Ne vous attendez pas à une énième compilation d'aventures sur Dark Vador, Il s'agit là d'une OEUVRE UNIQUE en son genre AUTOUR de Dark Vador !
À travers cinq petits épisodes, le scénariste Denis Hallum nous propose une vision déformée, excessive et effrayante voire glauque du Sith par ceux dont il croise la route.
De la fascination épique d'un jeune autochtone vivant sous terre, érigeant le Chevalier Noir en une sorte de "dieu" ou de héros mythique avec son remix du combat de David contre Goliath (ou plutôt une version galactique de "Godzilla" ou du dragon moyenâgeux) à coups de planches époustouflantes.
On enchaîne par la suite sur la peur irrationnelle et viscérale de l'échec d'un officier impérial totalement hystérique, paranoïaque et suicidaire. A l'orée chevaleresque du premier volet, on a là un style léger et caricatural pour des planches pourtant très violentes voire gores, créant un savoureux décalage !
Le troisième récit est incontestablement le plus "creepy" ou dérangeant du lot soit celui de la fascination poussée à l'extrême en choisissant pour héroïne une infirmière (ersatz d'Harley Quinn) pathétique, follement amoureuse et obsédée par Vador allant jusqu'à imaginer dans son délire des scènes mièvres et candides avec lui, des séquences oniriques très détaillées avec de très belles couleurs aux antipodes du style épuré et froid de la réalité ! A la fin prévisible, une histoire à la fois drôle et dramatique mais surtout complètement barrée !
L'avant-dernier épisode amorce une trame plus classique en suivant un jeune recrue de l'Alliance Rebelle. Anonyme et fanfaron craquant sous la pression lorsqu'il se retrouve seul face à l'ennemi en pleine bataille spatiale.
L'ultime segment de ce comics est, quant à lui, un véritable cauchemar éveillé !
Perle psychédélique, lorgnant vers l'horreur, ce one-shot joue visuellement sur l'effroi que Vador (ici réellement monstrueux) inspire à ses victimes. On a affaire à un scénario assez simple : une chasse à l'homme agrémentée d'affreuses (mais stylées) hallucinations, comme celle du sabre-laser prenant la forme d'un dragon rouge, d'un barman affolé et empoisonné qui va littéralement mourir de peur !
Au final, ce volume contient des récits audacieux, sombres et efficaces qui ne feront pas l'unanimité mais valent assurément le coup, à condition d'accepter bien sûr l'exercice de style que cela représente.
Comparé à d'autres comics, Dark
Vador : Sombres Visions tire son épingle du jeu en disposant dans ses pages d'un très large éventail d'ambiances : chaque chapitre est illustré par un DESSINATEUR DIFFÉRENT, ISSU DU MONDE ENTIER, et donc bénéficie d'une empreinte visuelle très marquée ne laissant pas le lecteur indifférent !