C'est alors qu'en 453, il mourut subitement, précipitant par sa disparition la chute de son Empire. C'est à nouveau une femme, Ildico, qui semble avoir scellé son destin ; Attila succomba la nuit de ses noces d'une hémorragie du nez ou de la gorge au cours de son sommeil. Le lendemain, comme personne ne répondait, on enfonça la porte de sa chambre et il fut trouvé baignant dans son sang sans blessure apparente tandis qu'à côté de lui la jeune femme, le visage couvert d'un voile, pleurait en silence. A ce que dit Priskos, cette fin plongea les Huns dans le désespoir ; quand ils eurent constaté le décès, se rasant la chevelure, ils se firent des incisions aux joues. Le cadavre fut porté sur un brancard et exposé sous une tente, puis il fut placé dans un triple cercueil et enterré dans un lieu secret avec les trophées rappelant ses victoires et la parure de son cheval. Tous ceux qui avaient travaillé à cette sépulture furent mis à mort.
1269 - [Que sais-je ? n° 1501, p. 100]
20 juin 451 - La bataille du « Campus Mauriacus » (ou Champ Catalaunique) marquait l'arrêt définitif de l'expansion hunnique ; elle laissa le souvenir d'un affrontement gigantesque alors qu'en réalité tant du côté d'Attila que de celui d'Aetius les effectifs engagés ne semblent pas avoir dépassé 50 000 environ de part et d'autre. Ce chiffre est peut-être trop élevé car, même en admettant que les deux armées aient pu vivre sur le pays, il n'est pas possible qu'une masse d'hommes sans l'organisation d'une intendance, si rudimentaire qu'elle ait pu être, n'aient pas été sans connaître des privations réelles. Cependant, cette bataille laissa une impression profonde chez les Occidentaux : la loi Gombette, chez les Burgondes, accorde une grande importance à cet événement, car elle établit la prescription pour tous les contrats passés avant cette bataille; d'autre part, une lettre écrite vers 507 par Théodoric l'Ostrogoth au roi des Wisigoth, Alaric II, en évoque le souvenir ; enfin les empereurs Marcien et Valentinien III firent frapper chacun une nouvelle pièce de monnaie sur le revers de laquelle l'empereur debout écrase un serpent à tête humaine, sans doute symbole d'Attila.
1260 - [Que sais-je ? n°1501, p. 93-94]