguste le clown, et Auguste l’empereur, dont Suétone racontait qu’au dernier jour de sa vie, réclamant un miroir, il demandait à ses proches « s’il avait bien joué jusqu’au bout la farce de sa vie ».
LES PROVOCATEURS #4 : Jean-Edern Hallier