Antoine était perplexe.
Son train n’allait pas tarder à entrer en gare de Toulon et personne ne serait sur le quai à l’attendre.
À plusieurs reprises, il avait tenté de joindre ses parents par téléphone mais, à chaque fois, il était tombé sur le message du répondeur. Sans doute passaient-ils le lundi de Pâques chez une de ses sœurs, à moins qu’ils n’aient décidé d’une sortie en amoureux ?
Pour une fois que son père n’était pas au bout du monde, c’était normal qu’ils en profitent pour aller déjeuner en ville ou à la campagne.
Avant eux, il avait essayé le portable de Justine mais, là aussi, il n’avait eu que sa voix disant de laisser un message.
Il avait laissé quelques mots succincts pour ne pas dévoiler son arrivée, et, depuis, il guettait son appel pour lui faire la surprise. Mais, plus le temps passait et plus il s’alarmait de ne pas ressentir les vibrations de son appareil dans la poche intérieure de son blouson ; tant et si bien qu’il avait remis la
sonnerie au risque de gêner ses voisins de compartiment. En
vain. Seuls les battements de son cœur rythmaient un
étonnement grandissant, voilé d’inquiétude.
Malgré le déplaisir toujours possible de tomber sur le père de Justine, il avait osé appeler l’appartement de Simon. Là comme ailleurs, le téléphone avait sonné dans le vide.
Personne. Alors, si Juju était chez sa grand-mère, pourquoi ne le rappelait-elle pas ? Une certaine retenue l’empêchait de déranger Mamita et il ne se voyait pas arrivant à l’improviste et à l’heure du déjeuner, de surcroît.
De toute façon, il était trop tard pour réfléchir posément.